• Poésie du moment qui dure...

    le bestiaire et l'abstentionniste 

    qui voudrait ne pas s'abstenir

    (des années sarko à aujourd'hui)


    sa tronche j peux pas
    la voir en peinture
    ni en audio virtuel
    ni même en morse
    surtout pas en chair
    en os en télévisuel
    elle m débecte m fait gerber
    chaque fois q j la vois
    je m rentre en dedans
    tellement ça m pulvérise
    je vois sa tronche en biais
    celle qui goguenarde
    qui me regarde de haut
    l air de pas y toucher
    en plus c est de travers
    q il me défigure
    avec sa tronche fringuée
    il piétine à pas de loup
    comme les marcassins
    prêt à déboulonner
    l'humanité qui passe
    je le vois bien venir
    avec ses gestes courts
    et ses dents aiguisées
    c est q il vous mordrait
    avec sa tronche en biais
    c est
    un animal
    aboyant
    non identifié
    il est l spécialiste
    des embuscades
    des coups fumants
    des paroles assassines
    chaque fois q il s ramène
    dans mon paysage
    j entends les bottes
    qui s'avancent  à grands pas
    faut pas chercher longtemps
    pour deviner de quel métal
    il aime nous chauffer
    sa tronche j peux vraiment pas
    la voir en peinture
    ni en audio virtuel
    ni même en morse
    surtout pas en chair
    en os en télévisuel
    elle m débecte m fait gerber
    chaque fois q j la vois
    j me rentre en dedans
    tellement que ça m déjante
    j fais mille fois l tour des problèmes
    j me repasse la bobine
    pour tenter d repérer dans la toile
    les noeuds qui nous ligotent
    c est q je n suis pas seule
    à gerber dans mon coin
    le hic plus ultra est bien là
    faudrait q j fasse face
    que je crache mes noyaux
    que j balance mes maux
    q avec
    ma tronche
    de gueuse
    bien identifiée
    j leur envoie la sono
    dans toutes les langues
    même en vernaculaires
    moi aussi je suis fauve
    un peu dénaturée
    pour l'instant je rumine
    j'ai oublié de mordre
    faut q j m abreuve aux sources
    pour raviver mon sang
    je vous le dis tout d suite
    je bouillonne en silence
    je déborde à grand feu
    et je n mettrai pas d'eau
    dans mon vin ni dans l'encre
    je vais tailler dans l vif
    pas faire de la dentelle
    pour pas crever de rage

    je vais tailler la route
    histoire d gagner du temps
    d faire marcher le turbin
    à déjouer les arnaques
    à rassembler les foules
    sur autre chose que la peur

     

    andrée wizem

    (texte qui date de 2005 ou 2006...je ne sais plus...une histoire qui dure malheureusement...)

     

    « Ah les voix projetées comme c'est parlant !...«J'atteste» de ABDELLATIF LAÂBI... »

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