quand il est question de rallumer les étoiles...

"(...)
Mais il y a encore là-bas un brasier
Où l'on abat des étoiles toutes fumantes
Et ceux qui les rallument vous demandent
De vous hausser jusqu'à ces flammes sublimes
Et de flamber aussi

O public
Soyez la torche inextinguible du feu nouveau
"

 

Guillaume Apollimaire

Extrait de "Les mamelles de Tiresias"
Prologue - Le directeur de la troupe

lire plus sur

http://www.hs-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/20siecle/Apollinaire/apo_mapl.html

tout ou presque à propos de "Les mamelles de Tiresias" sur
http://www.moicani.fr/article-les-mamelles-de-tiresias-de-guillaume-apollinaire-1917-50571939.html

a.w.

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oui en faire des tonnes

ce thème de l'amour toujours

quelle légèreté

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andrée wizem

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le prochain voyage

en écho à vos poèmes

de bouche à oreille

entre marteau et enclume

vibrations de l'air

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andrée wizem

terre à terre

prendre à gauche au carrefour voir le transformateur avec des slogans tagués dans une autre vie à deux pas la déchèterie avec ses conteners pleins de papiers verdures branchages divers avariés rebuts abandonnés noter la caravane sur le champ en friche servant de support annonçant une aire naturelle plus loin une abbaye restaurée et ses jardins à pruniers observer l'avancée des chenilles processionnaires dans la montée prête au verglas l'hiver avec ses bacs à sel un magnifique pin quand même à l'entrée du bois repérable aux voitures de chasseurs le tronc élancé souple et luisant couvert d'écorces rouge brique longer des prés à vaches sans vaches mais avec quelques chevaux en vacances ne plus apercevoir le parc d'attractions pour enfants caché par l'absence de taille sitôt créé sitôt fermé voir le manoir transformé en auberge pour touristes brillant de ses pleins feux dans la nuit au bout d'une allée de cyprès entrer dans la rue étroite en refaisant la liste le cimetière le restaurant à plusieurs étoiles le fleuriste et ses couronnes la boulangerie aux cannelés la pizzeria embuée une banque au moins se féliciter de l'existence d'un cinéma d'une maison de la culture d'un marché bio et circuit court attention ne pas manquer la déco de noël genre disney land sur le toit d'une maison tout en veillant aux panneaux de circulation penser à doubler dans la longue ligne droite au niveau de la fabrique à cagettes et du site accrobranches retenir qu'il doit y avoir par là des champignons se dire que cette forêt aménagée était mieux avant et qu'à présent des voitures y stationnent même la nuit arriver près de l'étang sans avoir rencontré de brouillard et chercher des nids de hérons se souvenir avoir vu ces oiseaux en plein champ loin des lieux humides comme s'ils étaient devenus granivores ne pas manquer la mobylette et son fanion marquant l'entrée du fossé menant à l'espace défriché aménagé de cabanes et de petites ménageries familiales aborder les virages en espérant pouvoir jongler entre un motocycliste une troupe de vélos l'interdiction de dépassement de la vitesse et de la ligne droite chercher le nom de ce faux oranger qui fut introduit pour remplacer les mûriers sa forme méditerranéenne garnie de pompons jaunes en hiver garer la voiture près de la gare sans rendez vous remonter la fermeture éclair ajuster les boutons nouer l'écharpe enfoncer la coiffe en polaire mettre les gants et aller en marchant

andrée wizem

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C halet en absence de neige

                                     ou voeu de chocolat.

H iver de montagne n'est pas coutumier de nuits sans flocons

O ù l'impatience grandissait autant que verdure en sous bois.

C 'est avec un silence de fin des jours que les bûches fondaient

O n entendait même des chants d'oiseaux picorer sur les toits.

L e chalet se repliait, derrière des images de printemps fleuris,

A u crépuscule, dans un parfum de chocolat à la crème de lait.

T out à coup, les voix devinrent couleur de neige. Elle était là.

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Andrée Wizem.

pour Olivier (clic)

principe élastique

j'écris

lettres hachées absorbées par les plis d'une peau

la bouche aveugle avale les notes une à une

la plante carnivore digère son avancée gélatineuse

la surface a l'opacité de l'eau stagnante

des liserés de lotus en sondent le fond

l'envers et l'endroit se font des signes

tu écris

tu traduis les mouvements infimes de la posture

l'oblique qui transperce sous les touches d'un clavier

une batucada nerveuse bat le rappel des nappes phréatiques

le chantier accumule les carottages par la visse sans fin

à  force du poignet les extractions te sautent aux yeux

tu as chaussé des lunettes en trois dimensions

 j'écris et je t'écoute

le cannage de la chaise en osier gémit sous tes fesses

un de tes genoux donne des coups de boutoir au pied en bois

tu tapotes entre les frappes autant qu'un merle avec son bec

ton regard s'absente dans les travers de l'ouvrage

tout ce bruit que je fais en écrivant

n'existe pas si tu ne l'entends

andrée wizem

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gare à tous les vents

palissades aux herbes folles

mémoire coquelicot

plexiglas rouge cerise

captation de la lumière

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andrée wizem

divertissement

fait divers

l'hiver s'est diverti

tisserand de vertes tiges à donner le tournis

hiver averti en vaut deux

deux hivers pour le prix d'un

couronne de buissette pour pas cher

diversité à suspendre

glissement des reflets vertigineux

le temps de voir s'étirer la lumière des jours

 fait divers

l'hiver s'est diverti

une valse glissée craquante au parquet

andrée wizem

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flocons d'éphémères

tous les lamparos éteints

bruissement des ailes

au fil des brumes s'éternisent

les carpes d'une ophélie d'or

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andrée wizem