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Par andree.wizem le 5 Octobre 2012 à 07:45
moisson
dans l'opacité
un astre doit surprendre
voilé par la pollution des villes
perdu aux premières heures sur la terre
tournesol égaré
un rêve
à peine né
andrée wizem
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Par andree.wizem le 2 Octobre 2012 à 21:07
place publique
vous trouverez toujours
des amateurs de mains coupées
des férus de membres démantibulés
des chasseurs de têtes tranchées
des spécialistes de brûlés vifs
et parmi le troupeau
des femmes
pleureuses pour l'occasion
fatalistes des siècles de tueries
collectionneuses des solutions punitives
encouragées par des hommes au front bas
pour peu que vous vous employiez à les chercher
quand vous serez là
libre à vous de risquer
un chant de paix
andrée wizem
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Par andree.wizem le 2 Octobre 2012 à 08:00
joubarbe fleurie
oubliée
la lente progression des rosaces
les mouvements concentriques des ronds de surface
marqués de l'assèchement des hampes grêles sitôt apparues
le repli de l'eau sous les affronts des brûlures et des dards
le nouvel arcimboldo n'est pas encore né
qui nous affublera
de lichens d'orpins de bouillon blanc de sedums de capillaires
de draves d'artichauts de lézards de perce muraille d'ombilics des rochers
la joubarbe
offre sa persévérance boursouflée
ses rougeurs de patiente couperose tardive
ses embellissements de bords des toits
ses enracinements de l'impossible
aux murs de rase campagne et des cités défraîchies
dans l'ambiance taiseuse
que fait arcimboldo
des saisons de pluies acides des ciels de plomb
des succulentes intrusives des incongruités du paysage
arcimboldo rêve
de choux fleurs de reines des glaces de radis roses
de betteraves rouges de belles de mai d'oseille des prés de pois gourmands
de pain de sucre
endormi dans son tombereau
andrée wizem
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Par andree.wizem le 30 Septembre 2012 à 10:01
anti oxydants
le temps est aux intermittences grises
j'y glane la couleur des dernières tomates
ce rouge acide qui traverse les peintures contemporaines
il y a peu
dans les bras des enfants
les poissons aux écailles sang et or
les oiseaux de nuit apprivoisés à force de regards perçants
j'y glane le vert des dernières salades
cette dentelle ajourée imprimée au bas des garde robes
ce jaune pâle charnu et velouté aussi délavé qu'à la feuille d'un coléus
volé aux jardinières de la ville
je cherche pour ces pigments
les pots des apothicaires dignes de ce nom
assez fous pour que les excroissances cornées les rémiges singulières
deviennent sous le mortier des anti oxydants résistants au laser du temps
andrée wizem
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Par andree.wizem le 25 Septembre 2012 à 23:10
rendez vous
je faiblis mais ne me rends pas
je persévère
comme tout le monde je prends les mots à disposition
pluie par exemple ça tombe bien le mot est à propos
il pleut c'est jour de pluie
ça tombe bien c'est l'automne
pluie à l'horizontale signe de vent
ça tombe bien colchiques dans les prés
là les images s'embrouillent
entre deux gouttes
hier ou un autre jour on n'est plus à ça près
une armada de jeunes filles en chemisettes bleues
traversait le village
sans chanter de ça ira ça ira non
ni de il pleut il pleut bergère non
ni même de do do goutte do tout le long de la rivière non
des grognements de troufions haranguées par des porteuses de drapeaux
ça vous en met un coup ça vous rappelle des choses
vous vous retrouvez avec l'esprit mal tourné
de ce fait les colchiques vus dans le vercors font bien d'y rester
et les fleurs de lys en automne doivent être une erreur de la météo
ou de ces fleurs venues sous serre contre nature
la pluie a cessé plus de vent ça tombe bien
passons à autre chose
chassons
le mauvais temps
je faiblis mais ne me rends pas
j'ai rendez vous avec fort à propos
andrée wizem
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Par andree.wizem le 23 Septembre 2012 à 09:14
pensée sauvage
les petites pensées
quoi de plus léger de plus imprévisible
surgissant sans être attendues
fleurs de jours sans apparat
petits grains de gaieté
masques de fantaisie
où le grand froid
vient se grimer
andrée wizem
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Par andree.wizem le 22 Septembre 2012 à 09:22
...................................................................
nuages transperçés
les gouttes s'écrasent à nos pieds
rumeurs de la ville
encrassement du bitume
une odeur de chien mouillé
...................................................................
andrée wizem
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Par andree.wizem le 20 Septembre 2012 à 17:30
un mort de plus
tout au long du jour
les automobiles sont passées
près d'un blaireau déposé sur le bas côté
chacun y est allé de ses grandes réflexions
au rythme des essuie glace balayant la pluie
avant c'était le passage des chevreuils
le renard a suivi le même chemin
maintenant les blaireaux
quoi d'autre après
il faut s'attendre à tout
un quidam s'est étonné de la taille de l'animal
arrivé à cet âge avancé et découvrir
que tout est différent de ce qu'on imaginait
je mourrai moins bête se dit il ragaillardi par la perspective
mais que fait donc le blaireau de son cerveau de plantigrade
cela échappe bien souvent à notre entendement
qui peine à se laver de certaines légendes
prodiguant toutes sortes de sagesses
les plus controversées
il creuse et se tapit dans son giron familial transgénérationnel
il mange la nuit en compagnie des chats de gouttière et des chiens errants
la pluie retient le nec plus ultra de ses déjections d'omnivore
quand on voit un blaireau on voit un sureau dit le dicton sans rire
au lendemain de ce jour
les automobilistes ne voient plus le corps lourd sur le bas côté
qui s'est finalement chargé du besogneux transport
la nuit est elle le terrain de prédilection pour assainir nos chemins
d'habitude la nuit on dort dit le quidam qui s'en lave les mains
ainsi la mort du blaireau aura réussi
à occuper nos esprits le temps d'une averse
et alors comme diraient les psy qui n'en ratent pas une
et alors
pourquoi pas quelques lignes de plus
pour une histoire de blaireau du vingt et unième siècle
nous méditerons en attendant le prochain épisode
le corps n'est pas encore identifié
andrée wizem
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Par andree.wizem le 20 Septembre 2012 à 17:29
chat moi jamais
les carrés de soie
les sous verres florissants
esprit de la maison ainsi qu'en un panier
les pupilles fendues à l'entrebaillement du monde
pluie de pétales et d'étoiles
selon les voeux de séant
et du bien pensant
panier à soi
au milieu d'une cour
dame qui miaule roulée en boule
ses grands yeux de nuit gardant ses secrets
le logiciel est là pour la métamorphose
sélection des outils
silhouettes enregistrées
collection de fleurs cataloguées
patchwork flambant neuf
pour un dessous de panier
andrée wizem
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Par andree.wizem le 18 Septembre 2012 à 08:04
clichés
aux murs
l'accrochage d'un chat
passages maîtrisés
dans les gris souris
regards dans les phares
les chats ne sont pas làchoc strident du noir et blanc
viscères étalées au bitume
rouge sanguinolent
un chat
un oiseau
autre chose
l'image est floutée
écorchures sous la gravure
de la solarisation
andrée wizem
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