• Trace de slam 73 bis...

    la poète et moi (3)

    la poète même ment pour dire même un amant
    elle pose ainsi soleil et pluie les mots durant
    puis elle s'échappe en chantonnant tout comme

    la poète en a plein la marmaille de bêtes en peluche
    elle farfouille le guano et autres gazouillis
    elle pense à chair payée pour en arriver là

    la poète résonne à qui mieux mieux on ne peut plus
    elle entre et sort en claquant bec dans l'eau
    puis elle pointe son nez au rouge d'un bleu ciel

    la poète cuicuite l'instant venu au suivant éperdu
    elle prend mots à brassées et se les enracine
    et tout ça comme les arbres en sens dessus dessous

    la poète gratte menu du jour et d'une seule trotte
    elle passe passe les poèmes comme perles de rocaille
    à la fin elle trouve dur le trésor sous les feuilles

    la poète cherche noms de fleurs à mettre sous la dent
    elle joue la passiflore en désespoir de peintre
    dans la terre de ses mains elle en a plein les bottes

    la poète floribonde sa tombe avant tout le monde
    elle veut seule en avoir fini c'est pas la peine
    avec des onomatopées ça fait rire la galerie

    la poète prend fichu sur la tête et le plein vent debout
    elle bourlingue en voyage sans  pourquoi ni comment
    et pense que ce n'est pas encore le demain et la veille

    la poète dit l'ardeur et verdeur bienvenues
    elle pique le hard en vue à coeur et corps perdus
    tapant la marge en touche l'amour vu ni connu

    la poète veut la bouche pour clore sa rengaine
    elle ne prend pas le feu sur son tas de brindilles
    en campagne elle se tanne sur sa peau de chagrin

    la poète en a bien le coeur tranché tout net
    elle compose garnitures de belles crudités
    à la fin elle donne tout en sandwich à croquer

    la poète prend à rebours ce qui est en chemin
    elle revient au début du départ sans retour
    et à la saint glin glin elle sonnera les cloches

    la poète saute à pieds joints et le tout sans rappel
    elle court et circuite coupe court raccourcit
    puis dit que c'en est pas fini du temps des retrouvailles

    la poète a des airs papillon et airs de clarinette
    elle veut les quatre saisons dans l'ardeur qui dure
    aux rivières de cailloux elle pianote en tambour

    la poète veut écrire les images ordinaires
    elle clique les mots enfin de se l'entendre dire
    dans sa vie elle musique pour une tout autre voix

    la poète babille goutte à goutte imprévu
    elle est le hola joie quand  jours et nuits s'égouttent
    et moi je mosaïque les règles de l'art brut

    andrée wizem

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