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Par andree.wizem le 20 Septembre 2012 à 20:18
texte de faustine
où l'émotion émerge en créole capverdien...
l'occasion d'affirmer que les barrières de la langue
peuvent être effacées quand l'expression
est portée par la poésie...
la qualité d'écoute installée par le slam
le permet...
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voir texte précédent
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Ess mundo é duente
Di mal fala
Di mal fama
Ess mundo é duente
Ma na jardim di nha mimoria
Là ondi ki so rosas te forma scritos
Illisivel ki ta fitcham porta di saber
Nha historia,
Sosinha, na scuro, um ta dianta
Um tem falta di transparencia
Ma ness poça di infeçao
Um t'ouvi un ruido
Um ka podé dianta
Nem tambem fika en kel lugar
Pakem ness talagarça
Um ka podé ser sima
Um kubo di gélo
Ess mundo é duente
Di tonte maldade
Di maù vontade
Ess mundo é duente
Ess mundo ta duente
Il va graduant
Toujours plus avant
Toujours arguant
K'nos é non-croyants.
Para eterne, la citerne
Au ventre débordant
De mala vida
Nous berne
Et déverse ses balivernes,
Toujours nous guidant
Vers la taverne
Boire les Sauternes
De ce monde si terne
Certains jours qui nous consternent,
Il nous joue des tours
Nous rend la vue courte
Et écourte nos esgourdes.
Nous n'entendons plus sourdre
Sur nos flancs les ressources
Qui sont sources
De beauté
D'ess mundo ki ta duente.
Mai 2007- Faustine
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Par andree.wizem le 20 Septembre 2012 à 20:17
j'ai rencontré faustine sur la scène régulière
au bar associatif "la boucherie chevaline"
à romans...
nous nous sommes côtoyées aussi au bar "un air de famille"
à valence...
le premier des textes qu'elle a présenté
était destiné à affirmer "...je suis noire..."
faustine lit ses textes le plus souvent
d'une voix monocorde et rude...
elle offre ses émotions dans leur nudité
et une grande sobriété...
lors de la dernière scène
à "la boucherie chevaline"
elle a dit son texte sans le lire
pour la première fois...
(chaque slameur chaque slameuse
a des défis particuliers à accomplir...
des voies originales à explorer...)
faustine nourrit ses textes de la double culture
cap-verdienne et française...
elle ponctue...jalonne...ses textes
de sa langue créole...
(voir le lien sur le créole capverdien)
faustine écrit depuis longtemps...
elle poursuit sa recherche en poésie
dans une écriture au long cours
parallèle à l'écriture de textes destinés
à la présentation orale...
...elle a écrit des nouvelles...
...elle est à la recherche d'un éditeur...
(tous vos commentaires lui seront transmis)
faustine m'a confié des textes de slam
je les publierai avec la présentation
qu'elle a choisie
dans la malle des correspondances
afin que vous puissiez découvrir
son univers
bienvenue sur les scènes slam
pour entendre faustine
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correspondances
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LA MORT DU PERE
Voilà, tu es mort, bel et bien mort.
Mon absence de chagrin à cette annonce,
Est égale à ton absence dans ma vie depuis toujours
Et tout au long de ma vie.
Nos rapports étaient tendus, trop distendus
Par les ans et ton absence totale à mes côtés.
Un fossé énorme que nous n'avons jamais comblé.
Ce qui me cause du chagrin,
Ce n'est pas ton départ mais l'absence de chagrin
Que cause ce départ.
C'est là que se situe ma tristesse, ma douleur,
Mon désarroi, mon incompréhension aussi.
Ta vie durant, tu t'es obstiné à m'ignorer,
Tu m'as conçue, reconnue à l'état civil
Et ton rôle de père, s'est borné à cela.
Tu n'as rien fait d'autre pour moi.
J'ai dû me construire seule, sans toi,
Sans ta présence, sans ton aide.
Et je ne parle même pas de ton amour.
J'ai de sérieuses lacunes qui ne pourront jamais être comblées.
Il n'y a plus rien à faire, c'est comme ça et c'est tout.
Tu as été de ces hommes qui ignorent le sens du mot
Responsabilité vis-à-vis de leur progéniture,
De l'importance de la présence d'un père auprès d'un enfant.
La mère a voulu le garder cet enfant,
Eh bien qu'elle s'en charge, seule.
Ce n'était pas ton problème.
Enfant de l'amour, pas enfant de l'amour?
Quelle importance maintenant?
Tu étais mon père,
Tu es mort et c'est tout.
Triste épilogue.
Je suis sans coeur?
Peut-être, mais m'as-tu enseigné ce qu'est un coeur?
Ce qu'il doit contenir?
Tu étais mon père,
Tu es mort et c'est tout.
Et puis, depuis deux ans, la mort fait un ravage dans ma vie.
Mon fils est mort, je suis anéantie, mais on dirait que cela ne suffit pas.
Ma grand-mère est morte.
Ma tante a perdu cinq de ses enfants.
Voilà qu'elle est morte à son tour quinze jours avant toi.
Tous ces morts me laissent sans force.
Je demande juste une accalmie.
Avril 2007- Faustine
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Par andree.wizem le 10 Septembre 2012 à 08:29
à alain rais
le vingt cinq avril deux mille huit
c'était un lieu dit
en france à lisbonne ou ailleurs
un coin de restaurant d'entreprise
une librairie le hall d'un théâtre
une fête un théâtre en grand
un bar un théâtre de près
et c'est toi qui te lève
à mon entrée pour me saluer
comment c'est toi je te reconnais
c'était quand déjà
je te vois tel que tu étais
je te reconnais tel que tu es
tu ouvres grand les bras
ta voix est ta voix au long cours
c'est un lieu dit
où tu invites ceux qui pointent l'oreille
un demi cercle un arc qui s'ouvre
un amphi de plein pied
une scène ambulante
construite d'un jour à l'autre
pour accueillir
les poètes par ta voix colportés
c'est bien toi je te reconnais
c'était quand déjà
juste après soixante huit
tu labourais la poésie de village en village
je t'entendais de loin
tes mains depuis toujours sont en porte voix
c'est un lieu dit
le lieu de la poésie
celle mise parfois entre parenthèses
les poètes dont les noms nous échappent
les voix perdues dans le tumulte et là cependant
la poésie toi tu la dis entre guillemets
par toi les poètes jouent à contre courant
les voix tu les portes sur tes épaules
je t'avais mis entre parenthèses toi aussi
mais une parenthèse est un bout de mémoire
prêt à se ranimer au moindre souffle
je ne t'attendais plus
et tu es toujours là
pour moi tu fais vivre un monde de poésie
c'est un lieu dit
celui où ma mère entra dans un théâtre
était ce monsieur plume ou le brave soldat schweik
mais si tu verras tu ne comprendras pas
peut être mais c'est là qu'il faut être
c'était quand déjà
les années soixante dix
je t'entendais en avant première
les textes s'affichaient en avant première
tu cherchais la poésie en avant première
les saltimbanques étaient sur les chemins
que l'on soit dix vingt ou trente
au lieu dit les poètes étaient là
la poésie était sur la place
c'est un lieu dit
le lieu de passage pour la poésie
ce ne sera jamais le même
ce sera peut être dans la parenthèse
dans la mémoire qui se tisse
celle que l'on porte avec soi
juste à portée les jours de trop grands froids
le temps de ressaisir le fil
celui que tu extrais de ta bouche
en portant tes doigts à tes lèvres
tu ne m'attendras plus
pourtant je serai là
comment tu es là je te reconnais
et c'est encore aujourd'hui
andrée wizem.....................je n'ai pas manqué de retrouver
alain rais
(voir aussi...clic...)
jeudi 1er mai 2008
18h
librairie "la balançoire
6 rue général berlier
26400 crest
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