été

ainsi

les teintes cuivrées

se laissent prendre au piège

des gouttelettes d'un brumisateur

l'eau est un cristal

au clin d'oeil du soleil

une gemme de pin se solidifie

dans le vibrato des ailes de cigale

si si si

le glaçon ambré

libère des bulles nacrées

dans la torpeur d'un mois de juillet

andrée wizem

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sculpture de eva roucka

extra

printemps été automne hiver

la subtilité se fond dans le paysage

graine de moutarde piment doux s'y cachent

comme dans l'album où le blé est à trouver dans des bottes de foin

 les petites fantaisies

apparaissent dans le tintamarre des indifférences

depuis des lustres beauté fait des pitreries

pour attirer le regard des agents de service

des soiffards des nourrices des sans abri

des habitués déboussolés et bambins

dévoilant dans le square

l'étincelle du jour

 face au merveilleux avantage

qu'elle offre à la ronde

les frasques télévisuels sont des non évènements

andrée wizem

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 le sens du vent

tout concourt à de nouveaux pavements

l'impact des rafales

figent les bateaux à voile

sur la ligne de départ

les crampons aiguisent les flots

il y a peu

un fragment s'est fiché

dans la coque

aux abords d'une aire technique

chaque pas sera franchi

à la pince à épiler

les yeux rivés

au rose fuschia

ornant les ongles

les fanions aigüs précipitent les bourrasques

où trébuchent des bris de feuilles mortes

les bulletins du jour soulignent

une composition aléatoire

tout concourt à de nouveaux pavoisements

andrée wizem

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les légendes perdurent

creuse toujours ça m'intéresse

une idée toute faite

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andrée wizem

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 feu les mots explosent

canons de la poésie

tout en cuisinant

ma jolie salade de fruits

agrémentée de cerises

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andrée wizem

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en creusant un peu

la poésie du terroir

graine à la vie dure

les akènes en pince nez

des ailes pour germer au vent

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andrée wizem

comme si

la nuit glissement des tôles

les carrés de latérite sont parsemés

de ces trous où le jour durant s'engouffrent

eaux usées et flot continu des lessives

vue plongeante sur le plissement des toits

les allées et venues laborieuses

entrelacent des vociférations incompréhensibles

dans la moiteur des moustiquaires

la nuit c'est comme si nobody knows

les coqs étriqués sont de la partie

masqués par l'électricité des bougainvillées

avec des plumées d'orfraie

la nuit the trouble I've seen

tout recommence en un cliché

alors que les ocres rouges se délitent

et que pleut l'obscurité dans la courée

sometimes I'm up sometimes I'm down

 en aparté personne ne sait

même dans l'emballement des alleluias

chanter un chouïa du vagissement des tôles

andrée wizem 

nice  c'est nice

été deux mille treize

matisse est aux cimaises

été deux mille treize

un maire dit des  fadaises

été deux mille treize

des roms sont dans la glaise

été deux mille treize

les parfums et le pèze

été deux mille treize

thèse mon anti thèse

été deux mille treize

poésie je soupèse

été deux mille treize

 l'art est sur la braise

été deux mille treize

au diable les foutaises

été deux mille treize

les nus rouges de glaise

été deux mille treize

les nus bleus aux cimaises

andrée wizem

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autour d'un barbecue

une armada de poètes

entre l'aile ou la cuisse

la saison est aux grillades

tout un monde à petit feu

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andrée wizem

encore trois mots

trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si j'en pensais un
puis deux puis trois
s'il suffisait de les penser
si c'était mieux de les écrire
si j'aurais préféré les dire
si le premier était exceptionnel
du genre pas ordinaire
inattendu inespéré essentiel
unique irremplaçable vital
si le deuxième était tendresse
du genre pas mièvre
chaude profonde douce
attentionnée féconde poétique
si le troisième était espoir
du genre pas triste
élan envolée rêve
voyage quête itinérance
si d'autres se bousculaient
au portillon de mon esprit
de mon coeur de mon corps
mots-doutes et labyrinthes
origines lumières et ombres
mots-paradoxes et émotions
mesures liens intensité
mots-chair sens et odeurs
ardeurs fusion empreintes
s'il était tortueux de les penser
s'il fallait pour les voir les écrire
s'il était risqué de les dire
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si les penser c'est exister
si les écrire c'est exprimer
si les dire c'est altérité
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si j'en disais un
puis deux puis trois
s'il fallait encore les ordonner
penser-écrire-dire
écrire-dire-penser
dire-penser-écrire
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si j'en pensais un
puis deux puis trois
si les penser c'est achever
si les écrire c'est clore
si les dire c'est finir
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si j'en taisais un
puis deux puis trois
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
si j'en cachais un
puis deux puis trois
trois mots
s'il en fallait trois
s'il n'y en avait que trois
si trois suffisaient
s'il m'en restait un
puis deux puis trois
à penser
à écrire
à dire

(publié sous le nom de andrée alias B2G)
andrée wizem