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Souvenirs et textes croisés en poésie...Henri Bourgon alias Senior Que Calor...
publié en 2009 modifié en 2022souvenirs et textes croisés en slam poésiemes bravos à henri bourgon alias senior que calor..............................................................................j'ai rencontré henri bourgon
alors qu'il déclamait avec fougue ses textes
dans la salle d'exposition rue pêcherie à romans
dans le cadre d'une initiative collective...
avec le petit ascenseur...
et où il exposait quelques uns de ses travaux...
henri participe à de nombreux projets
de formes trés diversifiées..
inspirés par les poètes dont il veut faire vivre les textes...
en se faisant tour à tour récitant...comédien...
metteur en scène...
prochainement en drôme ardèche
il sera récitant en compagnie de valérie rosier
dans le spectacle "résistances"
présenté par l'ensemble vocal "mégaphone"
sous la direction musicale de jean paul finck
"une ballade pour ne pas oublier" avec les textes
de robert desnos...jacques prévert...victor hugo...
jean ferrat...louis aragon...léo férré...
micheline maurel...benjamin fondane...
charles dobzynski...luis llach...
(certains que je connais...d'autres
que je ne connais pas encore...)
le mercredi 18 mars 2009
20h30
agora
07500 guilherand-granges
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henri bourgon m'a adressé un des textes
issu de son écriture au long cours..............................................................................
Roule Raoul
Par exemple! Quelle surprise! Je n’en crois pas mes yeux! C’est ahurissant! Mettez-m’en trois douzaines! Non, c’est trop! Mais je vous en prie! Mais après vous! Ça par exemple! Ça alors! Alors alors! Cré vain dieu! Crète à cons! Crétois grec! Cré cré cré cré! Entendez-vous dans nos campagnes ces cris ? Ces cris cris cris cris! Cré cré cré cré! Crou crou crou croulent! Aboule le fric! Roule Raoul! Défoule des foules! Foule foule foule! Fool fool fool aux as! Tchic à tchic aïe aïe aïe ailleurs meilleur bonheur fait son beurre avant l’heure c’est pas l’heure chéri fait moi peur, bouhhh! Bougnat boubou bouffarde bourrache bourrique boulimique bout à bout boulingrin boulgour bouleversé bourboule boum! Mon coeur fait boum! Le kamikaze fait boum! La danse fait boum! Le parti fait poum le coup fait poum! poum poum pi dou président des français de 69 année érotique à 74 année oeufs au plat plat pays qui n’est pas mien mais j’en consomme m’assomme la Saône et le Rhône à Lyon pique un somme crapuleux sacrés fleuves la preuve par neuf et six placé devant 69 année panique ta mère à tous à toi à moi à nous autres dans les écuelles ma belle ma fiel ma selle ma rebelle ma décibel ma ribambelle ma quenelle ma curatelle ma béquille ma bille ma pomme ma bonne ma truelle à brèches ma faîtière ma bétonnière ma justesse ma justice ma silice mon calice mon con sacré mon lustre ma cité lacustre ma rustre ma balustre ma robuste mon buste ma pointe ma désappointe tu la tires ou tu la pointes mais alors contrefort contre toi contre ton visage mon image sage page mage déménage ramage magique féerique fée du logis fée du coulis fée des radis radicelles nacelles babel bête fête défaite abandonnée lascive lessive passive poussive décisive incisive invisible paisible sensible menteuse pour mon bien pêcheuse par omission par érosion par éros héros zéro de conduite fortuite poursuite y a des fuites coule roucoule déboule dans la foule anonyme patronyme homonyme aboule ta beauté tes nénés tes baisers ton turlu ton tutu ému émoi moi je regarde toi je regarde je t’admire je te déshabille moi je moi je j’égotise je terrorise j’entre j’entreprends j’entrejambe j’y vais vésuve vestige vais et viens vais-je y arriver vais-je? Aller retour aller simple aller olé olé youkoulélé je joue je gratte je doigte je m’immisce je déroute j’en rajoute je joute avec toi je goutte je coûte je goûte je dégouline je sue j’exulte j’insulte je disculpe j’adoube tes épaules lâchées exaltées chevelure boucle cascade mascarade carapace rompue puéril pubère fille mère père pute tumeur senteur rancoeur battements infinis des batailles corps dessoudés enregistrés bagages accompagnés dépressurisés Corps en berne chair à vif peau fleurie poils dessinés index désigné c’est lui c’est elle ce sont ceux là qui l’ont fait ils l’ont refait encore et encore jusqu’à ce que la vie nous sépare nous égare nous accapare nous remercie salut hasta la vista ciao bonne route bons lendemains bonnes langues étrangères lapées dilapidées lapidées par les marchands gagnées par les vendeurs qui n’ont pas peur du bonheur c’est leur fond de commerce leur puits sans fond leur fond de roulement leur roublarde routarde roulade rouille ratatouille bafouille écrite sur un quai poursuite sur un coup de dé défaite dévêtue détenue déconvenue nue sur le sable dans la neige des télés dans les prés les prêt à porter les kits des sexes chopes les morcelées à la colle à la cogne à la coke à la cocotte papier d’Arménie papiers d’emballage papiers peints fleuris décatis dégarnis chauve mauve fauve sauve qui peut mais peut pas ne peut rien non rien de rien mais assez peu j’en puis plus au fond du puits au fond de moi l’abîme sublime écarte son infini accueil mon nid mon dit maudit médit m’emplit me désire m’attire me repousse me trémousse me secousse m’établit avec mes habits verts du dimanche m’emmanche me déhanche me dérange m’absente m’oublit me ravit me soupire de rire en rire de pire en pire de meilleurs pour la route pour la suite etc... pour la fuite et toutes les truites qui nous échappent pas de rescapé par la suite du grand hôtel tapis rouge écarlate établi rabot de mémoire sabot de l’ennui bobo maman a bobo l’enfant do dodo des fois que des fois qu’à des fois il était un mythe à ronger les os à perdre les eaux inondé d’espoir de pleurs en gouttes suspendues océan chenu perdu dans le vague iodé des encensoirs houle magnifique débonnaire étincelante balayant l’air suffisant sage apaisé serein après la tempête après tout ce bruit ce bruit cette solitude acceptée du bien être du bien soi de l’autre
Henri Bourgon
(Mai 2007)
...........................................................................ce jour là et au vue des oeuvres exposées moi j'ai écrit ceci :la question est
pourquoi la mort reste t elle solitaire derrière ses rideaux
quand le numéro qui porte sa maison sur son dos arpente les rues
avec ses serpents de foire
et son ours en peluche à la traîne
pourquoi la petite fille qui avait des ailes
et comptait ses fleurettes au pied du mur
a t elle le regard inquiet de celle qui voit sa très grande faute
et finit elle sa courte course
dans une mare de sang
pourquoi la liberté aurait elle un prix
ce prix a t il une couleur une forme une odeur une matière
pourquoi n'y aurait il que des dollars comme monnaie de singes
la liberté serait elle cette crotte étalée sur le trottoir avec un fanion à l'effigie de rambosky
pourquoi l'animal qui nous regarde a t il le visage comme un monde
le corps comme un univers
entre ses murs égratignés où une flaque conserve son poisson bleu qui frétille
et pourquoi est il si étonné de nous trouver là
pourquoi le gardien de prison qui détient toutes les clés
et les agite dans les couloirs pour faire mumuse avec ses chats
regarde t il ses animaux familiers
avec tant de douceur
pourquoi la femme rebondie et balancée comme une balle de ping pong
accouche t elle patiemment de sujets volants non identifiés
dans l'absence de la langue de feu
pourquoi des vénus aux seins si lourds aiment elles s'alanguir
nues comme au hammam
pourquoi se retrouvent elles près des rivières qui charrient des flots de visages disparus
pourquoi ai je du mal à te reconnaître dans la multitude
les bouches ouvertes crient elles pour se faire entendre
pourquoi les yeux ont ils un air d'étalage à la poissonnerie
pourquoi l'être plastiforme reste t il scotché comme une ventouse au milieu de la pataugeoire
quand il a l'heureuse surprise de voir voltiger l'air autour de lui
pourquoi la grenouille aux faux airs de bonbon fluo rêve t elle de ricochets
alors qu'elle est vautrée sur ses pierres sans s'en apercevoir
quand étirer ses pattes gluantes pourraient provoquer quelque chose
pourquoi les yeux de l'animal humain sont ils toujours sidérés
pourquoi est il toujours sur le point de se décider à l'aventure
pourquoi les triangles de signalisation
enfouis sous la montagne des croix
se confondent ils à l'amoncellement quand la compression a fait son oeuvre
pourquoi cette matière sonore vibre t elle du son du cor
pourquoi les fils métalliques redessinent ils des enclos
pourquoi les amas de ferrailles font ils figures d'épouvantails qui ont depuis longtemps fait fuir les moineaux
pourquoi les chantiers ouverts font ils apparaître les traces de ce qui était sous terre
et que surgissent sans cesse des signes qui se hérissent
pourquoi les écrits à l'affiche sont ils découpés comme des tombeaux
effilochés comme les pulls détricotés
impalpables comme les reflets de la peau troublée
pourquoi sont ils parfois pesants comme le silence sous le poids des crucifix
pourquoi l'image de l'oranger est elle lacérée sous le code barre géant
pourquoi les cordes de la harpe les franges de la djellaba apparaissent elles sous des verticales de plomb
pourquoi les musiciens préfèrent ils se fondre dans la nuit
pourquoi la contrebasse ne raisonne t elle pas comme des percussions
quand nasillent les sons sur des disques rayés
pourquoi la prairie serait elle à reconstituer en kit
le paysage serait il mis en boîte comme les morceaux d'un puzzle
pourquoi le noir ou la couleur
la couleur sous le noir le noir sous la couleur
pourquoi chercher un homme dans la foule avec des jumelles quand tes yeux ne voient pas les fers aux mains qui les tiennent
pourquoi ta cible ressemble t elle à celle d'un jeu vidéo
pourquoi faudrait il se mesurer à l'écho inaudible des théâtres et des stades grouillant comme aux arènes
pourquoi la scène semble t elle si humaine alors que se dessinent les tribunes de la bourse
pourquoi dans la cacophonie ai je vu le criquet faire des sauts
le cheval à bascule les quatre fers en l'air
un oiseau la tête à l'envers
pourquoi la tortue polit elle sa carapace
pourquoi un auvent couvre t il la chair rose
pourquoi le sextant cherche t il la lune et le soleil
pourquoi l'accordéoniste fait il le sourd en battant la démesure les yeux fermés
la question est
andrée wizemcf expo "le petit ascenseur"...clic...
(5-6 décembre 2008)
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Par la suite Henri alias Senior Que Calor m'a adressé ce texte
texte que j'ai entendu sur différentes petites scènes: ici ou là...à la Boucherie chavaline...la médiathèque La Passerelle...au Baz'Art des Mots à Hauterives...
depuis Henri organisait de multiples initiatives autour de st paul trois châteaux...
cultivant l'énergie en poésie...
Image de marque
Qu’est-ce qu’il dit ton cul serré dans ton 501 ?
Qu’est-ce qu’il dit ton corps huilé Calvin Klein ?
Qu’est-ce que disent tes pieds Adidas ? tes orteils hélas ?
Quand ton pèze va dans la poche des rapaces ?
Et pendant ce temps-là
le Palestinien est en pâle estime.
Est-ce que tu te sens un homme
quand tu es au volant de ton audi-BM ?
Quand tu éjacules tes décibels
sur les murs de l’indifférence ?
Tandis que le bijoutier se marre.
Tandis que ta Rolex se barre ?
Et pendant ce temps-là
le Chilien est chili con carne.
Tu courres tu courres tu courres
Dans tes Nike ta mère, just do it
Mais t’es plus au top du hit.
Tes yeux crèvent d’envie du luxe des vitrines
Tu te consoles en avalant ta bibine.
Et pendant ce temps-là
La viande s’achète, la viande se déchiquette.
Tu noies ton chagrin de ne pouvoir
ressembler aux bourges qui distillent l’espoir.
Ces bourges qui exploitent ta crédulité
en te faisant consommer leur vérité.
Leur vérité de merde
de vouloir leur ressembler
Et pendant ce temps-là
Le nez pâle renifle le Tibétain.
On ne va pas chinoiser.
Tu veux la plus grosse caisse
Avoir la gourmette et la casquette
Avoir une meuf qui tourne
comme une toupie folle de rimmel
Pauvre poupée Barbie
épargnant pour le silicone,
sur sa pension d’invalidité.
Pauvre pantin manipulé.
Et pendant ce temps-là
L’Argentin danse le tango avec la mort
Dans les ossuaires franco de port.
Tes envies ne t’appartiennent plus
Tes envies sont décidées en haut lieu
Tes sorties au centre commercial.
Tu tournes en cage comme un animal
Tu tournes ta propre vis
Tu tournes ta vie avec ton portable,
(ton appendice auriculaire jetable).
Sans savoir que c’est toi qu’on va jeter
Jeter aux oubliettes de l’histoire.
Et pendant ce temps-là
Les Talibans reprennent du mordant.
Les Talibans maman ! Maman, les Talibans !
T’es pas assez rentable mec !
T’es pas assez bankable miss !
Tu subis tu subis tu subis.
Tu copies tu copies tu copies
Copie conforme, copie aux normes.
Et pendant ce temps-là
En France on quotabilise les irréguliers en situation.
Tu rentres dans l’ordre établi
Tu rends chaque jour ta copie
Tu rends l’âme au bout du compte,
croyant atteindre le Nirvana.
Le nirvana de l’image de marque
Le nirvana authentifié, certifié conforme,
tamponné en bonne et due forme.
Et pendant ce temps-là
A Bamako, Mali
les charters dansent la macarena
Ils atterrissent en file indienne
avec leur cargaison d’ébène.
Aujourd’hui t’es mort !
Il te faut encore raquer ton cercueil et tes obsèques
Tu peux plus brûler en paix.
Mais non, qu’est –ce que je dis ?
T’es pas mort aujourd’hui.
Il y a longtemps que tu es mort.
T’es déjà mort.
Et pendant ce temps-là
Les mouettes crèvent dans le mazout.
Vos gueules les mouettes !
Ton histoire sur le net
ne fait plus rire personne
Est-ce qu’on rit de quelqu’un
qui est devenu son propre maton ?
Qui est devenu son propre flic ?
A force de fliquer sa femme.
A force de fliquer la norme.
A force de fliquer ses fringues.
A force de fliquer son air.
A force de fliquer son nid.
A force de fliquer les autres
Pour leur ressembler
Pour ressembler aux mecs de la cité
Pour ressembler aux meufs des magasines
Et pendant ce temps-là
La racaille est dans les bureaux.
Costumes et cravates en érection
préparant l’extermination.
Tes tags sont récupérés par la pub
La couleur de ta peau est exploitée par les marques
Ton attitude est étudiée par la grande distribution
Ta poitrine aubade sexy sexe
s’affiche sur les murs de silex.
Et pendant ce temps-là
Il faut coller les images sur un cahier à ligne.
Faut pas sortir du cadre.
T’as l’impression de t’éclater
T’as l’impression d’être le roi du monde.
Ton père est mort de la silicose
Ton père tousse son béton
Ta mère veut le mieux pour toi
Ses rides n’en peuvent plus, ses jambes enflent
Tes frères et tes sœurs sont fiers sur canapés.
Ton patron t’attend prés de l’enclume
Ton patron te passe au marteau pilon.
Et pendant ce temps-là
Mon colon interdit encore des spectacles
qui parlent de son comportement.
C’était il n’y a pas si longtemps
en 2008 si je ne m’abuse. En 2009 c’est sur,
les marchands d’esclaves ont encore de beaux jours.
Tu souris, tu penses avoir réussi
A ton tour tu copies.
Tu donnes ton sang, tu donnes ta vie
Les autres comptent les liasses
pendant que toi tu te planques
de ton reflet dans le miroir,
de ton regret dans le tiroir,
de ta copie conforme rangée dans sa boite,
à côté des autres boites
Et pendant ce temps-là
On colle des hommages sur les dommages…collatéraux
Y a pas de policier sans bavure,
de bébé sans bavoir,
de CRS sans battoir,
de con aléatoire.
Prend tes cachets
Fout nous la paix
Prend ta dose
Echappe à ta nécrose
Prend ta seringue
Oubli tes fringues
Prend ton caddie
T’as plus de soucis
Pour ta promenade du dimanche
c’est toujours mieux qu’Avranches.
Et pendant ce temps-là
Le cha cha cha des tchétchènes
S’emballe sous les balles.
T’est-il venu à l’esprit
d’imaginer une autre vie ?
Une vie où on se parle, où on sourit
Une vie que tu décides et que tu ne subis plus
Une vie qui vaut la peine d’être vécue
Une vie sans entrave, sans esclave
Une vie autonome, sans exploiter l’autre
Une vraie vie, quoi !
Et pendant ce temps-là
Les pourritures célestes confisquaient les postes de radios.
Les bêtes sauvages immolaient les rires
Les pas de l’oie piétinaient les restes de liberté
Le vert de gris absorbait les arcs en ciel
Les turbans muselaient le verbe
Les capitaines d’industries fabriquaient des baillons.
Et pendant ce temps-là
Et pendant ce temps-là…
De nouvelles fleurs poussaient…
Une vraie vie, quoi !
Henri Bourgon (10 Mars 2009)...........................................................................
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