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ouidah
un troupeau de touristes envahit l'espace
des airs entendus
elle dit
faut pas croire
regardez la maquette
ça c'est la réplique de la réalité
faut pas croire
n'étaient pas tous couchés
voyez
les cales avaient hauteur d'homme
pouvaient se tenir bien droit
regardez c'est écrit
les mesures et tout
voyez
c'est ça la vérité
y avait pas que de mauvais négriers
c'était prévu pour rester debout
faut pas croire
racines c'est du cinéma
ici on rétablit les faits
faut pas croire
n'étaient pas tous dans le noir
pouvaient voir la lumière
le plafond était grillagé
c'était pour
voyez c'était bien imaginé
construit avec de l'idée
le troupeau de touristes se répand dans l'espace
des airs rassurés
elle dit
et vous le dites ça
que c'était pas comme dans les films
vous le dites qu'on nous a raconté des histoires
n'étaient pas tous mourants
il faut le dire et redire
pouvaient encore bouger
pourquoi vous le dites pas
pouvaient encore respirer
vous le dites pas assez
faut rétablir la vérité
avec des expositions et tout
voyez
tous ces objets rapportés d'outre-mers
ça c'est des témoignages
faudrait y passer du temps
c'est sûr y a de quoi lire
voyez tous ces relevés de comptes
doit y avoir des détails intéressants
c'est comme ces fers aux pieds
faut le voir pour le croire
c'était bien trouvé
et c'est bien d'avoir tout noté
les codes et tout
pour tout organiser
il fallait y penser
le troupeau de touristes ne fait que passer
des airs serinés
il dit
faut pas oublier
la tragédie
les hommes arrachés à leurs champs de maïs
la terre battue qui se retrouve nue
les femmes abandonnées avec les enfants
la peur
la fuite dans la brousse
le tremblement derrière des acacias
la course des antilopes mille fois rêvée
les cris
l'intrusion dans la langue
la stupeur de la langue
la terreur de la langue
les tatouages
les marquages au fer rougi
les cicatrices jamais refermées
la douleur au fil des années
l'asservissement
le droit établissant le non droit
l'infériorité entretenue
l'expérience de la liberté écrasée
il dit
à l'écran
parlant de l'afrique où il vit
faut pas oublier
la psychologie
un nouveau troupeau de touristes
des airs entendus
je vois
les barreaux de la cale
l'impossibilité de compter les jours
la désorientation organisée
les comptes et décomptes
les chiffres qui s'amenuisent
au long des traversées
les fers sophistiqués
pour entraver la marche dans la forêt
sorte de piège faisant corps
je vois
la chair humaine
les images les matières
les savoir-faire pillés
je vois
des rêves sculptés
des inscriptions aux navires
disant vivre ou mourir
je vois
des rêves tissés
mêlant rivières et océans
vin de palme et vin de loire
j'entends
les voix d'enfants d'esclaves
qui disent que dans l'histoire humaine
le passé reste proche
au loin un éléphant barrit et asperge la foule
près de l'acacia qui s'offre au souvenir
des voix ont appris à s'éveiller la nuitpour clamer le jour
dans les rêves d'aujourd'hui
ouidah est à deux pas
andrée wizem
.................texte écrit il y a quelques années
après une visite de l'expo permanente sur
le commerce triangulaire
au chateau des ducs de bretagne
à nantes
depuis s'il y a le mémorial de l'esclavage à nantes aussi
il y a toujours des politiques d'exclusion inhumaines
et l'article 13 bafoué comme le disent d'autres que moi
(un lien vers une action collective...clic...)
(site de joël gangloff peintre installé à romans sur isère...clic...)
(julien delmaire en lien avec r.e.s.f....site...)
(un film pour retrouver l'histoire proche...un débat...l'enfance en exil...clic...
votre commentaire -
c'était
lors de la dernière scène du 13.03.09
au mot à la bouche...(clic)
andrée w.
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Où sont nos rêves?
Et la jeunesse qui cherche encore
retrouve la sève dans la bouteille, la coke
et la came en intraveineuse
stupides programmes dans nos télés
une évasion artificielle
on s'asseoit puis on oublie
on suit cette pute une allumeuse.
le JT vient nous rassurer
l'empire a peur et son emprise nous rend meilleurs
d'ailleurs respire et calme toi tu comprendras
c'est pire ailleurs.
La crise angoisse en ce printemps ensoleillé.
Les valeurs chutent comme en 40
Mamie se planque et cache les liasses sous l'oreiller.
Ca me rappelle un Tshirt qui disait "Le capitalisme
ne s'effondrera pas tout seul disons le"
On s'en rend compte aujourd'hui que l'argent n'existe pas
que Babylone a les dents longues.
Alors le mot d'ordre est passé allons manifester le 19 mars.
Porter des banderoles pour sauver un système qui nous écrase
j'crois qu'on est juste cons dans cette vaste farce.
Le monde est sous pression et nous on tient l'couvercle
comme si les cris pouvaient nous toucher
nous qui sommes heureux d'finir le mois avec seulement
100 euros d' découvert.
Mais voilà c'est comme ça on a peur du changement
c'est humain
alors on laisse faire, on s'laisse couler on verra bien.
Pendant qu'à côté d'nous ça bouge, néo nazis
la 3ème vague lève une main.
Nous reste ces ineptes du moment d'oubli, de détente superficielle
boîtes de nuit, consoles de jeux
Fêtes foraines entre pomme d'amour et barbe à papa
Lui a 14 ans, il est allemand
ce matin il part au collège
avec son cartable et l'arme à papa. Aïe...
Pourquoi j'écris comme ça, il y a longtemps
qu'je sais que je ne changerai pas la face du monde
j'suis dans un parc entre un gosse de 10 ans
qui fume une blonde et des ados qui parlent de
kétanine. La kétanine est un produit qu'on utilise pour anesthésier les chevaux, les ados eux s'en
servent pour tenter de trouver des rêves qu'ils pensent
avoir perdu.
Où sont nos rêves je n'en sais rien j'rêve de
musique et d'évasion
souvent ailleurs la tête en l'air vers les étoiles
et les avions.
Prenant le slam en guise de femme
cet art me sera salvateur
Disons que dans l'théâtre de ma vie
mon optimisme est seul acteur.
Pour en revenir au sujet
où sont nos rêves un peu partout
En cherchant bien au fond d'nous
j't'assure on trouve de tout.
Voilà c'est fait, mais reste un truc
là je n'sais pas comment conclure
Alors j'ai appelé un pote
J'ai dit Polo où sont nos rêves
il a répondu dans ton cul. Bravo.
Kakoo
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