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Par andree.wizem le 15 Octobre 2012 à 06:30
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draps jusqu'aux oreilles
loup et froid sont aux abois
longs glapissements
glacis bordant l'oreiller
fond de l'air de marbre blanc
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andrée wizem
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Par andree.wizem le 14 Octobre 2012 à 11:59
la traverse
j'ai traversé un océan
j'ai traversé un pays
j'ai traversé un fleuve
j'ai traversé une ville
j'ai traversé une rue
me voilà
où es tu
l'océan le pays le fleuve
la ville la rue
sans nom
j'ai traversé la rue
j'ai traversé la ville
j'ai traversé le fleuve
j'ai traversé le pays
j'ai traversé l'océan
nous voilà
sans noms
andrée wizem
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Par andree.wizem le 13 Octobre 2012 à 06:30
mon coeur balance
lorsque j'étais enfant
ma mère me donna
les doux surnoms
de marylin monroe et jaqueline brandon
ou du moins a t elle prononcé ces noms une fois
au moins à mon intention
vous l'aurez deviné
je dois plus ressembler à une jaqueline brandon
qu'à une maryline monroe
il faut préciser que
jaqueline brandon reste une inconnue dont j'ignore la destinée
tandis que marylin monroe peine à se faire oublier
sous les tentatives de découpage de caviardage
de cuisine artistique
pleurant parfois des larmes de sang
donc disais je
jaqueline brandon reste un modèle inexistant à nos yeux
qui ne demande qu'à naître à la légende
rejoignant marylin monroe qui descend l'escalier
vous noterez que
cette affiche années soixante étant encore introuvable
l'orthographe de jaqueline est sujette à interprétation
ma mère fut donc bien inspirée
de m'offrir la vaste panoplie
à l"image ci devant
andrée wizem
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Par andree.wizem le 11 Octobre 2012 à 00:01
les insolites
ce guéridon géant
longuement inspiré de celui
qui trône dans l'angle d'une pièce
appuyé sur son trépied
imitant les volutes des troncs chantournés
marquant une épingle à cheveux avant la forêt
cette table ronde
orientée vers les corps célestes
parabole pour capter lumière et nuages
cachette pour un cheval de mer
qui n'en finit pas de revenir
des contrées de chine
des zones abyssales
des marges de la ferme désertée
par veaux vaches et moutons
ce carroussel à ciel ouvert
ce tarmac désert
squatté désormais par des inconnus
levant les yeux à notre passage
sans nous reconnaître
replongeant dans leurs piles de journaux
où s'est perdue la bonne nouvelle
andrée wizem
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Par andree.wizem le 10 Octobre 2012 à 06:12
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un léger cache coeur
des océans de frissons
au point de coquille
au cliquetis des aiguilles
la rosace est ajourée
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andrée wizem
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Par andree.wizem le 9 Octobre 2012 à 08:40
voeu
que rapportes tu dans ton poing levé
quel papillon dont tu as frôlé les ailes
quelle feuille aux airs de cerf volant
quel arc en ciel en pépites
dans ton poing déplié
la note ténue d'un chant
un baiser de plumes
frémissant
andrée wizem
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Par andree.wizem le 9 Octobre 2012 à 07:00
couloir
permanence des corps mourants
un bras est projeté
contractions du coeur
qui se révulse
l'image se replie dans les traits secs
les jambes pendantes au bras d'une femme
dans le couloir qui jouxte la salle de soins
il est tôt ou il est tard
des osselets marquant les orteils
tu remontes au ventre creux au sternum bombé
puis tu tombes avec la tête
aux yeux fixes
tu fais le calcul des sept ou huit années
d'une enfance qui se liquéfie
sous nos regards
tu ne vois plus le pagne sur la peau
mais
quelque chose a bougé dans l'image
la main décharnée s'est mise à jouer
avec la médaille qui pend au cou de la mère
c'est à ce moment là qu'une voix dit un numéro
la femme se lève portant son enfant
survivant
andrée wizem
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Par andree.wizem le 8 Octobre 2012 à 08:59
ici radio partisane
pour nous les chroniqueurs
ont fait leur petit marché
ce qu'ils aiment avant tout
ce sont les poètes suicidés
écoute les douter des révoltés
encenser le fatalisme bon teint
choisir leurs leaders de marque
expertiser le sexe des angelots
pour nous les chroniqueuses
zieutent le bon angle de vue
les poètes de la bonne liste
les renoncements de bon aloi
écoute les annoncer nos défaites
taire leurs nouvelles aliénations
mettre à profit les opportunités
et tomber au fond des oubliettes
à la radio de bon matin
un poète s'est affranchi
(ou poétesse qui le sait)
a bousculé les barrières
les micros et les caméras
abandonnant la chronique
à ses basses médiocrités
ainsi s'élance la poésie
où se trouve l'inattendu
andrée wizem
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Par andree.wizem le 7 Octobre 2012 à 11:27
poésie en réunion
un poète me dit
écrivons un roman
je lui dis
le roman de la vie
une poétesse me dit
allons gaiement à la poésie
je lui dis
mais oui soyons fous
un poète me dit
laissons nous porter par le vent
je lui dis
en météo le doute persiste
une poétesse me dit
peu importe le message en bouteille
je lui dis
pourvu qu'il nous reste l'ivresse
un poète me dit
qu'à cela ne tienne
je lui dis
c'est tout le problème
une poétesse me dit
parlons parlons du textuel
je lui dis
la recension est un frein au poème
un poète me dit
les clés de l'analyse sont une clé
je lui dis
cherchons les trous des serrures
une poétesse ne dit rien
rien qui vaille du moins
je lui dis
admettons que cela ait un sens
un poète ne dit rien
mystères des traductions
je lui dis
à la prochaine et pas de quoi
andrée wizem
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Par andree.wizem le 6 Octobre 2012 à 06:00
certes
la question m'assaille
eaux noires alourdies d'algues
battant la coque d'un esquif
somme toute bien sombre
pointe de sagaie
plantée dans un désert de sable
sondant les remuements de nuit
certes
la question est au long cours
andrée wizem
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