principe élastique

j'écris

lettres hachées absorbées par les plis d'une peau

la bouche aveugle avale les notes une à une

la plante carnivore digère son avancée gélatineuse

la surface a l'opacité de l'eau stagnante

des liserés de lotus en sondent le fond

l'envers et l'endroit se font des signes

tu écris

tu traduis les mouvements infimes de la posture

l'oblique qui transperce sous les touches d'un clavier

une batucada nerveuse bat le rappel des nappes phréatiques

le chantier accumule les carottages par la visse sans fin

à  force du poignet les extractions te sautent aux yeux

tu as chaussé des lunettes en trois dimensions

 j'écris et je t'écoute

le cannage de la chaise en osier gémit sous tes fesses

un de tes genoux donne des coups de boutoir au pied en bois

tu tapotes entre les frappes autant qu'un merle avec son bec

ton regard s'absente dans les travers de l'ouvrage

tout ce bruit que je fais en écrivant

n'existe pas si tu ne l'entends

andrée wizem