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    feu mon écran
    aux lignes rondes
    un monde à recycler

    à ma nouvelle fenêtre
    l'écriture plus nette

    des images du monde
    sans coups de feu
    pas sûr

    Poésie au passage...Janvier 2016...

     gun

    crimes de guerre
    la moutarde me monte au nez
    le gaz moutarde c'est hard
    ça gazait dur dans les tranchées
    ça gaze pas fort à gaza
      l'artillerie c'est du lourd

    crimes de guerre
    escrime toi à dénoncer
    crie les crimes des guerriers
    les guerres hier et ailleurs
    les crimes de guerre en crimée
    s'écrivent à l'heure qu'il est

    crimes de guerre
    crient aux fous font la guerre
    le four brûlant au darfour
    la paix a un coeur de pierre
      crépite du feu de dieu à terre
     guerre avec ses artifices

    crimes de guerre
    la guerre sans les crimes
    ne serait pas la guerre
    les crimes sans la guerre
    ne seraient pas la paix
    la guerre c'est la guerre

    crimes de guerre
    la moutarde me monte au nez
    ça gaze fort dur ici ou là
    on rase pas gratis ça coûte cher
    le tribunal dira c'est pas du jeu
      y a des règles de bonne guerre

    crimes de guerre
    les murs délabrés en poussière
      la terre brûlée pour avenir
    les promoteurs se frottent les mains
    l'industrie de guerre fait vivre
     les desseins sombres du genre humain

    crimes de guerre
    terres sans noms dévastées
    vent incendiaire déracinant les arbres
    lamentations au milieu des friches
    la peur me fait tout petit
    prends ma main avec coeur

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    silence on tourne

    tu tairas les bombes
    qui tombent sur les têtes
    tu ignoreras d'où elles viennent
    tu n'en verras que l'absurdité
    tu oublieras l'histoire
    ne sachant prendre parti
    tu perdras les espoirs
    murmurés dans la fureur
    tu cesseras de croire
    aux lendemains qui chantent
    tu voudras supporter
    l'absence de réponses

    tu accueilleras le hasard
    avant qu'il ne s'enfuit

    tu chanteras l'étendue
    du désastre avec coeur
    tu mimeras les mots
    pour tenter de traduire
    tu tourneras en rond
    sur les places de mai
    tu témoigneras du silence
    de l'existence humaine
    tu ne sauras pas dire
    les bombes sur d'autres têtes
    tu trouveras des poètes
    hurlant à tes côtés

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    censuré

    parfois
    les images de rêve
    ont l'art
    de la subversion

    quand la réalité
    se fait de plomb

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    que le  monde s'écroule

    dans la fulgurance des éclats
    l'épée du feu ne les atteint pas
    elles ont fermé leurs oreilles
    et tressent leurs cheveux

    terrées sous la fournaise
    le vent brûlant ne les atteint pas
    elles ont fermé leurs yeux
    et tressent leurs cheveux

    déluge incandescent de laves
    la coulée du volcan ne les atteint pas
    elles ont courbé la tête
    et tressent leurs cheveux

    irruption de tonnerre et d'éclairs
    le magma pétrifiant ne les atteint pas
    elles vivent du bout des doigts
    et tressent leurs cheveux

    ghettos et abris de survie
    le jour en feu ne les atteint pas
    elles veillent sur leurs coeurs
    et tressent leurs cheveux

    soubresauts incendiaires du monde
    la vague de braise ne les atteint pas
    leurs voix sont un silence
    elles tressent leurs cheveux

    Poésie au passage...Janvier 2016...

      disque d'or

     

    un lever de soleil

    sur un jour de givre

     

    les terres de labour colorées de chaume

    la brume tombant d'un croissant de lune

     

    une musique frappe au tympan

    te bousculant à l'épaule

     

    un temps de lumière

    sur des bouquets de pensées

     

    le silence dans l'attente

    des premières paroles

     

    la ville dans son nuage

    la buée issue des bouches

     

    les heures de guerre

    le couvre feu la chape de plomb

     

    quelques mauvaises herbes

    à déterrer sous le cadran solaire

     

    les syllabes du peu

    trainant les pieds

     

    la cymbale de cuivre

    mailloche à la main

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    fruitier

     

    combien d'heures à creuser

    de la lame aiguisée à la meule

    le coeur des pommes aigres douces

    habitées par les métamorphoses sans ailes

    aveugles et torturées

    pour dans une compotée

    recueillir quelques éclats de chair

    indemne des pourrissements

    teintée encore des saisons de foin

    réduite enfin à cette marmelade  grumeleuse

    engloutie sans nom de dessert

    combien d'heures

    jusqu'à ce retour du marché avec

    dans le poids des cabas portés à bout de bras

    perdue dans l'emballage des foies de boeuf

    la golden planétaire

    condensé de baies rouges et de banane

    invention pour faire oublier

    les temps de guerre

    qui trôna sur la table un samedi

    énorme fruit de l'étrange

    coupé en tranches fines et transparentes

    et dégusté avec la distinction qui sied

    aux gens de bien dans l'oubli

    des temps de peu

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    printemps des poètes

     

    au temps de l'hellébore

    ouvrant ses trois corolles

    sous l'averse de grêle

    vrai de vrai

    on tue de plein pied

    homme femme et enfant

    de l'autre côté de la mer

     

    au temps des tourterelles

    rassemblées comme jamais

    picorant mon jardin

    vrai de vrai

    on tue de sang froid

    deux ou trois jeunes femmes

    de ce côté de la mer

     

    au temps des premières primevères

    sonores comme des pinsons

    en cette fin d'hiver

    vrai de vrai

    on s'exerce au tir de flash ball

    pour effrayer en choeur

    un beau matin sur terre

     

    au temps des zenitudes ambiantes

    des hellébores des tourterelles

    de la primavera

    vrai de vrai

    les aspirants à la parole

    continuent de tomber

    comme des mouches

     

    au temps des petits coeurs en kit

    de l'amour en promotion

    du don à crédit

    vrai de vrai

    des corps de chair et d'os

    tout autour de la mer

    font boum

     

    au temps des fleurs et des fusils

    les poètes avec leurs mots

    font piètres figures

    vrai de vrai

    parler de paix en temps de guerre

    langue fleurie langue acérée

    la mer reste salée

    Poésie au passage...Janvier 2016...

    quizz

     

    il me reste une image

    comme un clou

     

    figurez vous

    la scène

     

    le saltimbanque en appelle à la foule

     

    combien de morts à marignan

    dix doigts se lèvent

    et celui là comment est il mort

    pendu haut et court

    bravo vous êtes rapide

    comment ce poète archi connu a t il fini ses jours

    la question est pointue suicidé

    gagné

    entre ces murs combien ont fini par mourir de soif

    mille vous n'y êtes pas

    cent mille vous brûlez

    combien ont péri dans des tranchées

    toutes les mains se lèvent

    chacun veut participer

     

    et le jeu se poursuit

    pour une liste des comptes macabres

    la mémoire en bandoulière

     

    le saltimbanque interroge

    qui veut aider à tourner la roue de la belle installation mécanique

    (c'est une guillotine de théâtre)

    le saltimbanque feint la difficulté devant tant de fervente collaboration qui se manifeste

    enfin il y a un élu

    le public est dans l'expectative jubilatoire du happy end

     

    sous l'échafaud le cobaye est installé

    c'est un petit ours en peluche

    des cris font mine de s'insurger oh non pas ça

     

    tout de même la foule est partagée

     

    mais le plus grand nombre s'étrangle de rires

    puis file vers un prochain spectacle

    pressé d'enchaîner autre chose

     Poésie au passage...Janvier 2016...

    si c'était une femme

     

     

    dans la boue

    dans les abords confus d'un village d'une ville

    dans la boue à ras bord l'image d'un visage

    peut être une épave éperdue échouée

    peut être des voiles engluées de goémons figés

    peut être des algues brunes cloquées de chien mouillé

    dans la boue à ras bord l'image d'un visage

    une épave efflanquée duvets embroussaillés

    dans les abords des villages des villes

    des joues creusées aux yeux écarquillés

    regard démesuré par les nuits les plus sombres

    peut être une épave attendant la marée

    peut être des voiles échevelées aux relents de voyages

    peut être la vision embuée d'un visage envoilé

     

    et si c'était un homme

     

    dans le couloir sans fin

    dans le labyrinthe de vies d'errance et de houle

    dans l'uppercut au plexus et l'estomac noué

    peut être le fatras des battues acharnées

    peut être le choc et mat des linges emmêlés

    peut être des montagnes de blanc aux froidures cliniques

    dans le couloir sans fin les chariots de la vie

    brinquebalante et percluse de sonneries dingues

    dans le labyrinthe éreinté des errances échouées

    un long bras tendu et sa main effilée

    la veine boursouflée à suivre comme un sentier

    peut être une route avec ses pieds nus

    peut être le reste des épaules pour un sac d'habits

    peut être un corps entier sous le drap décharné

     

    et si c'était un homme

     

    dans la rue

    dans les abords d'une ville d'un pays

    dans la rue de murs qui s'écroulent au bord du monde

    peut être une ombre bleue

    peut être fantômes silencieux des silhouettes

    peut être le cliquetis curieux accompagnant la marche

    dans la rue aux abords d'une ville d'un pays d'un monde

    une ombre bleue sanglée de tissus à la taille

    une suite de perles ouvrant une encolure

    la grande main osseuse qui bat encore de l'aile

    peut être une ombre bleue masquant l'inespéré

    peut être le fantôme muet du bord du monde

    peut être une peau bleue immensité fiévreuse

     

    et si c'était un homme

    et si c'était une femme

    et si c'était un homme

    et si c'était une femme

     

    dans la vie

    aux frontières des années lumière

    dans la vie qui s'écoule et vient au bord du monde

    peut être une vie d'amante aimante et désarmante

    peut être une vie de déserts et de landes

    peut être une vie de trésors cachés

    dans la vie qui s'écoule et meurt au bord du monde

    un corps de chair et d'os marchant en mode infime

    et le subtil humain dessinant à foison les courbes d'un visage

    peut être l'inespéré surgi au bord du monde

    peut être le souffle audible des rencontres intimes

    peut être la vie enfiévrée aux frontières de la nuit

     

    et si c'était un homme

     



    andrée wizem
    .......................
    assemblage de textes
    écrits depuis
    le 09.01.09


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  • "stand by me"

    à la 10ème édition du Festival Jazz des Puces de Saint-Ouen.

     

    didier lockwood

     

    a.w.


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