café madeleine
elle a fini de pleurer
madeleine
elle a replié ses fichus fichus
ses draps aux lettres entrelacées
au point de bourdon brodés
elle est partie madeleine
elle a pris nom d'oiseau
toute à son présent
à ses mains dans les poches
à ses yeux au ruisseau
à son pain à ses miettes d'épices
son henné ses orteils
sa petite musique
au café madeleine
elle sirote un thé du vietnam
elle regarde passer le flot des esseulés
elle prépare
sa prochaine envolée
là où personne ne l'attendra jamais
mado disent les intimes
a fini de pleurer
ses amours défunts ne sont plus avenir
elle fait bouger les cadres
le tableau des partances
pour qu'au moins change le paysage
les figures d'antan
sont accrochées au mur
clé égarée dans les champs
ou dans une ruelle
des appels font se retourner tout un chacun
comme dans le film
où les voyageurs croient se reconnaître
criant les noms perdus
sur les quais
aux intersections des villes
au croisement des chemins
le frôlement des inconnus
poste restante
madeleine
mado pour les intimes
ne s'y retrouve plus
@ andrée wizem
22.03.2014
"café madeleine" dialogue avec "quai des pas perdus", "aux provinces de france" chez raffel