• Trace de slam 1...

    j'ai rencontré faustine sur la scène régulière
    au bar associatif "la boucherie chevaline"
    à romans...
    nous nous sommes côtoyées aussi au bar "un air de famille"
    à valence...
    le premier des textes qu'elle a présenté
    était destiné à affirmer "...je suis noire..." 

    faustine lit ses textes le plus souvent
    d'une voix monocorde et rude...
    elle offre ses émotions dans leur nudité
    et une grande sobriété...
    lors de la dernière scène 
    à "la boucherie chevaline"
    elle a dit son texte sans le lire
    pour la première fois...
    (chaque slameur chaque slameuse
    a des défis particuliers à accomplir...
    des voies originales à explorer...)

    faustine nourrit ses textes de la double culture
    cap-verdienne et française...
    elle ponctue...jalonne...ses textes
    de sa langue créole...
    (voir le lien sur le créole capverdien)

    faustine écrit depuis longtemps...
    elle poursuit sa recherche en poésie
    dans une écriture au long cours
    parallèle à l'écriture de textes destinés
    à la présentation orale...
    ...elle a écrit des nouvelles...
    ...elle est à la recherche d'un éditeur...
    (tous vos commentaires lui seront transmis)
    faustine m'a confié des textes de slam
    je les publierai avec la présentation
    qu'elle a choisie
    dans la malle des correspondances
    afin que vous puissiez découvrir
    son univers

    bienvenue sur les scènes slam
    pour entendre faustine

    ..............................................
    correspondances
    .............................................



    LA MORT DU PERE

    Voilà, tu es mort, bel et bien mort.
    Mon absence de chagrin à cette annonce,
    Est égale à ton absence dans ma vie depuis toujours
    Et tout au long de ma vie.

    Nos rapports étaient tendus, trop distendus
    Par les ans et ton absence totale à mes côtés.
    Un fossé énorme que nous n'avons jamais comblé.

    Ce qui me cause du chagrin,
    Ce n'est pas ton départ mais l'absence de chagrin
    Que cause ce départ.
    C'est là que se situe ma tristesse, ma douleur,
    Mon désarroi, mon incompréhension aussi.

    Ta vie durant, tu t'es obstiné à m'ignorer,
    Tu m'as conçue, reconnue à l'état civil
    Et ton rôle de père, s'est borné à cela.
    Tu n'as rien fait d'autre pour moi.
    J'ai dû me construire seule, sans toi,
    Sans ta présence, sans ton aide.
    Et je ne parle même pas de ton amour.

    J'ai de sérieuses lacunes qui ne pourront jamais être comblées.
    Il n'y a plus rien à faire, c'est comme ça et c'est tout.
    Tu as été de ces hommes qui ignorent le sens du mot
    Responsabilité vis-à-vis de leur progéniture,
    De l'importance de la présence d'un père auprès d'un enfant.
    La mère a voulu le garder cet enfant,
    Eh bien qu'elle s'en charge, seule.
    Ce n'était pas ton problème.

    Enfant de l'amour, pas enfant de l'amour?
    Quelle importance maintenant?
    Tu étais mon père,
    Tu es mort et c'est tout.
    Triste épilogue.

    Je suis sans coeur?
    Peut-être, mais m'as-tu enseigné ce qu'est un coeur?
    Ce qu'il doit contenir?
    Tu étais mon père,
    Tu es mort et c'est tout.

    Et puis, depuis deux ans, la mort fait un ravage dans ma vie.
    Mon fils est mort, je suis anéantie, mais on dirait que cela ne suffit pas.
    Ma grand-mère est morte.
    Ma tante a perdu cinq de ses enfants.
    Voilà qu'elle est morte à son tour quinze jours avant toi.
    Tous ces morts me laissent sans force.
    Je demande juste une accalmie.

    Avril 2007- Faustine

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