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Trace de slam 57...
à demeure
les bottes de paille
sont des murs éphémères
ça compte pour du beurre
ça ne paye pas de mine
juste la sueur qui trempe
l'énergie qui moissonne
les bras qui font le lien
et les hue et les dia
des charrettes en choeur
les lits des infortunes
et les bains de jouvence
parois chargées de foin
de nos tours de babel
cylindres dans les champs
comme rouleaux de printemps
viens voir les coquelicots
teintant le jaune paille
les bleuets des épis
aérant l'atmosphère
j'entends les escalades
des enfants de la terre
les jeux de la cachette
dans le fin fond des grottes
je compte les étages
il n'y a pas de ciel
tout en haut de mes tours
les meurtrières pour rire
pour cracher les noyaux
de pêche ou d'abricot
c'est toi qui va compter
tout le reste du temps
l'ère d'amour de toujours
dans les bottes coussins
plonge à corps perdu
dans les granges odorantes
fais naître la récolte
au creux de la nature
aux senteurs de tisane
breuvages pour guérir
herbe sèche bois taillé
et les jeux de bûchettes
les trésors haut-perchés
le tas de sable blanc
la montagne de sucre
et les dunes de sel
comme cendre de feu
la lumière parchemin
au travers du rideau
les longues chevelures
des pleureuses sanguines
ruissellement de lune
ou volutes de l'ambre
ou flammes renaissantes
comme une lampe rousse
veilleuse de nos nuits
l'écran de cinéma
fait le jeu des lueurs
seule au centre du cercle
spectacle du souvenir
j'entends une voix chaude
qui décompte le temps
pour savoir comment faire
M c'est pour les mères
O c'est une offrande
R c'est rituel
T c'est pour longtemps
V c'est un visage
I c'est l'innocence
E c'est un enfant
bienvenue à demeure
dans la maison de paille
celle des plus fragiles
lequel de nos petits cochons
sur le seuil de la porte
le loup a désormais
renoncé à la lutte
il aime les comptines
comme un gardien du temple
je compte les paroles
glissées aux interstices
meurtrières comme niches
où cacher tous les mots
comme des ailes au vent
paroles de papillons
inscrites à nos cloisons
il n'y a plus d'aiguille
dans les bottes de foin
seuls les graffitis
les murmures et les souffles
les traces de nos doigts
comme rondes éphémères
répétées comme un signe
le rideau de tissu
tombe comme la voile
post-it géant qui affiche
nos mémoires à volo
la forteresse à l'eau
est ventre de baleine
elle est fétu de paille
au grès de nos mirages
au vu des sanctuaires
plantés en ribambelles
des cairns des anneaux
autels frontons de mers
des chemins de cailloux
fais seul les premiers pas
au long du grand couloir
la rondeur de la voûte
est une offrande chaude
un bon bain d'eau salée
ça compte pour du beurre
comme le lait des vaches
baignant notre intérieur
ça ne paye pas de mine
ça vaut tout l'or du monde
voilà l'abri de rêve
la hutte en terre d'argile
les structures archétypes
comme celles des demeures
bâties par les artistes
de grands enfants sans âge
famille d'étienne-martin
ou d'autres à venir
image de termitière
ou nid en haut des branches
terrier tressé de feuilles
ou parois troglodytes
buildings inextricables
ou monceaux de cartons
viens dire dans ce lieu
les mots du bout des langues
prends le risque enfantin
de la curiosité
dans la nuit sans étoiles
fais vivre les lucioles
du souffle qu'il te reste
bâtis en me parlant
ma nouvelle demeure
andrée wizem
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mes sources:
expo vue le 29.07.07:
"circle of memory" de Eleanor Coppola
jusqu'au 16.09.07 au musée Fabre
de montpellier
réminiscences: ...qui habite cette maison?...
...tire la chevillette et la bobinette cherra...
film: "le bonheur d'emma" de Sven Taddicken
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