• au slam citoyens au slam citoyennes

     
      au slam citoyens au slam citoyennes
    moi figure du dictionnaire
    ensorceleuse de légende
    grande souffleuse d'akènes
    vénus d'urbin et d'ailleurs
    semeuse d'as de pique
    walkyrie de foire du trône
    j'abreuve les sillons

    fini l'antique microsillon je slame
    je fais vriller les rimailles en boucle
    en déséquilibre à la proue de la scène
    j'empoigne le mât du micro
    comme d'autres prennent la mer
    je ne crains pas la friture
    l'hameçon est sur les ondes
    ça grenouille dans le slam-bénitier

    au slam citoyens au slam citoyennes
    je me détourne des sillons de vinyle
    au trio des couleurs branchées
    le noir le blanc le beur cités
    ma rime préfère la couleur animale
    et question couleur calicot
    j'aime toujours les coquelicots
    à la lumière des nuits noires

    au slam citoyens au slam citoyennes
    moi figure du dictionnaire
    ensorceleuse de légende
    grande souffleuse d'akènes
    vénus d'urbin et d'ailleurs
    semeuse d'as de pique
    walkyrie de foire du trône
    j'abreuve les sillons


    *pas question d'céder au c d
    la mise en boîte a l'art de m'provoquer
    impacter dans l'compact c'est relou
    à l'ère d'la poésie binaire on manque d'air
    en douze centimètres de diamètre
    de rondelles pré découpées
    la force centrifuge éjecte la pseudo notoriété
    au signal interpole fait l'reste


    *ça rime à rame à contr'courant
    au premier clap versus en plus
    quand sitôt dit sitôt dédit
    de contreverse en mal y pense
    ça tourne mal en redondance
    ça tourne mal en ritournelles
    ça tourne à vide sans le verso
    ça tourne à plein dans l'marigot


    au slam citoyens au slam citoyennes
    moi figure du dictionnaire
    ensorceleuse de légende
    grande souffleuse d'akènes
    vénus d'urbin et d'ailleurs
    semeuse d'as de pique
    walkyrie de foire du trône
    j'abreuve les sillons


    slam de poésie ça fait rage
    je rôde avec des funambules aux noms d'oiseaux
    j'ameute les bougresses de tous poils
    à chaque jour suffit sa faille
    je saigne à blanc les mots
    je souligne les cicatrices
    je scande tous les hiéroglyphes
    je soulève des lambeaux de peau

    au large du vide herzien
    j'approche la scarification de l'incertitude
    chapardant des outils de fortune
    je trace les cercles de survie
    pour faire rempart contre le gel
    rompre la glace et faire jaillir une source
    comme une transparence imprévue
    j'abreuve mes crevasses

    au slam citoyens au slam citoyennes
    moi figure du dictionnaire
    ensorceleuse de légende
    grande souffleuse d'akènes
    vénus d'urbin et d'ailleurs
    semeuse d'as de pique
    walkyrie de foire du trône
    j'abreuve les sillons


    croix de bambou et miroir de ma vie
    ne sont que sépultures de pacotille
    je ne suis qu'une poétesse de passage
    au diable tous les bâtons d'encens
    je consume mon dernier papier d'arménie
    la poésie aérospatiale est sans début ni fin
    vu mon angle de réflexion
    le vol sans nuages n'est pas assuré

    électron libre je risque le hors-piste
    mon souffle agite les courants d'air
    bouche ouverte je grave un flot de mots
    je fends le silence avec l'impatience de l'écriture
    mon stylet est comme une plume d'acier
    comme une va-nu-pieds à minuit je mets les voiles
    j'offre des roses rouges comme paroles de vent
    la voix débriefée j'entre en scène

    au slam citoyens au slam citoyennes
    moi figure du dictionnaire
    ensorceleuse de légende
    grande souffleuse d'akènes
    vénus d'urbin et d'ailleurs
    semeuse d'as de pique
    walkyrie de foire du trône
    j'abreuve mes sillons


    andrée wizem
    ....................................................
    *samedi 30 juin 2012

    texte modifié à partir de la consigne: utiliser le mot "cd"

    .......................................

     


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  • ..................................................................................
    offrir sa présence
    force dans le cri silencieux
    l'amour inconnu

    ..............................................................................
    ..............................................................................
    mine de rien ça tremble
    grain de voix comme grain d'galet
    sous la pierraille des trouvailles

    ...........................................................................
    ...........................................................................
    vie à toute vitesse
    mettre le disque au ralenti
    reconnaître l'amour

    ...........................................................................
    ...........................................................................
    encourager sa monture
    de la source à l'océan
    désert sable et pierres

    ...........................................................................
    ............................................................................
    salut comme une anse
    poésie de la rondeur
    sirtaki à trois

    .......................................................................
    .......................................................................
    le recueil en tête
    dire le poème préféré
    lecture sur les lèvres

    ......................................................................
    .......................................................................
    la langue maternelle
    les émotions sans frontières
    bel esperanto

    ......................................................................
    ......................................................................
    elle enfonce le clou
    dans la pâte de son poème
    des clous de girofle

    ....................................................................
    ....................................................................
    soudain le désir
    pourquoi pas dire un poème
    elle se lève enfin

    .....................................................................
    .....................................................................
    donner de la voix
    faire vivre les mots d'autres que soi
    la voie de l'échange

    ......................................................................
    .......................................................................
    la voix tous terrains
    les belles universités
    sisyphe entreprise

    ........................................................................
    ........................................................................
    son histoire de pierres
    nudité de la matière
    caillou sous le pied

    ......................................................................
    ......................................................................
    andrée wizem.
     

    .......

     première escale slam au

    bazar des mots 

    .......
    ................................................................................
    liliane...fred...cynthia...faustine...gérard...
    jeanine...christiane...renée...kaden...jocelyne...
    viviane...liamel...agathe...andrée...
    ...les reconnaîtrez vous derrière ces petits poèmes...


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  • plume d'oiseau

    s'apprivoiser
    pas pris pas prisonniers
    pas d'oiseleurs
    apprendre à voir sans pavoiser

    apprivoiser des paysages
    montagnes grises ou de couleurs
     bec par ci prenant le vent
     bec par là sondant les mers

    pas  de prise de bec

    pas de nos empreintes
    t'apprivoiser avec tact
    pas mal
    pas malapris
    prise de mesures
    impressions tactiles

    tout toucher
    approcher l'oiseau
    les signaux visibles
    flèche qui vibre
    plumes aux points cardinaux
    oiseau comme boussole
    trajectoire secrète

    pas de palabre
    paysage sonore
    poussée de l'arbre
    pas lents
    ailes sens dessus dessous
    pas de tour de passe passe
    passerelle entre nous
     rhizome persistant
    racines souterraines
    pousses de petits rires
    rires des hommes
    roucoulements

    sur la table entre nous
    l'éventail des plumes
    paillassons d'animaux
     parchemins d'écriture
    par monts et merveilles
    la naissance des yeux
    caresses de duvet

    s'attabler toi et moi
    apprivoiser ton visage
    la vie sur l'ardoise
    ardemment visitée
    table comme présentoir
    présentation jubilatoire
    pas de pâmoison
    air de libération

    pas pris
    pas prisonnier
    l'oiseau

    andrée wizem

    ...................................
    c.f. les dix mots 2008


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  • rose bleue

    la rose d'or
    ouvre l'infini
    la rose des vents
    fait tourner les tempêtes
    ma rose bleue
    entre en scène
    elle fait son cinéma
    et troque le quotidien
    pour des robes de fée
    danse dans les nuits chaudes
    cherchant la lumière
    au coeur des lieux obscurs
    elle se laisse emporter
    et déchire la toile
    pour fondre dans le rêve

    c'est un dimanche d'été
     les yeux sont rivés au soleil
    habits du lundi pendus au clou
    les atours du jour sont de fête
    le voisinage est derrière les volets
    c'est cinéma en plein air
    comme ça sous le soleil
    juste un drap de lit pour écran
    projection des images à tous vents
    chacun choisit le film à la carte
    éclats de voix sans traduction
    paysage sonore en bande originale
    c'est un dimanche de toujours
    leurs yeux sont rivés au nuages
      ils en oublient le fil des jours

    c'est chaque fois une avant-première
    pas encore de titre à nos films
    le cinéma en story-board
    les images qui déboulent et s'accélèrent
    des couleurs qui se superposent
    le détail qui arrive en gros plan
    le paysage qui s'anime peu à peu
    et des figures qui nous ressemblent
    la séance de cinéma est gratuite
     les yeux plongés dans l'espace
    à pieds joints je saute
    en plein coeur de l'affiche
    c'est la séquence déchirure
    parallèles et bipèdes en kaléidoscope
    modelages d'argile rouge
    s'animant au toucher de la main

    force plus voilà mary poppins
    ou alice au pays des merveilles
    tous nos étonnements sont des bulles
    que des bouches grandes ouvertes
    qui font résonner le silence
    charlot a encore quelques soeurs
    qui cueillent les kids au coin des rues
    les princesses ont des habits fluo
    les princes jouent au clowns tristes
    les images sont sens dessus dessous
    où se fait le théâtre des jours
    un pied dans le in l'autre dans le off
    pédalages de fourmi ou de géant
    à un deux trois soleils
    nous voilà tous gagnants

    la rose d'or
    ouvre l'infini
    la rose des vents
    fait tourner les tempêtes
    ma rose bleue
    entre en scène
    elle fait son cinéma
    et troque le quotidien
    pour des robes de fée
    danse dans les nuits chaudes
    cherchant la lumière
    au coeur des lieux obscurs
    elle se laisse emporter
    et étire la voile
    pour fondre dans le rêve

    où est la rose pourpre du caire
    derrière les écrans de verre
    dans le ciel des grandes tours
    quand je le veux en plein jour
    à l'heure des cinémas de rue
    mes images sont dans l'image
    mon noir et blanc fait la star
    voici le héros de mes rêves
    qui crève mon écran de papier
    et vient prendre ma main
    juste par la magie des mots
    ai je bien tout dit
    des couleurs de ma vie
    que pourrais je te conter
    que tu ne sais déjà

    la rose d'or
    ouvre l'infini
    la rose des vents
    fait tourner les tempêtes
    ma rose bleue
    entre en scène
    elle fait son cinéma
    et troque le quotidien
    pour des robes de fée
    danse dans les nuits chaudes
    cherchant la lumière
    au coeur des lieux obscurs
    pour fondre dans le rêve
    qui se souviendra
    de la rose pourpre du caire

    andrée wizem
    ..........................................
    montage de textes
    et réécriture


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  • ...
    "résister c'est créer
    créer c'est résister"

    http://www.alternatives-images.net/cnr/appeltxt.pdf
    .............................................
    ramallah au coeur

    rêve d'amour d'un chef d'orchestre
    ta musique résonne ..................
    que vienne la nuit

    derrière la palissade des stades
    les nuits sont plus libres que les jours
    il se conte des histoires d'amour
    pour ceux qui jonchent les cellules

    les yeux fixent carrelage et plafond
    la lecture toujours de bas en haut
    les lignes se tordent et se courbent
    des figures ardentes naissent aux esprits

    la voix dit l'épine à la moelle épinière
    des cordes des guitares se tendent
    des traces de doigts sur le piano des corps
    temps des découpages des morceaux de vie

    que vienne la nuit et tu peux t'évader
    une chevelure un visage des volets mi clos
    une étendue de lumière comme un patio
    tu ouvres et refermes ton coffre rouge à trésors

    les mots griffés aux murs qui écoutent
    les dessins marqués des clous de fortune
    parfois un chant psalmodié pour ne pas oublier
    une parole nue au cercle des disparus

    il faut que les nuits n'en finissent pas
    tous les geôliers peuvent s'endormir
    derrière la palissade des stades
    tu appelles le coeur de shéhérazade  


    andrée wizem
    (22 et 23.06.07)


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  • duo

    dû au hasard
    mystère des langages
    dû aux signes
    magie des rencontres
    dû aux sortilèges
    grand jeu d'échec
    dû au joker
    tentative de survie
    dû aux stratégies
    tout plutôt qu'être seul
    dû au tout pour le tout
    avoir toutes les audaces
    dû aux témérités
    ne pas fuir les tentations
    dû aux intuitions
    aimer en douce
    dû aux douceurs
    gestes subtils
    dû aux caresses
    empreintes sur la peau
    dû aux baisers
    mémoire et souvenirs
    dû aux confidences
    écho des aventures
    dû aux escapades
    éclairs et coups de foudre
    dû aux éblouissements
    effets de coups de soleil
    dû aux coups de théâtre
    douleurs silencieuses
    dû au silence
    miroirs brisés
    dû aux fêlures
    noirceur de la nuit
    dû aux cauchemars
    annonce de ruptures
    dû aux chocs
    chutes en cascade
    dû aux blessures
    lenteur des cicatrices
    dû aux impatiences
    tyrannie des heures
    dû au temps
    urgence de vivre
    dû au désespoir
    capturer le bonheur
    dû au sursaut
    fuir la tristesse
    dû aux oublis
    plaisir à l'instant T
    dû aux délices
    jouir de l'existence
    dû au désir
    tenter la découverte
    dû aux rêves
    espérance de vie
    dû aux horizons
    messages à venir
    dû aux mots
    tissage de nos liens
    dû aux échanges
    noeuds de nos corps
    dû aux sensations
    palpitations secrètes
    dû au coeur
    l'élan vital
    dû au réveil
    ardeur de premier jour
    dû aux lueurs
    recueillir l'étincelle
    dû aux astres
    énergie pour demain
    dû au souffle
    préserver la braise
    dû aux espoirs
    attiser la flamme
    dû aux lumières
    vivre l'amour
    dû aux passions
    duo de poésie


    andrée wizem


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  • alter écho

    voici l'homme avec son miroir
    il se penche pour voir
    le reflet de ses ombres
    que dessine la loupe
    en dessous de l'eau claire
    vigilance de la femme de chair
    postée au chevet de la terre
    parfois le corps décharné
    comme une crevette molle
    la main de la voisine
    pour retenir l'épaule
    regard perdu des vieux
    sur le déséquilibre
    le mouchoir sur le nez
    pour cacher la misère
    le visage à l'envers
    avec un cri muet
    la silhouette noire
    qui tire le rideau
    c'est un théâtre off
    où les pensées s'étripent
    la tête comme une enclume
    il va frapper son front
    les veines de sa peau
    sont bleues de meurtrissures
    le corps se contorsionne
    pour libérer la fleur
    c'est la quête infinie
    de son alter ego
    il a tiré les fils
    de la gangue poisseuse
    ce foutu turbinage
    fait un enfer de bruit
    le voilà au spectacle
    d'un tourbillon géant
    n'arrête plus
    je veux creuser le trou
    qui est juste en dessous
    je veux puiser le fond
    j'exerce le vertige
    la chaude rotation
    avive la fusion
    dans ce magma brûlant
    je retrouve la source
    ne lâche pas la corde
    lance moi quelques vivres
    aide moi de tes cris
    sois mon alter ego
    te dire les bruits du monde
    les craquements des continents

    n'arrête plus
    les clameurs des foules
    les tambours d'outre-mers

    je veux creuser le trou
    qui est juste en dessous
    te dire mes valses-hésitations
    les échos de mes doutes

    je veux puiser le fond
    les notes claires décidées
    les modulations de mes choix

    j'exerce le vertige
    te dire les rires des enfants
    les chants joyeux des filles

    la chaude rotation
    avive la fusion
    le chahut des tablées
    les appels nuit et jour

    n'arrête plus
    je veux creuser le trou
    qui est juste en dessous
    je veux puiser le fond
    j'exerce le vertige
    la chaude rotation
    avive la fusion
    te dire les murmures du coeur
    le clapotis de mes baisers
    le chuchotement de ma peau
    le souffle de ma flamme

    ma bouche près de ta tempe
    dans ce magma brûlant
    je retrouve la source
    ne lâche pas la corde
    lance moi quelques vivres
    aide moi de tes mots
    sois mon alter écho


    andrée wizem


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  • reality show et chaude réalité

    on voudrait 
    me mettre en vitrine
    me voir copuler
    et le tout en direct
    je fais dans la finesse
    le secret de l'alcôve
    la tendresse du sexe
    et le creux du vagin
    dans la douceur du ventre
    et quelques rêves aussi

    rêve en pleine nuit
    air frais sur mon bras

    ai oublié de te dire

    un long fil courait
    comme celui qui allait
    de la chambre au jardin
    celui de la musique
    les soirs de bel été
    suivi le chemin sans bruit
    t'ai vu échoué étendu
    sur le dos bras en croix
    dans l'herbe yeux fermés
    en ai gardé l'image
    avant que tu ne fuis

    m'étirer tout du long
    drap sous l'ardeur du jour

    ai oublié de te dire

    un espace existe
    entre cuisse et sexe
    ventre et haut de hanche
    la main peut rester là

    ai un autre espace
    au verso de mon coude
    peau de tambour bleutée
    et les tempes aussi
    va savoir pourquoi
    des creux insoupçonnés
    pour le toucher des doigts

    front offert à la douche
    eau ruisselante aux pieds

    ai oublié de te dire

    adore avoir mes règles
    aime le sang qui coule
    rouge et chaud entre cuisses
    ne pas oublier de noter
    ces croix de pleine lune
    aimerais que ça dure
    goutte à goutte rassurant
    eaux mêlées de nature
    vie de mon enceinte d'ocre
    une part du désir

    café noir bien tassé
    chaleur entre les mains

    ai oublié de te dire

    les ai vues sans les voir
    tes mains presque blanches
    mains carrées de terrien
    pour un corps de poète
    lancée de stylo pour les mots
    veste jetée au fauteuil
    fébrilité aux pages du carnet
    mains dans les poches
    pas touché la paume
    peau lisse peut-être
    pas senti la chaleur

    rouge sur la bouche
    plaisir du maquillage

    ai oublié de te dire

    entrouvrir tes lèvres
    tièdeur de ton souffle
    agrandir la voûte
    pour goûter à ta langue
    émail lisse de tes dents
    les contours pressés
    en morsures gourmandes
    toute salive bue
    comme à la source
    ma bouche simplement
    imprimée sur ta bouche

    marche le long des rues
    air frais dans les yeux

    ai oublié de te dire

    ai senti ta chaleur
    celle de ton corps
    t'ai tenu par le bras
    coude au creux de la taille
    va savoir pourquoi
    des creux insoupçonnés
    accord de nos pas
    frôlements hasardeux
    presque yeux fermés
    pour écouter ta voix
    me souvenir des mots

    ai oublié de te dire

    rêves en plein jour

    on voudrait
    me mettre en vitrine
    détailler le cru de ma chair
    me voir copuler
    et le tout en direct
    je fais dans la finesse
    le secret de l'alcôve
    la tendresse du sexe
    et le creux du vagin
    dans la douceur du ventre
    et quelques rêves aussi



    andrée wizem


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  • à demeure

    les bottes de paille
    sont des murs éphémères
    ça compte pour du beurre
    ça ne paye pas de mine
    juste la sueur qui trempe
    l'énergie qui moissonne
    les bras qui font le lien
    et les hue et les dia
    des charrettes en choeur
    les lits des infortunes
    et les bains de jouvence
    parois chargées de foin
    de nos tours de babel
    cylindres dans les champs
    comme rouleaux de printemps
    viens voir les coquelicots
    teintant le jaune paille
    les bleuets des épis
    aérant l'atmosphère
    j'entends les escalades
    des enfants de la terre
    les jeux de la cachette
    dans le fin fond des grottes

    je compte les étages
    il n'y a pas de ciel
    tout en haut de mes tours
    les meurtrières pour rire
    pour cracher les noyaux
    de pêche ou d'abricot
    c'est toi qui va compter
    tout le reste du temps
    l'ère d'amour de toujours
    dans les bottes coussins
    plonge à corps perdu
    dans les granges odorantes
    fais naître la récolte
    au creux de la nature
    aux senteurs de tisane
    breuvages pour guérir
    herbe sèche bois taillé
    et les jeux de bûchettes
    les trésors haut-perchés
    le tas de sable blanc
    la montagne de sucre
    et les dunes de sel
    comme cendre de feu

    la lumière parchemin
    au travers du rideau
    les longues chevelures
    des pleureuses sanguines
    ruissellement de lune
    ou volutes de l'ambre
    ou flammes renaissantes
    comme une lampe rousse
    veilleuse de nos nuits
    l'écran de cinéma
    fait le jeu des lueurs
    seule au centre du cercle
    spectacle du souvenir
    j'entends une voix chaude
    qui décompte le temps
    pour savoir comment faire
    M c'est pour les mères
    O c'est une offrande
    R c'est rituel
    T c'est pour longtemps
    V c'est un visage
    I c'est l'innocence
    E c'est un enfant

    bienvenue à demeure
    dans la maison de paille
    celle des plus fragiles
    lequel de nos petits cochons
    sur le seuil de la porte
    le loup a désormais
    renoncé à la lutte
    il aime les comptines
    comme un gardien du temple
    je compte les paroles
    glissées aux interstices
    meurtrières comme niches
    où cacher tous les mots
    comme des ailes au vent
    paroles de papillons
    inscrites à nos cloisons
    il n'y a plus d'aiguille
    dans les bottes de foin
    seuls les graffitis
    les murmures et les souffles
    les traces de nos doigts
    comme rondes éphémères
    répétées comme un signe

    le rideau de tissu
    tombe comme la voile
    post-it géant qui affiche
    nos mémoires à volo
    la forteresse à l'eau
    est ventre de baleine
    elle est fétu de paille
    au grès de nos mirages
    au vu des sanctuaires
    plantés en ribambelles
    des cairns des anneaux
    autels frontons de mers
    des chemins de cailloux
    fais seul les premiers pas
    au long du grand couloir
    la rondeur de la voûte
    est une offrande chaude
    un bon bain d'eau salée
    ça compte pour du beurre
    comme le lait des vaches
    baignant notre intérieur
    ça ne paye pas de mine
    ça vaut tout l'or du monde

    voilà l'abri de rêve
    la hutte en terre d'argile
    les structures archétypes
    comme celles des demeures
    bâties par les artistes
    de grands enfants sans âge
    famille d'étienne-martin
    ou d'autres à venir
    image de termitière
    ou nid en haut des branches
    terrier tressé de feuilles
    ou parois troglodytes
    buildings inextricables
    ou monceaux de cartons
    viens dire dans ce lieu
    les mots du bout des langues
    prends le risque enfantin
    de la curiosité
    dans la nuit sans étoiles
    fais vivre les lucioles
    du souffle qu'il te reste
    bâtis en me parlant
    ma nouvelle demeure

    andrée wizem

    ..........................................................
    mes sources:
    expo vue le 29.07.07:
    "circle of memory" de Eleanor Coppola
    jusqu'au 16.09.07 au musée Fabre
    de montpellier

    réminiscences: ...qui habite cette maison?...
    ...tire la chevillette et la bobinette cherra...

    film: "le bonheur d'emma" de Sven Taddicken

    ............................................................


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  • mon coeur


    je vais le presser
    comme un citron
    je vais m'acidifier
    du jus de l'amertume
    j'en réduirai les pépins
    je vais râper le zeste
    et passerai le reste au pilon
    je vais le malaxer
    avec mes deux poings
    comme de la patacolle
    je vais le distordre
    et le contorsionner
    je l'étirerai comme l'élastique
    et le réduirai à un noeud de vipères
    je vais le broyer
    comme la roche dure
    je vais l'entailler
    de ses arêtes vives
    j'en briserai les éclats
    je réduirai en poudre
    le moindre grain de sable
    je vais le pulvériser
    en mille postillons
    j'en ferai des crachats
    le tout sanguinolant
    et je le laisserai bleuir
    dans sa flaque visqueuse
    je l'abandonnerai à la pire vermine
    je vais le maîtriser
    comme un cheval dompté
    je le ferai battre
    au rythme de ma baguette
    il n'y aura plus de métronome
    quand la musique jouera l'absence
    je le ferai mettre à genoux
    je vais le plastifier
    comme un objet kitch
    avant de l'oublier dans une vitrine
    je le vernirai à double tour
    j'y planterai des aiguilles
    j'en ferai une installation
    il faudra payer pour le voir
    en serrant les dents
    je vais l'ignorer ne plus le regarder
    je ferai de lui une boîte vide
    je n'y entrerai plus
    je passerai devant
    il restera lettre morte
    et sera condamné au silence
    mon coeur mon trésor
    mon coeur ma plume
    mon coeur mon souffle
    mon coeur ma chaleur
    mon coeur ma vie
    mon coeur mon élan
    mon coeur mon amour


    andrée wizem


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