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Poème marouflé sur bois 55...
botanique des corps
I
tu peux faire l'éléphant de mer
la tortue qui prend l'eau
la pie qui chante
il y a dans les brindilles
de quoi ravaler la façade
II
à dos de chaume
à dos de frondaison
à dos de souche
sur le dos dans l'herbe
l'idée de la chute prend de l'aile
III
dans la pleine maturité
l'éparpillement des fruits rouges
aux frondes des fougères
une à une les drupes noires
sont au bord de la cueillette
IV
les vocalises des cimes
en écholalie la rivière
tout un ruissellement de la sueur
une goutte suit l'axe médian
à mi chemin des jus de pêches
V
sucs des plantes carnivores
les insectes les plus fous
passés au peigne fin
élevées à hauteur de verrière
des bottées de sarracenias
VI
avec l'acrobatie des phasmes
l'air a des formes graciles
les secondes s'étirent
corps de l'araignée d'eau
en échafaudant l'espace
VII
cardes sanguines des poirées
l'éventail de la bambouseraie
jaune pétaradant des ronds points
les contournements de la ville
échappent aux lignes des bus
VIII
l'excroissance des potirons
a des saveurs de muscade
les épices des rues agacent les narines
des fenêtres d'immeuble
plongent dans des étangs moirés
IX
le long tunnel des mielleries
prend la transparence des plexiglass
les abeilles ont les fourrures apprivoisées des fauves
les boules à facettes font des oeillades
tandis que les vers à soie bavent industrieusement
X
les fleurs tant attendues explosent en serre
dans la promiscuité des chants de grenouilles
les sansevierias suintent tout leur soûl
question d'atmosphère et de degrés
il faudrait nommer les nouvelles espèces
XI
les rongeurs laissent des coques vides
sans monte charge le vent est fantasque
oublions donc le praliné
ce qui caresse les méandres du palais
n'est grignoté que par des écureuils of course
XII
passé le petit pont c'est le monde à l'envers
c'est à dire des films en repeat please
la langue est en stand by lors des footings
les allers retours ont de quoi troubler
le fil de l'eau
XIII
combien de temps pour la poésie
l'équilibre d'un arbre en dit long
les résineux tissent de l'ambre
des anguilles sont mises à mort
et coulent les jours dans des sculptures
EXTRA
n'écouter que d'une oreille aux aguets
l'autre a des configurations aérodynamiques
c'est pour mieux respirer mon amant
les compositions familiales d'opéra
sont jouées cartes sur tables
andrée wizem
Tags : poésie, drôme, rhône alpes, lecture, voix haute, slam poésie, poème, atelier écriture, scène, poésie sonore, photo, mjc, prose, médiathèque
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