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    clapotis de gris

    dans le dédale des berges

    les éclats de rouille

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    andrée wizem


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  • boulbon- abbaye st michel de frigolet - barbentane  (13) 22.11.12 

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    grisaille du fleuve

    peaux retournées des poissons

    glissement des berges

     

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    or en filigrane

    une rincée sur la vitre

    le bleu délavé

     

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    la lenteur des eaux

    la giflée du mistral

    écailles mordorées

     

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    porté aux épaules

    la figure au cours des siècles

    ballon de l'enfance

     

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    la rouille inventive

    les pavillons des oreilles

    une antiquité

     

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    falaise ou château

    les deux pans désagrégés

    remonter la pente

     

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    le théâtre d'ombre

    un jeu des apparitions

    le bleu du décor

     

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    au pied de la roche

    une insistance de l'automne

    espèces aux aguets

     

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    traversée du fleuve

    quand le pont n'est plus une arche

    une adaptation

     

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    garrigue égarée

    le chemin au gré du vent

    et des incendies

     

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    des cloches immuables

    chercher le chant des oiseaux

    entre les cailloux

     

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    recueillir la pluie

    ingénuité en béton

    sans doute à dos d'hommes

     

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     des tours de babel 

    liqueurs aux herbes sauvages 

    le curieux mélange

     

     

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     pas vu âme qui vive 

    traversée entre les murs 

    le doute subsiste

     

     

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     inscriptions latines 

    la gravure au chapiteau 

    lu semper virens

     

     

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    l'ange au javelot

    terrasse un démon cornu

    dope à l'elixir

     

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     au nom de mistral 

    une école buissonnière 

    accents de nos langues

     

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     le goût des amandes 

    les nuances des olives 

    variété violette

     

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    moulins immobiles

    des images se sont perdues

    les légendes perdurent

     

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     encore une tour

    restauration réussie

    histoire de prison

     

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     retraités tranquilles

    seraient ils des clandestins

    cache de sans papiers

     

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    provence terre d'accueil

    immigrés en farandole

    les rues des villages

     

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    andrée wizem

    13 12 2012

    (...clic...)

    http://andree-wizem-poezizanie.eklablog.com/carnet-les-suites-naturelles-c18886297


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    Enigme

     

    Dans ses bras, vous vous jetez. Lorsqu'une apesanteur reconstitue votre colonne d'air, bien arrimés à ses ailes. Sanglés de sa peau, vous voilà à contempler le rougeoiement de l'horizon. L'âtre n'est plus qu'un vaste mot. Par tous les pores, entre, en vous, cette pluie tiède des particules de son univers. Vous ne pouvez que fermer les yeux au creux de l'absence des limites. Si votre nuque se relâche, c'est qu'une rondeur de nid vous prend dans ses plumes. Vous entendez, alors, sous l'effet de cette ostéopoésie, le plancher qui craque et une vague cosmogonie affluer dans votre vie.

     

    Andrée Wizem

    publié le27 05 2015

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    (...clic...)

    http://andree-wizem-poezizanie.eklablog.com/echos-de-festivals-c18844593

     

     


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  • déjà publié le 21 novembre 2012

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    récemment j'ai eu la bonne surprise d'être informée d'un atelier d'écriture à proximité...

    organisé par la m.j.c. de tain l'hermitage en lien avec la compagnie michel tallaron installée à vienne

    cet atelier souhaitait nous entraîner sur les bords du fleuve...projet au long cours de la compagnie...

    (ateliers le fleuve à voix haute...clic...)

    les propositions d'écriture formulées par marie frering écrivaine étaient accompagnées d'une proposition de mise en voix par michel tallaron...

    c'est ainsi que j'ai rencontré des compagnes d'écriture lors de deux séances sur trois auxquelles j'ai participé...

    marie frering et michel tallaron nous soufflèrent leurs silences...

    des participantes à ces ateliers ont bien voulu me confier leurs textes...je les en remercie chaleureusement et vous invite à les découvrir...

    certains d'entre eux ont été présentés lors de la soirée du 17 novembre organisée à la m.j.c. destinée à mettre en valeur l'expression des femmes...

    andrée wizem

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    Ateliers « Le fleuve à voix haute » sous la direction de Marie-Frering (écrivaine)

    et Michel Talleron (mettteur en scène). 20/10-27/10-03/11 2012. 

     

    Incipits du 20.10.12:

    "Le cœur du fleuve s'enfonçait en moi..."

    "Je m'enfonçais au cœur du fleuve..."

     

     

    Je m'enfonçais au cœur du fleuve,

    j'avais attendu toute la journée qu'enfin il pleuve.

     

    Tous les jours, je le regarde de ma fenêtre,

    ses couleurs changent au fil des heures,

    Je le regarde se dérouler, passive, attérée, déserte ;

    aucun malheur, aucun bonheur non plus.

    Il y a peu de temps que je vis au fil de l'eau,

    il y a peu de temps que je ne vois plus que le « courant ».

    Je veux que ce courant m'emporte. Sans raisons.

    Juste parce que son mouvement est continuel, perpétuel,

    Juste parce que seuls mes yeux bougent, que je reste immobile, mortelle. 

     

    Je rêve de sortir de ma «cachette», ouvrir ma porte, descendre l'escalier,

    franchir un palier, le seuil de l'immeuble, traverser la rue. 

     

    Je rêve qu'une, deux, trois personnes puis dix, puis cent puis mille me suivent,

    marchent à côté de moi, du même pas.

    Je rêve que nous enlevions nos vêtements, un à un,

    tout laisser sur les berges, quelque soit la saison sans frémir,

     

    nous nous laisserons bercer puis emporter au fil de l'eau,

    émergeant du néant, triomphant, survivant.

     

    Courant bienveillant, habité. Oxygène, animal,

    minéral, végétal.

    Une nouvelle humanité lavée par l'eau du fleuve,

    flottant

    dans la même direction,

    la mer méditerrannée,

    vers un continent

    qui n'existe pas encore

    laissant définitivement

    dans les abysses inaccesibles

    Ce monde qui hurle...

    Et ne plus entendre

    que le murmure de l'eau.       

     

    Texte de Christine.

     

     

     Incipits du 27.11.12:

    "Nous étions sur un radeau..."

    "Passé(e) par beaucoup de méandres"

     

     

    Peut-on sur un fleuve, imaginer autre chose, que le descendre ?

    Peut-on espèrer sortir d'un tunnel après être passée par tant de méandres ?

    Peut-on dans une vie, faire autre chose, qu'acheter ou vendre ?

    Que faire de toutes ces accumulations de « Pouvoir », « Devoir », «Vouloir » ;

    Entendre mais ne plus écouter, voir mais ne plus regarder... 

     

    La pseudo modernité emporte tout : valeurs, croyances, espoirs,

    Le seul courant par lequel se laisser porter : Paraître ? Avoir ? Consommer ? 

     

    Les fleuves continueront à couler, les mers à grignoter les terres, les déserts à avancer.

    Brisés par les vagues grandissantes de « l'urgence » et de l'intolérance,

    Nous ne serons plus bientôt que des petits robots rampants.

    Deux milliards d'êtres humains n'auront pas accès à l'eau dans moins de vingt ans,

    et nous creusons des puits ? Non !

    Des piscines et des tombeaux dans la plus parfaite indifférence. 

     

    Aujourd'hui nous savons, oui nous savons ce que nous faisons,

    Partout sur la planéte, nous soutenons fanatismes, dictatures,et corruptions.

    « Loréal » parce que je le vaux bien, « Mac-donald » pour faire américain,

    « Fessse-book » pour avoir des copains et laisser tranquillement crever son voisin.

    « Gala », « Voici » et Bien sûr « TF1 » pour ne pas me différencier des crétins. 

     

     - Mais quoi ? Tu veux quoi ? Naviguer à contre-courant ? 

     - Oui ! Je veux esssayer ! Ramer, m'indigner, m'enchanter.

     

    Cueillir des fleurs, écrire des mots, rencontrer ces «autres», sentir le vent,

    Oublier de me résigner, je veux aimer pour ne rien avoir à regretter.   

     

    Pourtant inexorablement une humanité consentante marche sur les traces de ses ainés.

    Profits, assassinats, carnages, génocides, destruction organisée.     

     

    Ça nous révolte ???

    Alors comment est-ce possible...

    Que tout cela se déroule ?

    Parce que ! Depuis que

    le monde est monde,

    il paraît que...

    C'est toujours

    la même eau qui coule...      

     

     

    Texte de Christine.

     

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    Ateliers Le Fleuve à Voix Haute

    Textes imaginés par Pauline

     
    LE 20 10 2012      Je m’enfonçai  au cœur du Fleuve…

     
             Alors que la passerelle était secouée par les bourrasques d’automne, je m’immobilisai face au courant. Le Fleuve, majestueux,  imperturbable, glissait vers le Sud, silencieux ; Sa surface à peine ridée par quelques vaguelettes était impénétrable. Rien ne laissait deviner qu’il avait traversé un grand lac ; accueilli en son flanc ruisselets et torrents. Aucune trace de sa traversée de Lyon, ni des batailles livrées pour franchir les barrages dressés sur son parcours .
             J’essayai de sonder la mémoire du Fleuve : après avoir imposé le rythme de ses crues aux riverains, il avait dû se transformer  et permettre aux hommes d’entrer dans la modernité :finies les escapades dans les lônes, place aux digues, aux embarcadères et aux ponts .finis les moulins et  les bateaux-lavoirs, place aux usines hydroélectriques et aux centrales nucléaires.
              Pourtant, malgré ses blessures, le Fleuve poursuit sa mission. Il relie toujours les hommes et, dans ses flots ou par le rêve,  les accompagne jusqu’à  la mer.
     
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    Le 27 10 2012       Passés par beaucoup de méandres…

     
                 Nous avons décidé de remonter le cours de la rivière jusqu’à sa source en partant des ramières. Là, paresseuse, la Drôme s’étale sur ses galets blancs, serpente entre les îlots piquetés d’arbres à papillons et de petits saules.

    Plus loin, aux abords de Crest, de vieilles digues herbeuses la bordent . Puis, un gracieux pont de bois la franchit, sans altérer l’aspect sauvage des lieux. Mais, très vite , le cours d’eau doit se soumettre à la volonté des citadins : la rivière doit passer là, dans ce chenal étroit bordé de hauts quais de pierre grise.   

     

    Heureusement, en amont de l’agglomération,  elle retrouve sa nonchalance et, de méandres en méandres, on parvient à Saillans. La rive droite, en pente douce, accueille campings et coins pique -nique, tandis que la rive gauche, plus abrupte est surmontée de  larges maisons anciennes.

     

    Au-delà de Saillans, la vallée se resserre et la rivière se faufile entre deux escarpements calcaires ; c’est le défilé d’Espenel. On débouche alors dans la plaine de Vercheny où de profondes couches  de gravier ont permis l’installation d’une carrière et aussi, hélas, son prolongement, la  bruyante centrale à béton.

     

    5 km plus haut, le village de Pontaix s’étire le long de la Drôme.  Les maisons et le temple  lui-même ont les pieds dans l’eau . Seules, les ruines du château féodal dominent l’étroite vallée. Nous sommes maintenant dans le Diois , « capitale » Die, mais la rivière évite soigneusement cette ville. Peut-être est-elle jalouse de  la  Clairette, seul liquide honoré dans  cette cité viticole ?

     

    En amont, notre rivière n’est encore qu’un torrent  joyeux et limpide.  Au-dessus de Luc  en Diois, voici le Saut de la Drôme. Là, notre petite rivière bondit du haut des rochers du Claps pour  abonder le petit lac.

            Encore quelques kilomètres et nous  cheminons près d’un  ruisseau qui musarde entre les arbres. Est-ce bien la Drôme, ce filet d’eau si modeste ? Nous hésitons entre deux directions, mais  nous nous rappelons soudain  cette petite formule : « La Drôme, à  Valdrôme elle se nomme ; à Livron, elle perd son nom.». Alors,  nous  délaissons  le bras d’eau  qui vient du marais et nous remontons le vallon jusqu’à la source, une zone humide  près de La Bâtie des Fonts.
     
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    Le 03 11 2012      Franchir le pont
     
        Depuis longtemps, je rêve de découvrir le ZANSKAR . Pour rejoindre ce royaume des cimes, j’imagine  très bien la montée interminable,  par  des sentiers étroits accrochés aux pentes abruptes. Nos énormes sacs à dos meurtrissent nos épaules  courbées et,  du paysage grandiose, nous ne voyons que les cailloux du chemin et les herbes rares. Cependant, les haltes sont nombreuses car le torrent,  tout en bas, miroite et gronde, attirant notre attention et forçant notre admiration.
        Rapidement, notre respiration devient plus difficile ; la haute altitude ralentit notre progression. La fatigue marque les visages. Chacun espère découvrir, après le prochain  virage, ce pays authentique tant fantasmé. Mais, derrière les blocs de roche qui nous le cachaient, horreur !  C’est un fragile pont de corde qui se balance devant nous ! En dessous, le précipice est impressionnant. Je n’ose regarder tout en bas. Le torrent s’est tu. Peut-être est-il emprisonné dans une gorge trop profonde pour qu’on puisse l’entendre ? Non, au contraire, son lit s’est élargi et,  des dizaines de mètres au-dessous de nous,  il musarde tranquillement, sans se soucier de quelques  marcheurs tétanisés devant une traversée si périlleuse. Qui va franchir l’obstacle en premier ? Personne ne se décide. Chacun espère une alternative. Certaines parlent même de rebrousser chemin. Après une ascension aussi pénible,  comment l’envisager ? Allez, courage ! Je me lance, prudemment, les mains crispées sur la main courante qui ploie. Pas à pas, tandis que la passerelle oscille de plus en plus, je progresse lentement. Me voilà au milieu. Rester concentrée ; garder le même rythme ; ne pas regarder en bas…Cette traversée est interminable ! Enfin, l’autre rive m’accueille ; la terre ferme ou plutôt, le sentier d’éboulis !  
        Je  pourrais être fière d’avoir franchi ce pont.  Mais, existe-t-il vraiment ? En réalité, je ne suis jamais allée au ZANSKAR.

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     Incipit du 27.11.12:

    "Passé(e) par beaucoup de méandres"

     

     

    Passer par beaucoup de méandres.

    Traverser.

    Découvrir le fleuve à l’aube,

    quand la brume se dissipe,

    au moment où tout se dévoile.

    Rester là.

    Ecouter.

    Laisser battre son cœur

    au rythme de la vie qui s’éveille.

    Puis, partir.

    Aller vers toi,

    sans te voir.

    Regarder.

    Regarder le fleuve.

    Etre éblouie par sa beauté,

    les reflets sur l’eau,

    ces myriades d’étoiles

    qui scintillent sous le soleil.

    Repartir,

    le cœur en fête.

    S’attarder.

    Prendre le temps.

    T’apercevoir au loin.

    Aller.

    Venir.

    Repartir.

    Ne pas regarder derrière soi.

    Courir.

    Prendre les oiseaux,

    les fleurs, les herbes folles.

    Courir.

    Te rejoindre là où tu es,

    là où tu m’attends.  

     

                                                       Mireille.     


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    Atelier écriture « le fleuve à voix haute »

     
    Nous étions sur un radeau
    Passé(e) par beaucoup de méandres
     
    Comment ça s’appelle déjà, ces trucs, ces tourbillons, mais si tu sais bien…
    On dit qu’ils aspirent  les marins intrépides… un entonnoir géant… un gouffre d’eau noire…
    Cauchemar d’enfant où je voyais s’agiter des pantins désarticulés dans une glissade qui s’accélère.
    «  Ta Claudine, je l’ai jetée à la rivière »
    Je réalise que c’est ma préférée. Le caoutchouc est noir de crasse, les bras sont fixes mais c’est sûr, c’est ma préférée.
    Je la vois tourbillonner au dessus de l’eau, danser à la surface avant de disparaitre. La scène se répète, arrêt sur image, je regarde incrédule l’air si pur, le ciel si bleu, l’eau si calme, une profondeur si  épaisse.
    Le maelstrom,  juste un friselis à la surface de l’eau, quelques volutes qui s’enroulent et serpentent. Le canot pneumatique ruse avec la vague et se joue du courant. Un éclat d’eau et des gouttelettes qui s’accrochent à mes cils. Fraicheur joyeuse où se mêlent paysage d’aujourd’hui et image du passé.
    De port en port nous poursuivons notre voyage
     
     
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    Franchir le pont
    Cette pensée ruisselle souvent dans ma tête

     
    D’abord, c’est juste un chuchotement qui s’insinue, une ride à la surface de l’eau, le bruissement de l’air dans les herbes sèches.
    Un bras qui jaillit,
    Courir, courir, le pied touche à peine le sol, chercher des appuis fermes entre les bourrelets de mousse et la broussaille humide, ne pas hésiter, rester alerte, économe, équilibre à peine tenu.
    Une langue de sable sur le bord de la rivière, claire et chaude, image fugace d’une pause impensable pour qui sait si bien courir.
    L’eau est montée jusqu’à mi-course dans le pré d’en bas.
    Courir à jupe retroussée, eau, soleil, la morsure de l’air sur les griffures des cuisses.
    Ca suffit  maintenant
    Le souffle trop court, et s’arrête la course folle, martellement des tempes, les pieds dans la vase, de la boue glisse entre mes orteils ;
    La tête lourde, si lourde.

    Textes de Brigitte.
     

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    incipits du 27.10.12:

    "nous étions sur un radeau"

    "passé(e) par beaucoup de méandres"

     

    une belle idée avec des ailes

     

    c'est une idée flottante que celle de naviguer

    un os à ronger

    bois flotté 

    infiniment ramené au rivage

    porosité minérale de berges infiltrées

    c'est une idée qui bat sa coulpe

    percutée de plein fouet au côté

    berges plongeantes

    terre imprégnée

    c'est une pensée qui s'installe

    les pieds dans l'eau

    avec les cygnes

    becs sous les ailes du froid

    vertèbres enroulées

    au cervical

    c'est une impression vaseuse

    une fange d'herbes et d'ajoncs

    un fleuve inerte troué de vagues

    c'est un tissage besogneux

    berges brassées avant le vent

    avancée de bois où se trame la ligne de flottaison

    c'est une vue de l'esprit qui se jette à l'eau

    berges à dos d'oiseau

    cous dénoués

    plumes trempées

    c'est une idée de papier qui perd pied

    c'est un oiseau sur un bateau

    infiniment tenu par le fil

    à la patte

     

    texte de andrée wizem

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    Incipits du 03.11.12:

    "franchir le pont"

    "cette pensée ruisselle souvent dans sa tête"

     

     

    Elémentaire.

     

    Dès les volets ouverts, sa première pensée le ramena à l'oubli d'un pépin, pourtant si remarquable.

    C'est un jour de grand vent, alors que le ciel lui infligeait des tirades de pluie à l'horizontale, retournant à tout va les armatures arc-boutées du monde, qu'il avait décidé d'entrer dans la boutique de maroquinerie la plus renommée, pour sélectionner le parapluie adéquat aux intempéries où il baignait.

    Le pommeau de buis eut l'art de lui plaire. Les plis de la toile s'ouvraient et se refermaient en un tour de main. Il avait ainsi l'instrument parfait pour arpenter les rues de la ville.

    Il prenait, en enfilade, les galeries une à une, traversant, d'un regard de maître, les vitrines, pour épouser les formes des sculptures, les contours des tableaux, les creux des céramiques, et ces objets étranges qui poursuivaient leur vie sur des comptoirs en bois précieux ou des étales d'aluminium.

    Il avait toujours rêvé de faire voyager des oeuvres autrement que dans des containers blindés.

    Il se voyait volontiers passeur de trésors, allant sur le fil tendu entre les continents, à mille lieues au dessus de la géographie terrestre, trouvant, au millimètre près, l'équilibre entre ses deux mains, l'une tenant le pépin, l'autre ce qu'il fallait sauver.

    Au faîte de ses épaules de sherpa, expert au portage de l'eau lors des expéditions extrêmes, mûrissait le projet d'une traversée entre deux pays, entre deux mondes, entre deux langues.

    Dans ses allées et venues trans-frontières, cette pensée, solide comme un roc, essuya les averses du jour, submergée, sans toutefois ruisseler dans sa tête.

     

    Texte de Andrée Wizem

     

      


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  • c'est le pérou

     

    te voilà guide de hauts plateaux

    cachant sous des montgolfières tant de trésors

    au fil des tissages

     

    jaune

    l'or

    à la porte de ta maison

    au long des trottoirs de ta rue

    aux casques protecteurs des travailleurs

    à la précieuse cargaison de légumes

    aux filets de pêche

    aux petits sachets de gourmandises

    à la bâche couvrant ta remorque

    au pointillé de la route pointant la montagne

    à la roue des triporteurs

    au taxi de la bonne fortune

    aux abords des marchés

    à l'unique baie éclairée dans la nuit

    aux reflets des instruments à vent

    aux plumeaux de la danse

    à la boue des torrents issus d'un lac en suspens

    aux gouttes apprivoisées par le quotidien

    aux prunelles de ton chien fidèle

     

    machu picchu

    ton chapeau haut de forme

    se hisse au front de fierté des porteuses de pommes

     

    pays où le soleil tournoie

    sous les jupes bigarrées

    les pavés de tes villes tremblent parfois sous la pluie

    là où se rejoignent

    tant de métis

    du monde

     

    andrée wizem

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    31.03.2015

    (poème en lien avec les photographies de Pascale

    avec une pensée pour nora,alain et bastian de mes amériques)

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    soirée "la rue: vue, lue, entendue" vendredi 3 juillet 2015

    à la m.j.c. de tain l'hermitage

    sur ce thème: poètes...photographes...musiciens...bienvenue in vivo

    http://andree-wizem-poezizanie.eklablog.com/la-rue-vue-lue-entendue-mjc-de-tain-l-hermitage-janvier-juillet-2015-a118085036

     

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    (chercher la poésie dans la rue...clic...)

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    "la rue: vue, lue, entendue"
    soirée à l'initiative de pascale et mireille
    préparée par
    pascale...mireille...jean-charles...annie...maurice...
    philippe...françoise...jean...claudette...andrée...
    auteurs de textes...photos...musiques...
    en lien avec des activités régulières ou événementielles de la m.j.c.
    vendredi 3 juillet 2015
    à partir de 18h
    m.j.c.
    place du taurobol
    26600 tain l'hermitage
    04.75.08.09.12
    ~~~~~~~~~~~~~~~

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  • gens de mer

     

    tourner le dos à son image

    sans jamais la quitter des yeux

     

    entre toi et toi

    il y a ce point d'horizon où plonge l'hameçon

     la ligne s'arcboute et bande ton esprit

    ta bouche livre son lot de poissons presque morts

     

    dans ton sillage

    appelant aux figures de proue

    l'image frétille

     

    les retours de pêche sont aussi longs que les nuits sont profondes

    les gens de mer n'aiment pas rentrer les mains vides

    tes mots sont repris par la vague

    inlassablement

     

     

    © andrée wizem

    08.02.2014

    c.f. gens de mer dialogue avec Crédit Photo © FW . Abdellatif Laâbi. Lecture. Festival Pliant 2013

     

    (voir plus loin...http://chezlespoetes.canalblog.com/archives/2014/02/15/29220886.html...clic...)

     


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  • nadia vadori Gauthier

    http://www.uneminutededanseparjour.com/


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  • le bestiaire et l'abstentionniste 

    qui voudrait ne pas s'abstenir

    (des années sarko à aujourd'hui)


    sa tronche j peux pas
    la voir en peinture
    ni en audio virtuel
    ni même en morse
    surtout pas en chair
    en os en télévisuel
    elle m débecte m fait gerber
    chaque fois q j la vois
    je m rentre en dedans
    tellement ça m pulvérise
    je vois sa tronche en biais
    celle qui goguenarde
    qui me regarde de haut
    l air de pas y toucher
    en plus c est de travers
    q il me défigure
    avec sa tronche fringuée
    il piétine à pas de loup
    comme les marcassins
    prêt à déboulonner
    l'humanité qui passe
    je le vois bien venir
    avec ses gestes courts
    et ses dents aiguisées
    c est q il vous mordrait
    avec sa tronche en biais
    c est
    un animal
    aboyant
    non identifié
    il est l spécialiste
    des embuscades
    des coups fumants
    des paroles assassines
    chaque fois q il s ramène
    dans mon paysage
    j entends les bottes
    qui s'avancent  à grands pas
    faut pas chercher longtemps
    pour deviner de quel métal
    il aime nous chauffer
    sa tronche j peux vraiment pas
    la voir en peinture
    ni en audio virtuel
    ni même en morse
    surtout pas en chair
    en os en télévisuel
    elle m débecte m fait gerber
    chaque fois q j la vois
    j me rentre en dedans
    tellement que ça m déjante
    j fais mille fois l tour des problèmes
    j me repasse la bobine
    pour tenter d repérer dans la toile
    les noeuds qui nous ligotent
    c est q je n suis pas seule
    à gerber dans mon coin
    le hic plus ultra est bien là
    faudrait q j fasse face
    que je crache mes noyaux
    que j balance mes maux
    q avec
    ma tronche
    de gueuse
    bien identifiée
    j leur envoie la sono
    dans toutes les langues
    même en vernaculaires
    moi aussi je suis fauve
    un peu dénaturée
    pour l'instant je rumine
    j'ai oublié de mordre
    faut q j m abreuve aux sources
    pour raviver mon sang
    je vous le dis tout d suite
    je bouillonne en silence
    je déborde à grand feu
    et je n mettrai pas d'eau
    dans mon vin ni dans l'encre
    je vais tailler dans l vif
    pas faire de la dentelle
    pour pas crever de rage

    je vais tailler la route
    histoire d gagner du temps
    d faire marcher le turbin
    à déjouer les arnaques
    à rassembler les foules
    sur autre chose que la peur

     

    andrée wizem

    (texte qui date de 2005 ou 2006...je ne sais plus...une histoire qui dure malheureusement...)

     


    2 commentaires
  • .............................................................................................

    c'est un cauchemar

    non c'est la réalité

    détrompons nous vite

     

    au beau royaume des autruches

    les dictatures fleuriront

    .............................................................................................

    andrée wizem

     


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  • Poésie au passage 320...

    quizz

     

    il me reste une image

    comme un clou

     

    figurez vous

    la scène

     

    le saltimbanque en appelle à la foule

     

    combien de morts à marignan

    dix doigts se lèvent

    et celui là comment est il mort

    pendu haut et court

    bravo vous êtes rapide

    comment ce poète archi connu a t il fini ses jours

    la question est pointue suicidé

    gagné

    entre ces murs combien ont fini par mourir de soif

    mille vous n'y êtes pas

    cent mille vous brûlez

    combien ont péri dans des tranchées

    toutes les mains se lèvent

    chacun veut participer

     

    et le jeu se poursuit

    pour une liste des comptes macabres

    la mémoire en bandoulière

     

    le saltimbanque interroge

    qui veut aider à tourner la roue de la belle installation mécanique

    (c'est une guillotine de théâtre)

    le saltimbanque feint la difficulté devant tant de fervente collaboration qui se manifeste

    enfin il y a un élu

    le public est dans l'expectative jubilatoire du happy end

     

    sous l'échafaud le cobaye est installé

    c'est un petit ours en peluche

    des cris font mine de s'insurger oh non pas ça

     

    tout de même la foule est partagée

     

    mais le plus grand nombre s'étrangle de rires

    puis file vers un prochain spectacle

    pressé d'enchaîner autre chose

     

    andrée wizem

    (déjà publié le14.08.2014)

     

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