•  

     bavardages

     

    celles qui passent

    avec sweats et capuchons

    cherchant rocher de prédilection

     

    ceux qui traînent la patte

    au bout de la laisse

    menés par des chiens à la mode

     

    celles qui stoppèrent net

    pour reprendre le fil des conversations

    fumeuses à souhait

     

    ceux qui fouillent les pentes

    en quête des nouveautés de printemps

    sous l'érosion des montagnes

     

    celles qui se désorientent

    à l'heure du cadran solaire

    au gré de leurs points cardinaux

     

    ceux qui cessent d"émettre

    jamais à l'heure dite

    aux abords des pierres

     

    celles qui tournent en rond

    dans la foulée des chansons

    disparues dans l'herbe

     

    quelque part tout s'arrête

    si j'écoute le bruit de la meule

    abandonnée

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 176...

    bateau

     

    le jour s'éteint

    emporté par le fleuve

     

    le froissement des épis

    borde les rives

     

    deux corolles rouge vif

    s'amenuisent

     

    dans une eau grise

    plonge un soupir

     

    le flot bat

    à mes tempes

     

    andrée wizem

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  •  Poésie au passage 174...

    encore un effort

     

    ceux qui dorment dans les rues

    à la belle étoile comme il est dit

    ne voient parfois que la pierre

     

    leurs fibres de mousse

    y larmoient dans l'acide

    des oxydes de carbone

     

    avec un peu de bonne volonté

    ne pourraient ils y trouver belle intention

    en effet tel granit reverdi de chiendent

    n'est il pas un luxe appréciable dans le gris du bitume

    poussant plus loin

    ne serait ce pas le fil naturel des siècles à l'embellissement des simples

    ne pourrait on y trouver la manne généreuse

    dans le fruit du hasard

     

    c'est à prendre ou à laisser

    vous lancera la charité bien ordonnée

     

    andrée wizem

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  • de part et d'autre

     

    des questions frappent à la porte

    de ce côté ci

    la lumière oeuvre sur le bois mort

     

    les clous aux formes parfaites

    bordent des serrures

     

    le loquet poucier si aisé d'ordinaire

    pointe l'esprit tordu des ferronneries

     

    un épar rappelle qu'il est lundi

    jour de torréfaction

     

    on s'égratigne à labourer des couches de peinture


    sur les planches disjointes les ébauches s'égrennent

    laissant filtrer un espace intérieur

     côté bois de rose

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 172...

    grimpante

     

    à l'épreuve des saisons

    le vert cuirassier des vignes vierges

    s'empare des murets sous le torrent des eaux

     

    personne ne sait comment

    le bleu d'une goutte

    essore les images

     

    des milliers d'yeux

    broutent un nectar pourpre

    affleurant l'extrêmité des feuilles

    où s'accrochent des mains

     

    c'est un bras où s'appuyer

    pour prendre pied

    dans l'univers

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 171...

    planétarium

     

    es tu de sang froid as tu le sang chaud

    es tu sauvage es tu domestique

     

    aigles et condors sont déjà usurpés

     

    si bien dressés

    les pigeons mangent au creux des mains

    puis jamais rassasiés harcèlent les mollets

     

    becs et ongles pour des miettes de pain

    lâcher de palmidés en guise de lâcher de chiens

     

    canards voraces mouettes mutantes cygnes frelatés

    rapaces au secours des charniers

     

    les moutons bêlent

    mais que dire des gardiens de troupeaux

     

    sous les toisons d'or sous les plumes de rêve

    les monceaux de vermine

     

    trop plein de pain rassis

    flottant au bord des berges

    largué par des mamies flingueuses

     

    aujourd'hui un ramier fait la grève de la faim

    la planète en est retournée

     

    buzz buzz on the beach

     

    andrée wizem

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  •  Poésie au passage 170...

     art de la rue

     

    imprévu d'une venelle

    dans sa nacelle

    l'oiseau suspend son vol

     

    s'ajourent les lampadaires

    au fil du métal bleui

     

    à l'envolée des auvents

    un pan céleste émiette ses couleurs

     

    d'un mur à l'autre

    titubent les échasses de fortune

     

    partition ouvragée

    de l'obscure clarté

    grattant la guitare

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 169...

     volutes d'or

     

    vous me ferez cent fois

    mille fois et jusqu'à ce que mort s'ensuive

    des frises à la verticale et à l'horizontale

     

    au soleil vous prendrez

    l'art des transpositions

     

    les courbes sont des droites

    les droites sont des courbes

     

    les volutes sont géométriques

    les formules sont mystérieuses

     

    les moucharabiehs

    s'étirent au long des pierres

    dans l'écoulement de la lumière

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 168...

     carré de soie

     

    il faut s'exercer

    à dissoudre le rose des fleurs

    à pigmenter l'azur de porridge

     

    cette collation

    nous tiendra au ventre

     

    notre vue

    ira au delà d'un temps de myrtilles

    des pots pourris qui nous amènent jusqu'ici

     

    ceci dit

    folles avoines et roses roses

    sont bien jolies tissées dans la soie du vent

     

    andrée wizem

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  • Poésie au passage 167...

     populiculture

     

    deux ou trois peupliers

    ont multiplié des intentions de pérennité

    noyant l'asphalte de laitance

     

    j'ai piétiné leur tapis de graines

    bourre et bourre et ratataine

    c'est ainsi entre la nature et moi

    parfois

     

    j'ajoute à mes petits contentieux

    que je n'ai pas été prévenue au lever du jour

    qu'il m'eut fallu bottes de neige et cache nez

    d'où les éternuements

     

    mais qui d'autre que moi

    aura honoré le débourrage du printemps

    silhouette étriquée à la robe de tulle

     

    andrée wizem

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