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Trace de slam 48...
un rappel
"état d'urgence: sans papiers
où en sommes nous..."
point fait par l'ASTIV suivi de
paroles d'exil mises en représentation...
textes de l'atelier d'écriture des femmes...
textes de slameurs et slameuses
dits par andrée wizem...
échanges...
vendredi 17 avril 2009
20h
salle mandela
25 rue charles gounod
26000 valence
04.75.55.37.96
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...ayant pris connaissance
du texte que j'ai publié précedemment
"poètes à vos papiers"...
et s'associant à l'initiative de solidarité
Faustine a écrit le texte suivant en écho...
texte qui est encore en cours d'écriture...
andrée w.
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Un poème par jour pour les « sans papiers »,
Bien qu’il soit difficile d’écrire sans laisser libre court
A la colère, à l’indignation, à l’angoisse
De ce que l’on pourrait qualifier
De crime contre l’Humanité,
De non assistance à personne en danger.
Parce qu’un « sans papiers »
Est un être en danger de mourir de faim,
Parce que si un être Humain
Choisit la voie de l’exil
Ce n’est jamais de gaîté de cœur ;
On ne laisse pas sa famille derrière soi
De gaîté de cœur,
on ne devient pas clandestin
De gaîté de cœur,
On ne vit pas le quotidien la peur aux tripes
De gaîté de cœur,
On ne vit pas le statut d’indésirable, de rejeté,
De gaîté de cœur,
On ne choisit pas de se jeter par la fenêtre
De gaîté de cœur.
Ce monde d’aujourd’hui,
La cruauté dont font preuve les politiques et l’administration,
Peuvent pousser à l’envie d’en finir
Pour ne plus avoir à assister, impuissant, sidéré
A l’agonie de ceux que ce monde et ses dirigeants
Ne veulent pas accueillir, aider.
Aminata peut bien mourir de faim
Ils n’en ont cure.
Ce qui compte à leurs yeux sans âme, sans cœur,
C’est qu’elle soit rejetée, expulsée
Hors de toutes frontières occidentales
Et tous les prétextes leurs sont bons :
Elle n’est pas en règle (au nom de quoi ? En vertu de quoi ?),
Elle n’a pas de « papiers »,
Elle est clandestine (encore une fois, au nom de quoi ? En vertu de quoi ?)
Ils feront semblant d’ignorer qu’Aminata
Est un Humain qui a le droit
De pouvoir manger,
Avoir un toit au-dessus de sa tête,
De vivre en sécurité,
Et pas un vulgaire bout de torchon sale, irrécupérable,
Tout juste bon pour la poubelle
De ce monde occidental
En perte de vitesse,
Déshumanisé,
Cruel
Aminata, Aminata
Toi dont l’on ne veut pas
Toi ma sœur d’élection
Toi ma sœur d’adoption
Aminata, Aminata
Toi dont le peuple avant-hier
Servait de monnaie de change,
Toi dont les ancêtres ont été asservis,
Traités comme des bêtes, vendus,
Toi spoliée de ta terre
Toi dont la patrie a été laissée exsangue
Par toutes les malveillances imaginées
Par des cerveaux malades de profits,
Aminata, Aminata
Toi à qui l’on a fait appel hier
Pour venir travailler ici ;
Tu as passé ta vie dans dix mètres carrés
Sous les toits, au septième étage sans ascenseur
Avec pour toute commodité,
Les toilettes sur le palier ou
Parquée avec tes enfants dans une cité HLM
Dépourvue de verdure,
Avec en guise d’horizon
Des rectangles de béton,
Ta peau est d’ébène
Ou ta religion l’islam ;
On ne te traite pas comme une Dame
On te soupçonnerait plutôt
D’être une terroriste dans l’âme
Aminata, Aminata
Sache qu’aujourd’hui,
Ils ne veulent pas de toi,
Que tu les gênes
Serait-ce l’expression de la honte
De ce qu’ils t’ont infligé avant-hier, là-bas
Et hier ici ?
Aminata, Aminata
Toi dont l’on ne veut pas
Toi ma sœur d’élection
Toi ma sœur d’adoption
Aminata, Aminata
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
T’inventer des ailes que tu déploierais
Pour t’élever au-dessus des frontières inventées,
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Te montrer des sources d’eau claire,
Des galets ronds de douceur,
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Me baigner en ta compagnie
Dans les rivières d’eau fraîche et calmante,
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Goûter avec toi les baies
Et les herbes nourricières
Offertes gracieusement par Mère Nature,
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Avec toi nager au milieu des dauphins,
Des poissons multicolores et bienveillants
Aminata, Aminata
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Que l’on te regarde différemment,
T’écrire des poèmes de recommencement,
Où je te dirais toutes les beautés
De ce monde cruel,
Où je te dirais que quand on te fait mal
On me fait mal,
Où je glorifierais
Ta force, ton courage,
Ta foi en l’espérance,
Depuis des décennies,
D’un Humain qui te dirait :
« Viens, entre Aminata, tu es la bienvenue.
Si tu as faim Aminata, mange,
Si tu as soif Aminata, bois »,
Je voudrais tous les jours
Et toutes les nuits
Ecrire des chansons pour toi
Qui seraient des hymnes à la tolérance
Qui couleraient comme un baume en toi
Pour te laver de toutes les humiliations,
Pour te laver de toutes tes misères,
Pour te laver de toutes tes douleurs
Et que nous reprendrions en cœur.
Mais, hélas, ma plume est asséchée
Comme un marigot dans les contrées
Où sévit la sécheresse que tu as quittée,
Par toutes les horreurs
Dont je suis tous les jours
Et toutes les nuits
Le témoin impuissant, sidéré
Aminata, Aminata
Toi dont l’on ne veut pas
Toi ma sœur d’élection
Toi ma sœur d’adoption
Faustine – avril 2009...................................
Tags : aminata, toi, jour, nuits, voudrais
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