• Poésie au passage 166...

    sujet poétique non identifié

     

    ton noeud pap

    tes entrées en piste

    tes versions à l'écossaise

    tes inclinaisons vertigineuses

    tes tête à queue de première

    tes salutations elliptiques

    tes pirouettes non stop

    tourbillonnent

    autant qu'à l'an VI

     

    par la magie de mon poème

    s'engloutissent les fils ténus

    ces portées pour musiques inaudibles à l'oreille nue

    ces amarres invisibles

    depuis que tu as entrepris de voyager sans ailes

    mon dictionnaire fantaisiste en poche

     

    andrée wizem

    Retour à Carnet "entrepôt des rêves"...clic...


    1 commentaire
  • Poésie au passage 165...

    puits de lumière

     

                                               nous avalerons bien des couleuvres

    nous boirons des coulées de nuages

                                 nous délayerons le bleu layette dans notre vin

                            nous patienterons dans un coin de ciel

    nous veillerons à la première cerise

                                                                        nous concocterons nos pelotes de déjection

    nous aurons un oeil sur la terre

                           nous lisserons soigneusement nos ailes

    nous goberons un peu de l'air du temps

                                             nous en ferons des vertes et des pas mûres

                                    nous aurons le bec noir pour notre défense

    nous fermerons une paupière mine de rien

                                                   nous imiterons à merveille les blanches colombes

                                                                           nous garderons nos chants pour le lendemain

     

    andrée wizem

    Retour à Carnet "entrepôt des rêves"...clic...


    1 commentaire
  • Poésie au passage 164...

    intersection

     

    des plâtrées de ciment

    s'érigent pour le cadre

     

    les rhizomes têtus déploient des friperies

     

    membranes lessivées

    où l'encre se dilue

     

    l'or ébouriffé des calices

    soutient la flambée des iris

     

    un colimaçon s'est trompé de saison

     

    andrée wizem

    Retour à Carnet "entrepôt des rêves"...clic...


    votre commentaire
  • Poésie au passage 163...

    palettes des bleus

     

    entrechats

    de la belle vie

     

    avancées des funambules

    aux trajectoires secrètes

     

    à pigeon vole

    le chat s'élance

    oublieux de la hauteur

    dans l'indifférence crasse

    du corbeau s'ébrouant à la gouttière

     

    palettes de bleus

    sur le sol

    sous le regard entendu

    de mille fenêtres

     

    andrée wizem

    Retour à Carnet "entrepôt des rêves"...clic...


    3 commentaires
  • rayé*

     

     

    le tressage de deux branches

    jouent infiniment le zip

    d'un instant

     

    vent de sable

    vent de neige

    vent de pollen

     

    le trou de glace

    offre un bouquet sec

    aux pêcheurs de lunes

     

    dans le silence

    de la signature

    festonnée

     

     

    andrée wizem

    retour à "jardins au passage"


    votre commentaire
  • ..................................................

    lampe de chevet

    clic à l'interrupteur clic

    s'allume et s'éteint

     

    jouet pour de longues nuits

    au coeur d'horloge en noyer

    ..................................................

    andrée wizem


    votre commentaire
  • ..............................................................................
    révoltes et quenouilles
    ainsi tu files la laine
    la voix serpentine

    la gouttelette de sang
    entre tes lèvres radieuses
    ...............................................................................
    andrée wizem

    ..............................

    clin d'oeil à mich'elle grenier

    (clic)

    et à son site

    (clic)


    votre commentaire
  • lisses*

     

     

    pas rèches       pas revêches       pas sèches

     

    mèches fraîches

    flammèches à la crèche

     

    brèches                                                         ébrèchent

     pêches                      repêchent

    dépêches et calèches

     têtes bêches

     

    seiches épeiches

    en flèches                   s'émèchent

     

    mèches fraîches

    pêle mêle

    lisses

     

     

    andrée wizem

     retour à "jardins au passage"


    votre commentaire
  • biotope*

     

    la migration du céladon

    concourt à la propension végétale

     

    les auréoles fumeuses délivrent d'ultimes pigments

     

    taches mousseuses

    sous des imitations d'étoiles

    saisies à la pince à épiler

     

    deux ou trois oeufs cailloux

    naissent de la vie épiphyte

     

     

    andrée wizem

    retour à "jardins au passage"


    votre commentaire
  • poésie de tous les chemins

     

    le chemin prend sa virée
    là où le coeur battait si fort
    et que dans la nuit noire
    il fallait chercher le pain
    chantant à tue-tête
    pour étourdir les oreilles
    chasser les mystères cachés
    derrière le vent des platanes

    le chemin passe devant le lavoir
    entouré de murmurantes ruisselles
    qui ne retient plus l'eau de source
    et qui se laisse chaque fois envahir
    par les ronces les orties et les pissenlits
    où se perd l'unique ballon
    quand l'aboiement rustique du chien
    fait prendre la poudre d'escampette

    le chemin s'enroule autour du tilleul
    dont les racines offrent le temps d'une pause
    le loisir des bavardages hasardeux
    les fourmis y élisent domicile
    et mettent fin par leurs cheminements
    à la halte nappée de senteurs sucrées
    près de la grange débordant de paille dorée
    gardée par des charrues et autres vestiges

    le chemin longe les enclos
    des ânes des vaches ou des chèvres
    à l'affût du sel de nos mains tendues
    gris doux blanc noir ou fauve
    au tableau s'ajoute les senteurs de crottin
    et les pieds égrènent ces traces semées
    tout au long des touffes de sauge bleue
    abritant en bouquets les pucerons mielleux

    le chemin va plus loin
    là où grandit l'étendue de maïs
    qui secoue ses feuilles élancées
    accompagnant le bruit de l'air
    sèchant ses épis au chant du grillon
    qui masque les volte-face en sourdine
    des lièvres des chevreuils et leurs biches
    des faisanes dorées et autres rongeurs de nuit

    le chemin grimpe aux grottes idylliques
    où sont gravées les coeurs improbables
    portant les signes des rendez-vous
    du temps des parenthèses floues
    et où s'accumulent le sable doux
    remplissant chaque été les bacs à jeux
    de toute une vallée de jardins
    aidée par des vieux en brouettes

    le chemin pousse jusqu'à la masure
    où le pisé et les pierres laissent deviner
    les vestiges des vies passées
    enrobées du parfum des violettes
    à l'ombre du souvenir d'un verger
    le temps pris pour mêler patiemment
    les pétales blanches ou mauves
    reste toujours du temps gagné

    le chemin traverse le sous-bois
    et se retrouve près du château des rois
    celui qui a deux ou trois tours
    qui n'a vu à ce jour âme qui vive
    tout au long de ses quatre saisons
    gardant les volets fermés à la curiosité
    mais se laissant emporté

    par l'édit de l'enfance

    le chemin peut rebrousser chemin
    et conduit qui veut bien l'aventure
    au pays d'un autre palais idéal
    celui d'un marcheur de campagne
    cueillant chaque jour dans sa besace bleue
    les pierres de mollasse lentement sculptées
    aux tours des coquillages de mers reculées
    mêlant avec passion les traces d'humanité

    le chemin peut prendre la traverse
    pour venir en détours jusqu'à nous
    il se charge des parfums de poésie
    il se plaît au jeu de la cachette
    où les trésors enfouis par la vie
    sont à rechercher avec persévérance
    pour faire pétiller la braise gardée
    dans le secret des corps et des coeurs

     

    andrée wizem

    (2006)

    Poesie au passage 157...


    votre commentaire