votre seigneurie

souffrez que l'on sussure ce qui ce trame ici

des vastes champs de blé jusqu'à la tour eiffel

des vertes porcheries aux jardins de versailles

des sentiers de pêcheurs jusqu'aux portes de lille

de la moindre cantine aux boudoirs de l'europe

des sommets enneigés à nos îles côtières

des portails d'usines aux camions de pizzas

mon seigneur inspiré ferait bien d'écouter

fidèle à votre éthique je ne saurai cacher

que l'on s'y perd un peu dans votre gribouillage

car toutes vos manières pâtissent à masquer

cette manière de fer qui fait toujours frémir

oyez mes entournures et mes piètres façons

le peuple te tutoie seigneur de l'intérieur

"tu t'es toujours trompé" osent ils plaider

il se dit dans les bouges et tavernes de peu

dans les arrière boutiques sous les meules de foin

au bord de nos travées au pied de nos fontaines

qu'on donnerait du nerf pour changer votre équipe

ah c'est que j'en entends furetant aux coulisses

et ce n'est rien encore quant à vos basses cours

vous les avez soignés de viandes bien saignantes

les coqs emplumés se sont ragaillardis

ils sont prêts à se battre pour vos gloires futiles

je les vois qui aiguisent les ergots et les becs

vous serez en charpie sous le rusé vainqueur

votre seigneurie rira t elle du peuple

vous le voyez changé c'est qu'il se documente

il colporte il médite et c'est de la fournaise

ma césure est trés faible et ma rime facile

je malmène sans vergogne vos belles majuscules

ma prompte irrévérence est votre clairvoyance

le manger et le boire ne sont pas synécure

le monde n'en peut plus et j'y vois des révoltes

les lumières s'allument leurs étoiles s'y cachent

cela les fait courir s'assembler et rougir

leurs paroles sont claires leurs élus s'en émeuvent

voilà que j'y retourne ils sont le plus grand nombre

je serai là dans l'ombre pour vous faire retraite

souffrez l'ultime alerte à votre intelligence

de grâce mon seigneur n'allez pas à la perte

andrée wizem