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Par andree.wizem le 30 Novembre 2016 à 07:06
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clapotis de gris
dans le dédale des berges
les éclats de rouille
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andrée wizem
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Par andree.wizem le 27 Novembre 2016 à 08:10
boulbon- abbaye st michel de frigolet - barbentane (13) 22.11.12
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grisaille du fleuve
peaux retournées des poissons
glissement des berges
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or en filigrane
une rincée sur la vitre
le bleu délavé
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la lenteur des eaux
la giflée du mistral
écailles mordorées
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porté aux épaules
la figure au cours des siècles
ballon de l'enfance
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la rouille inventive
les pavillons des oreilles
une antiquité
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falaise ou château
les deux pans désagrégés
remonter la pente
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le théâtre d'ombre
un jeu des apparitions
le bleu du décor
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au pied de la roche
une insistance de l'automne
espèces aux aguets
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traversée du fleuve
quand le pont n'est plus une arche
une adaptation
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garrigue égarée
le chemin au gré du vent
et des incendies
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des cloches immuables
chercher le chant des oiseaux
entre les cailloux
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recueillir la pluie
ingénuité en béton
sans doute à dos d'hommes
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des tours de babel
liqueurs aux herbes sauvages
le curieux mélange
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pas vu âme qui vive
traversée entre les murs
le doute subsiste
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inscriptions latines
la gravure au chapiteau
lu semper virens
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l'ange au javelot
terrasse un démon cornu
dope à l'elixir
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au nom de mistral
une école buissonnière
accents de nos langues
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le goût des amandes
les nuances des olives
variété violette
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moulins immobiles
des images se sont perdues
les légendes perdurent
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encore une tour
restauration réussie
histoire de prison
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retraités tranquilles
seraient ils des clandestins
cache de sans papiers
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provence terre d'accueil
immigrés en farandole
les rues des villages
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andrée wizem
13 12 2012
http://andree-wizem-poezizanie.eklablog.com/carnet-les-suites-naturelles-c18886297
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Par andree.wizem le 20 Novembre 2016 à 07:58
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Enigme
Dans ses bras, vous vous jetez. Lorsqu'une apesanteur reconstitue votre colonne d'air, bien arrimés à ses ailes. Sanglés de sa peau, vous voilà à contempler le rougeoiement de l'horizon. L'âtre n'est plus qu'un vaste mot. Par tous les pores, entre, en vous, cette pluie tiède des particules de son univers. Vous ne pouvez que fermer les yeux au creux de l'absence des limites. Si votre nuque se relâche, c'est qu'une rondeur de nid vous prend dans ses plumes. Vous entendez, alors, sous l'effet de cette ostéopoésie, le plancher qui craque et une vague cosmogonie affluer dans votre vie.
Andrée Wizem
publié le27 05 2015
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http://andree-wizem-poezizanie.eklablog.com/echos-de-festivals-c18844593
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Par andree.wizem le 19 Novembre 2016 à 06:30
déjà publié le 21 novembre 2012
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récemment j'ai eu la bonne surprise d'être informée d'un atelier d'écriture à proximité...
organisé par la m.j.c. de tain l'hermitage en lien avec la compagnie michel tallaron installée à vienne
cet atelier souhaitait nous entraîner sur les bords du fleuve...projet au long cours de la compagnie...
(ateliers le fleuve à voix haute...clic...)
les propositions d'écriture formulées par marie frering écrivaine étaient accompagnées d'une proposition de mise en voix par michel tallaron...
c'est ainsi que j'ai rencontré des compagnes d'écriture lors de deux séances sur trois auxquelles j'ai participé...
marie frering et michel tallaron nous soufflèrent leurs silences...
des participantes à ces ateliers ont bien voulu me confier leurs textes...je les en remercie chaleureusement et vous invite à les découvrir...
certains d'entre eux ont été présentés lors de la soirée du 17 novembre organisée à la m.j.c. destinée à mettre en valeur l'expression des femmes...
andrée wizem
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Ateliers « Le fleuve à voix haute » sous la direction de Marie-Frering (écrivaine)
et Michel Talleron (mettteur en scène). 20/10-27/10-03/11 2012.
Incipits du 20.10.12:
"Le cœur du fleuve s'enfonçait en moi..."
"Je m'enfonçais au cœur du fleuve..."
Je m'enfonçais au cœur du fleuve,
j'avais attendu toute la journée qu'enfin il pleuve.
Tous les jours, je le regarde de ma fenêtre,
ses couleurs changent au fil des heures,
Je le regarde se dérouler, passive, attérée, déserte ;
aucun malheur, aucun bonheur non plus.
Il y a peu de temps que je vis au fil de l'eau,
il y a peu de temps que je ne vois plus que le « courant ».
Je veux que ce courant m'emporte. Sans raisons.
Juste parce que son mouvement est continuel, perpétuel,
Juste parce que seuls mes yeux bougent, que je reste immobile, mortelle.
Je rêve de sortir de ma «cachette», ouvrir ma porte, descendre l'escalier,
franchir un palier, le seuil de l'immeuble, traverser la rue.
Je rêve qu'une, deux, trois personnes puis dix, puis cent puis mille me suivent,
marchent à côté de moi, du même pas.
Je rêve que nous enlevions nos vêtements, un à un,
tout laisser sur les berges, quelque soit la saison sans frémir,
nous nous laisserons bercer puis emporter au fil de l'eau,
émergeant du néant, triomphant, survivant.
Courant bienveillant, habité. Oxygène, animal,
minéral, végétal.
Une nouvelle humanité lavée par l'eau du fleuve,
flottant
dans la même direction,
la mer méditerrannée,
vers un continent
qui n'existe pas encore
laissant définitivement
dans les abysses inaccesibles
Ce monde qui hurle...
Et ne plus entendre
que le murmure de l'eau.
Texte de Christine.
Incipits du 27.11.12:
"Nous étions sur un radeau..."
"Passé(e) par beaucoup de méandres"
Peut-on sur un fleuve, imaginer autre chose, que le descendre ?
Peut-on espèrer sortir d'un tunnel après être passée par tant de méandres ?
Peut-on dans une vie, faire autre chose, qu'acheter ou vendre ?
Que faire de toutes ces accumulations de « Pouvoir », « Devoir », «Vouloir » ;
Entendre mais ne plus écouter, voir mais ne plus regarder...
La pseudo modernité emporte tout : valeurs, croyances, espoirs,
Le seul courant par lequel se laisser porter : Paraître ? Avoir ? Consommer ?
Les fleuves continueront à couler, les mers à grignoter les terres, les déserts à avancer.
Brisés par les vagues grandissantes de « l'urgence » et de l'intolérance,
Nous ne serons plus bientôt que des petits robots rampants.
Deux milliards d'êtres humains n'auront pas accès à l'eau dans moins de vingt ans,
et nous creusons des puits ? Non !
Des piscines et des tombeaux dans la plus parfaite indifférence.
Aujourd'hui nous savons, oui nous savons ce que nous faisons,
Partout sur la planéte, nous soutenons fanatismes, dictatures,et corruptions.
« Loréal » parce que je le vaux bien, « Mac-donald » pour faire américain,
« Fessse-book » pour avoir des copains et laisser tranquillement crever son voisin.
« Gala », « Voici » et Bien sûr « TF1 » pour ne pas me différencier des crétins.
- Mais quoi ? Tu veux quoi ? Naviguer à contre-courant ?
- Oui ! Je veux esssayer ! Ramer, m'indigner, m'enchanter.
Cueillir des fleurs, écrire des mots, rencontrer ces «autres», sentir le vent,
Oublier de me résigner, je veux aimer pour ne rien avoir à regretter.
Pourtant inexorablement une humanité consentante marche sur les traces de ses ainés.
Profits, assassinats, carnages, génocides, destruction organisée.
Ça nous révolte ???
Alors comment est-ce possible...
Que tout cela se déroule ?
Parce que ! Depuis que
le monde est monde,
il paraît que...
C'est toujours
la même eau qui coule...
Texte de Christine.
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Ateliers Le Fleuve à Voix Haute
Textes imaginés par Pauline
LE 20 10 2012 Je m’enfonçai au cœur du Fleuve…
Alors que la passerelle était secouée par les bourrasques d’automne, je m’immobilisai face au courant. Le Fleuve, majestueux, imperturbable, glissait vers le Sud, silencieux ; Sa surface à peine ridée par quelques vaguelettes était impénétrable. Rien ne laissait deviner qu’il avait traversé un grand lac ; accueilli en son flanc ruisselets et torrents. Aucune trace de sa traversée de Lyon, ni des batailles livrées pour franchir les barrages dressés sur son parcours .
J’essayai de sonder la mémoire du Fleuve : après avoir imposé le rythme de ses crues aux riverains, il avait dû se transformer et permettre aux hommes d’entrer dans la modernité :finies les escapades dans les lônes, place aux digues, aux embarcadères et aux ponts .finis les moulins et les bateaux-lavoirs, place aux usines hydroélectriques et aux centrales nucléaires.
Pourtant, malgré ses blessures, le Fleuve poursuit sa mission. Il relie toujours les hommes et, dans ses flots ou par le rêve, les accompagne jusqu’à la mer.
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Le 27 10 2012 Passés par beaucoup de méandres…
Nous avons décidé de remonter le cours de la rivière jusqu’à sa source en partant des ramières. Là, paresseuse, la Drôme s’étale sur ses galets blancs, serpente entre les îlots piquetés d’arbres à papillons et de petits saules.Plus loin, aux abords de Crest, de vieilles digues herbeuses la bordent . Puis, un gracieux pont de bois la franchit, sans altérer l’aspect sauvage des lieux. Mais, très vite , le cours d’eau doit se soumettre à la volonté des citadins : la rivière doit passer là, dans ce chenal étroit bordé de hauts quais de pierre grise.
Heureusement, en amont de l’agglomération, elle retrouve sa nonchalance et, de méandres en méandres, on parvient à Saillans. La rive droite, en pente douce, accueille campings et coins pique -nique, tandis que la rive gauche, plus abrupte est surmontée de larges maisons anciennes.
Au-delà de Saillans, la vallée se resserre et la rivière se faufile entre deux escarpements calcaires ; c’est le défilé d’Espenel. On débouche alors dans la plaine de Vercheny où de profondes couches de gravier ont permis l’installation d’une carrière et aussi, hélas, son prolongement, la bruyante centrale à béton.
5 km plus haut, le village de Pontaix s’étire le long de la Drôme. Les maisons et le temple lui-même ont les pieds dans l’eau . Seules, les ruines du château féodal dominent l’étroite vallée. Nous sommes maintenant dans le Diois , « capitale » Die, mais la rivière évite soigneusement cette ville. Peut-être est-elle jalouse de la Clairette, seul liquide honoré dans cette cité viticole ?
En amont, notre rivière n’est encore qu’un torrent joyeux et limpide. Au-dessus de Luc en Diois, voici le Saut de la Drôme. Là, notre petite rivière bondit du haut des rochers du Claps pour abonder le petit lac.
Encore quelques kilomètres et nous cheminons près d’un ruisseau qui musarde entre les arbres. Est-ce bien la Drôme, ce filet d’eau si modeste ? Nous hésitons entre deux directions, mais nous nous rappelons soudain cette petite formule : « La Drôme, à Valdrôme elle se nomme ; à Livron, elle perd son nom.». Alors, nous délaissons le bras d’eau qui vient du marais et nous remontons le vallon jusqu’à la source, une zone humide près de La Bâtie des Fonts.
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Le 03 11 2012 Franchir le pont
Depuis longtemps, je rêve de découvrir le ZANSKAR . Pour rejoindre ce royaume des cimes, j’imagine très bien la montée interminable, par des sentiers étroits accrochés aux pentes abruptes. Nos énormes sacs à dos meurtrissent nos épaules courbées et, du paysage grandiose, nous ne voyons que les cailloux du chemin et les herbes rares. Cependant, les haltes sont nombreuses car le torrent, tout en bas, miroite et gronde, attirant notre attention et forçant notre admiration.
Rapidement, notre respiration devient plus difficile ; la haute altitude ralentit notre progression. La fatigue marque les visages. Chacun espère découvrir, après le prochain virage, ce pays authentique tant fantasmé. Mais, derrière les blocs de roche qui nous le cachaient, horreur ! C’est un fragile pont de corde qui se balance devant nous ! En dessous, le précipice est impressionnant. Je n’ose regarder tout en bas. Le torrent s’est tu. Peut-être est-il emprisonné dans une gorge trop profonde pour qu’on puisse l’entendre ? Non, au contraire, son lit s’est élargi et, des dizaines de mètres au-dessous de nous, il musarde tranquillement, sans se soucier de quelques marcheurs tétanisés devant une traversée si périlleuse. Qui va franchir l’obstacle en premier ? Personne ne se décide. Chacun espère une alternative. Certaines parlent même de rebrousser chemin. Après une ascension aussi pénible, comment l’envisager ? Allez, courage ! Je me lance, prudemment, les mains crispées sur la main courante qui ploie. Pas à pas, tandis que la passerelle oscille de plus en plus, je progresse lentement. Me voilà au milieu. Rester concentrée ; garder le même rythme ; ne pas regarder en bas…Cette traversée est interminable ! Enfin, l’autre rive m’accueille ; la terre ferme ou plutôt, le sentier d’éboulis !
Je pourrais être fière d’avoir franchi ce pont. Mais, existe-t-il vraiment ? En réalité, je ne suis jamais allée au ZANSKAR............................................................
Incipit du 27.11.12:
"Passé(e) par beaucoup de méandres"
Passer par beaucoup de méandres.
Traverser.
Découvrir le fleuve à l’aube,
quand la brume se dissipe,
au moment où tout se dévoile.
Rester là.
Ecouter.
Laisser battre son cœur
au rythme de la vie qui s’éveille.
Puis, partir.
Aller vers toi,
sans te voir.
Regarder.
Regarder le fleuve.
Etre éblouie par sa beauté,
les reflets sur l’eau,
ces myriades d’étoiles
qui scintillent sous le soleil.
Repartir,
le cœur en fête.
S’attarder.
Prendre le temps.
T’apercevoir au loin.
Aller.
Venir.
Repartir.
Ne pas regarder derrière soi.
Courir.
Prendre les oiseaux,
les fleurs, les herbes folles.
Courir.
Te rejoindre là où tu es,
là où tu m’attends.
Mireille.
...........................................................Atelier écriture « le fleuve à voix haute »
Nous étions sur un radeau
Passé(e) par beaucoup de méandres
Comment ça s’appelle déjà, ces trucs, ces tourbillons, mais si tu sais bien…
On dit qu’ils aspirent les marins intrépides… un entonnoir géant… un gouffre d’eau noire…
Cauchemar d’enfant où je voyais s’agiter des pantins désarticulés dans une glissade qui s’accélère.
« Ta Claudine, je l’ai jetée à la rivière »
Je réalise que c’est ma préférée. Le caoutchouc est noir de crasse, les bras sont fixes mais c’est sûr, c’est ma préférée.
Je la vois tourbillonner au dessus de l’eau, danser à la surface avant de disparaitre. La scène se répète, arrêt sur image, je regarde incrédule l’air si pur, le ciel si bleu, l’eau si calme, une profondeur si épaisse.
Le maelstrom, juste un friselis à la surface de l’eau, quelques volutes qui s’enroulent et serpentent. Le canot pneumatique ruse avec la vague et se joue du courant. Un éclat d’eau et des gouttelettes qui s’accrochent à mes cils. Fraicheur joyeuse où se mêlent paysage d’aujourd’hui et image du passé.
De port en port nous poursuivons notre voyage
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Franchir le pont
Cette pensée ruisselle souvent dans ma tête
D’abord, c’est juste un chuchotement qui s’insinue, une ride à la surface de l’eau, le bruissement de l’air dans les herbes sèches.
Un bras qui jaillit,
Courir, courir, le pied touche à peine le sol, chercher des appuis fermes entre les bourrelets de mousse et la broussaille humide, ne pas hésiter, rester alerte, économe, équilibre à peine tenu.
Une langue de sable sur le bord de la rivière, claire et chaude, image fugace d’une pause impensable pour qui sait si bien courir.
L’eau est montée jusqu’à mi-course dans le pré d’en bas.
Courir à jupe retroussée, eau, soleil, la morsure de l’air sur les griffures des cuisses.
Ca suffit maintenant
Le souffle trop court, et s’arrête la course folle, martellement des tempes, les pieds dans la vase, de la boue glisse entre mes orteils ;
La tête lourde, si lourde.Textes de Brigitte.
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incipits du 27.10.12:
"nous étions sur un radeau"
"passé(e) par beaucoup de méandres"
une belle idée avec des ailes
c'est une idée flottante que celle de naviguer
un os à ronger
bois flotté
infiniment ramené au rivage
porosité minérale de berges infiltrées
c'est une idée qui bat sa coulpe
percutée de plein fouet au côté
berges plongeantes
terre imprégnée
c'est une pensée qui s'installe
les pieds dans l'eau
avec les cygnes
becs sous les ailes du froid
vertèbres enroulées
au cervical
c'est une impression vaseuse
une fange d'herbes et d'ajoncs
un fleuve inerte troué de vagues
c'est un tissage besogneux
berges brassées avant le vent
avancée de bois où se trame la ligne de flottaison
c'est une vue de l'esprit qui se jette à l'eau
berges à dos d'oiseau
cous dénoués
plumes trempées
c'est une idée de papier qui perd pied
c'est un oiseau sur un bateau
infiniment tenu par le fil
à la patte
texte de andrée wizem
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Incipits du 03.11.12:
"franchir le pont"
"cette pensée ruisselle souvent dans sa tête"
Elémentaire.
Dès les volets ouverts, sa première pensée le ramena à l'oubli d'un pépin, pourtant si remarquable.
C'est un jour de grand vent, alors que le ciel lui infligeait des tirades de pluie à l'horizontale, retournant à tout va les armatures arc-boutées du monde, qu'il avait décidé d'entrer dans la boutique de maroquinerie la plus renommée, pour sélectionner le parapluie adéquat aux intempéries où il baignait.
Le pommeau de buis eut l'art de lui plaire. Les plis de la toile s'ouvraient et se refermaient en un tour de main. Il avait ainsi l'instrument parfait pour arpenter les rues de la ville.
Il prenait, en enfilade, les galeries une à une, traversant, d'un regard de maître, les vitrines, pour épouser les formes des sculptures, les contours des tableaux, les creux des céramiques, et ces objets étranges qui poursuivaient leur vie sur des comptoirs en bois précieux ou des étales d'aluminium.
Il avait toujours rêvé de faire voyager des oeuvres autrement que dans des containers blindés.
Il se voyait volontiers passeur de trésors, allant sur le fil tendu entre les continents, à mille lieues au dessus de la géographie terrestre, trouvant, au millimètre près, l'équilibre entre ses deux mains, l'une tenant le pépin, l'autre ce qu'il fallait sauver.
Au faîte de ses épaules de sherpa, expert au portage de l'eau lors des expéditions extrêmes, mûrissait le projet d'une traversée entre deux pays, entre deux mondes, entre deux langues.
Dans ses allées et venues trans-frontières, cette pensée, solide comme un roc, essuya les averses du jour, submergée, sans toutefois ruisseler dans sa tête.
Texte de Andrée Wizem
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Par andree.wizem le 18 Novembre 2016 à 08:25
c'est le pérou
te voilà guide de hauts plateaux
cachant sous des montgolfières tant de trésors
au fil des tissages
jaune
l'or
à la porte de ta maison
au long des trottoirs de ta rue
aux casques protecteurs des travailleurs
à la précieuse cargaison de légumes
aux filets de pêche
aux petits sachets de gourmandises
à la bâche couvrant ta remorque
au pointillé de la route pointant la montagne
à la roue des triporteurs
au taxi de la bonne fortune
aux abords des marchés
à l'unique baie éclairée dans la nuit
aux reflets des instruments à vent
aux plumeaux de la danse
à la boue des torrents issus d'un lac en suspens
aux gouttes apprivoisées par le quotidien
aux prunelles de ton chien fidèle
machu picchu
ton chapeau haut de forme
se hisse au front de fierté des porteuses de pommes
pays où le soleil tournoie
sous les jupes bigarrées
les pavés de tes villes tremblent parfois sous la pluie
là où se rejoignent
tant de métis
du monde
andrée wizem
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31.03.2015
(poème en lien avec les photographies de Pascale
avec une pensée pour nora,alain et bastian de mes amériques)
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soirée "la rue: vue, lue, entendue" vendredi 3 juillet 2015
à la m.j.c. de tain l'hermitage
sur ce thème: poètes...photographes...musiciens...bienvenue in vivo
.........................................
(chercher la poésie dans la rue...clic...)
~~~~~~~~~~~~~~~"la rue: vue, lue, entendue"soirée à l'initiative de pascale et mireillepréparée parpascale...mireille...jean-charles...annie...maurice...philippe...françoise...jean...claudette...andrée...auteurs de textes...photos...musiques...en lien avec des activités régulières ou événementielles de la m.j.c.vendredi 3 juillet 2015à partir de 18hm.j.c.place du taurobol26600 tain l'hermitage04.75.08.09.12~~~~~~~~~~~~~~~
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Par andree.wizem le 17 Novembre 2016 à 08:00
gens de mer
tourner le dos à son image
sans jamais la quitter des yeux
entre toi et toi
il y a ce point d'horizon où plonge l'hameçon
la ligne s'arcboute et bande ton esprit
ta bouche livre son lot de poissons presque morts
dans ton sillage
appelant aux figures de proue
l'image frétille
les retours de pêche sont aussi longs que les nuits sont profondes
les gens de mer n'aiment pas rentrer les mains vides
tes mots sont repris par la vague
inlassablement
© andrée wizem
08.02.2014
c.f. gens de mer dialogue avec Crédit Photo © FW . Abdellatif Laâbi. Lecture. Festival Pliant 2013
(voir plus loin...http://chezlespoetes.canalblog.com/archives/2014/02/15/29220886.html...clic...)
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Par andree.wizem le 10 Novembre 2016 à 08:05
le bestiaire et l'abstentionniste
qui voudrait ne pas s'abstenir
(des années sarko à aujourd'hui)
sa tronche j peux pas
la voir en peinture
ni en audio virtuel
ni même en morse
surtout pas en chair
en os en télévisuel
elle m débecte m fait gerber
chaque fois q j la vois
je m rentre en dedans
tellement ça m pulvérise
je vois sa tronche en biais
celle qui goguenarde
qui me regarde de haut
l air de pas y toucher
en plus c est de travers
q il me défigure
avec sa tronche fringuée
il piétine à pas de loup
comme les marcassins
prêt à déboulonner
l'humanité qui passe
je le vois bien venir
avec ses gestes courts
et ses dents aiguisées
c est q il vous mordrait
avec sa tronche en biais
c est
un animal
aboyant
non identifié
il est l spécialiste
des embuscades
des coups fumants
des paroles assassines
chaque fois q il s ramène
dans mon paysage
j entends les bottes
qui s'avancent à grands pas
faut pas chercher longtemps
pour deviner de quel métal
il aime nous chauffer
sa tronche j peux vraiment pas
la voir en peinture
ni en audio virtuel
ni même en morse
surtout pas en chair
en os en télévisuel
elle m débecte m fait gerber
chaque fois q j la vois
j me rentre en dedans
tellement que ça m déjante
j fais mille fois l tour des problèmes
j me repasse la bobine
pour tenter d repérer dans la toile
les noeuds qui nous ligotent
c est q je n suis pas seule
à gerber dans mon coin
le hic plus ultra est bien là
faudrait q j fasse face
que je crache mes noyaux
que j balance mes maux
q avec
ma tronche
de gueuse
bien identifiée
j leur envoie la sono
dans toutes les langues
même en vernaculaires
moi aussi je suis fauve
un peu dénaturée
pour l'instant je rumine
j'ai oublié de mordre
faut q j m abreuve aux sources
pour raviver mon sang
je vous le dis tout d suite
je bouillonne en silence
je déborde à grand feu
et je n mettrai pas d'eau
dans mon vin ni dans l'encre
je vais tailler dans l vif
pas faire de la dentelle
pour pas crever de rageje vais tailler la route
histoire d gagner du temps
d faire marcher le turbin
à déjouer les arnaques
à rassembler les foules
sur autre chose que la peurandrée wizem
(texte qui date de 2005 ou 2006...je ne sais plus...une histoire qui dure malheureusement...)
2 commentaires -
Par andree.wizem le 9 Novembre 2016 à 08:50
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c'est un cauchemar
non c'est la réalité
détrompons nous vite
au beau royaume des autruches
les dictatures fleuriront
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andrée wizem
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Par andree.wizem le 9 Novembre 2016 à 08:43
quizz
il me reste une image
comme un clou
figurez vous
la scène
le saltimbanque en appelle à la foule
combien de morts à marignan
dix doigts se lèvent
et celui là comment est il mort
pendu haut et court
bravo vous êtes rapide
comment ce poète archi connu a t il fini ses jours
la question est pointue suicidé
gagné
entre ces murs combien ont fini par mourir de soif
mille vous n'y êtes pas
cent mille vous brûlez
combien ont péri dans des tranchées
toutes les mains se lèvent
chacun veut participer
et le jeu se poursuit
pour une liste des comptes macabres
la mémoire en bandoulière
le saltimbanque interroge
qui veut aider à tourner la roue de la belle installation mécanique
(c'est une guillotine de théâtre)
le saltimbanque feint la difficulté devant tant de fervente collaboration qui se manifeste
enfin il y a un élu
le public est dans l'expectative jubilatoire du happy end
sous l'échafaud le cobaye est installé
c'est un petit ours en peluche
des cris font mine de s'insurger oh non pas ça
tout de même la foule est partagée
mais le plus grand nombre s'étrangle de rires
puis file vers un prochain spectacle
pressé d'enchaîner autre chose
andrée wizem
(déjà publié le14.08.2014)
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