mi saison

je parle à qui sait

l'émergence et la disparition

les longues déambulations parallèles

le bruit de l'eau par l'amas des cailloux

un ruisseau de couleurs éteintes

pour m'en retourner

d'où je viens

andrée wizem

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serret II jean pierre riou

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le secret des sources

il se dit dans les cours

que le temps est aux prisons

à ciel ouvert

ce qui ne se dit pas

c'est qu'un air de liberté

chante à l'oreille de qui veut l'entendre

ainsi le vent des rues

tel un souffleur impénitent

murmure ses réparties de survie

le secret bien gardé

est fait pour réapparaître

à notre insu de notre plein gré

andrée wizem

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 instant chamallow

penché sous le robinet

le chat guette une goutte

inclinaison au mystère

trouble de la limpidité

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andrée wizem

profession de foi

je jure

je n'ai pas tracé de barbelés

je n'ai pas déchiqueté terres et mers

je n'ai pas lapidé les empreintes de sable

je n'ai pas pixelisé les affiches des murs

je n'ai pas noirci le tableau

juré craché

andrée wizem

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chavirage

les rêveurs

opteront pour les bannières de la légèreté

le design impromptu tentant de s'élever à hauteur d'une compression d'arman

les variations infinies de l'horizontale et de la verticale

les reflets enchantés de la vie au fond de l'eau

pour leur gouverne

je soufflerai que leur imagination échappe

à un crash immobilier

genre fondu à la cire de cognée

andrée wizem

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inventaire

blocs enchâssés aux pesanteurs grises

la sculpture nous a ménagé

le chas d'une aiguille

il y faut

l'oeil aguerri

de qui voudrait broder

des litanies

de soleil levant

c'est dans ces moments de quête existentielle

que se cherche avec entêtement

les dessous de la création

andrée wizem

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armoiries

à la botte de qui vas tu va nu pied

portant en besace

les savoirs faire de petites mains

l'empreinte d'une plume d'acier

carcan de tôles rouillées

emboîte notre pas

un luxe aux plaques de métal

fourbit ses armoiries

aux esplanades vides

ce qui nous rappelle

que des coups de pied au cul

se sont perdus

derechef s'érigent

à hauteur d'escarpins

nos vues fantasmagoriques

andrée wizem

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pelade

à trop brosser le paysage en couleurs

une absence verte ratisse les murs

rêche

goudronneuse

repoussant les caresses

d'un vent bourru

tapisserie miteuse

paillasson décati

ferraille au grattoir

la porte de l'étable

éclaire une bouse ancestrale

au moment où des chiens

retournent hurler avec les loups

andrée wizem

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tête d'attache case

technicité  de court terme

la pensée sous vide

un ignorant de l'histoire

s'imagine être ministre

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andrée wizem

rimaille aïe la rime

ce flot qui se fend

           affadi et futile

                  fondu dans les broutilles

ce flot qui s'essouffle

            assoiffé et stérile

                      battu aux écoutilles

ce flot qui s'accroche

          de branches et de brindilles

                           entre ru et guenilles

ce flot qui s'embourbe

               encombré et sénile

                          terni de pacotilles

ce flot qui bataille

             jeux ardus ou puériles

                          à la rue la godille

ce flot qui s'évade

               se répand versatile

                             éperdu de vétilles

ce flot qui se plombe

                s'alourdit s'annihile

                             tissu  de banderilles

ce flot qui s'interpelle

                 s'étripe et se mutile

                              m'as tu vu ma famille

ce flot qui rimaille

                 de plein pied et d'exil

                                revenu d'estampille

ce flot qui s'évapore

                s'écume et se distille

                             imbu de ce qui brille

ce flot qui me rappelle

                 les froidures et l'avril

                              fétu qui me titille

andrée wizem

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