• sono

    j'ai pas la répartie facile
    faut un peu que j me rôde
    la bourge qui dort en moi
    fait de la résistance
    je l envoie balader
    faire un tour dans les roses
    mais elle a l oeil sur moi
    et me souffle des choses
    voilà que j l ai virée
    j ai changé de trottoir
    c  est bon je suis à vous
    voyons de quoi q on cause
    moi je suis là pour dire
    les rumeurs de ce monde
    paraît que le soleil
    se rapproche à grands pas
    et paraît q on est bleu
    y a pas d quoi s rafraîchir
    entre les deux y a nous
    et on est pas grand chose
    y en a des uns qui pleurent
    y en q en ont rien a braire
    faut cogiter pas mal
    pour trouver la portière
    pare que y a les marlous
    qui mettent l étouffoir
    le coeur est au point faible
    faut voir à l raviver
    je crois q ça f rai du bien
    une grande gueuserie
    avec la mer à boire
    et beaucoup d poésie
    je peux crier aussi
    pour rameuter mes tripes
    les loups sont aux remparts
    le chien vient d aboyer
    lucie d la rue mardrus
    me soutient à ce jour
    c est fini de gémir
    y a pas que faire ripailles
    faut bouffer du poète 
    pour sauver sa monture
    je peux lutter aussi
    si je ne suis pas seule
    mais faut dire que c est bien
      cracher dans l eau d boudin
    à moins que quelques gueux
    fassent un attroupement
    et balancent des mots
    à faire trembler les murs
    je veux bien rabaisser
    le son de la sono
    mais pour les maux ça urge
    et qui m'aime me suive
    mais...qui me cherche me trouve

    andrée wizem

    ............................................................

    présenté pour la première fois
    sur la scène ouverte
    qui faisait suite à un atelier d'écriture
    animés par "crache ton coeur"
    à Emmaüs d' étoile-drôme
    le 04.05.06


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  • vis sans lui

    ma vie sans lui?
    sans vie    ma vie    sans lui
    veines de sans bleu   sans vie
    rivières de sang    mes veines    sans lui
    vie des rivières de sang sans lui?
    sans vie    les rivières de sang
    sang bleu des rivières sans lui
    vie de la sève de mes veines
    sève de vie   dans mes rivières de sang?
    sève de sang   dans mes veines   pour lui


    mon corps sans lui?
    sans vie    mon corps sans lui
    sang bleu de mon corps    sans vie
    vie de sang    de mon corps    sans lui
    rivières de sang de mon corps
    corps bleu   sans vie
    sans lui   mon sang   sans vie
    jours sans vie de mon corps de sang
    mon sang   un jour   sans lui?
    sang de vie    un jour    pour lui


    mes mots sans lui?
    mots de sang   sur ma vie   sans lui
    vie de sang de mes mots
    sans vie   mes mots    sans lui
    ma vie    sans les mots de mon coeur
    vie de mon coeur    sans lui
    mots    sans mon coeur   sans vie
    vie de sang    sans les mots de mon coeur
    coeur de sang    sans vie    sans lui
    mots   de mon coeur de sang    pour lui

    terre de ma vie sans lui?
    terre de sang bleu   sans vie
    veines de la terre    sans vie
    terre de nuit sans lui?
    nuit de sang bleu    sans vie
    vie de sang    bleu de nuit
    mots de sang de la terre
    mots bleus de la nuit   sans vie
    vie des mots de la nuit   sans lui?
    mots bleus    de la nuit    pour lui

    ma poésie sans lui?
    poésie sans les mots de la vie
    vie de poésie   bleue de sang   sans lui
    mots sans vie de la poésie de nuit
    sang bleu    dans mes veines de poésie
    poésie    sans la sève de vie
    terre sans vie   sans lui    la nuit
    rivières de mots    sans vie    sans lui
    terre de poésie    sans vie    la nuit
    vie de mes mots de poésie pour lui

    andrée wizem


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  • "ensemble contre la peine de mort"
    des informations concernant des condamnés à mort
    et
    des informations pour chaque pays
    (clic)

    chacun pourra déterminer l'urgence
    de ses interventions individuelles...

    a.w.
    ........................................................

    ma peine de mort

    nouvelle froide
    tire à la corde
    d'est en ouest
    du nord au sud
    barbarie de la peine

    film d'horreur
    voiler mes yeux
    boucher mes oreilles
    ouvrir ma bouche
    cri de la peine

    nouvelle tranchante
    je voile mes yeux
    j'obstrue mes oreilles
    j'ouvre ma bouche
    nouvel effroi

    nouvelle du talion
    noeuds rituels
    d'est en ouest
    du nord au sud
    chassés croisés

    nouvelle mortelle
    l'un chasse l'autre
    j'ouvre mes yeux
    je tends mes oreilles
    cri muet de ma bouche

    nouvelle hérésie
    l'une ne chasse pas l'autre
    j'ouvre les yeux
    je tends mes oreilles
    j'écris

    nouvelle poésie
    prévenir des barbaries
    j'ouvre vos yeux
    je crie à vos oreilles
    mots de vie à vos bouches

    ma peine en poésie


    andrée wizem


    (déjà publié le 01.08.07)


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  • http://www.educationsansfrontieres.org/article12986.html
    (...clic...)

    http://www.educationsansfrontieres.org/article17170.html
    (...clic...)

    texte du slameur julien delmaire
    "sans papiers"
    http://www.youtube.com/watch?v=V-ij69G6TGw
    (...clic...)


    d'une ronde à l'autre...
    ...................................
    poètes à vos papiers
    (écrit le 15.09.06)


    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata


    chaque jour

    des sept jours

    de la semaine

    écrire ton nom

    scander ton nom

    afficher ton nom

    aminata


    aminata organisant la rafle il te prive de racines

    t’expédiant à la hussarde il règle les papiers de vol

    te ligotant au siège il te traite en paria

    te jetant dans l’avion il te coupe les ailes

    si on le laisse faire dans sa jubilation

    il pourrait recourir à la piqûre létale

    y a t il des poètes pour arrêter son bras


    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata

    aminata


    chaque jour

    des sept jours

    de la semaine

    écrire ton nom

    scander ton nom

    afficher ton nom

    aminata


    aminata carlos zinedine volodia pink cham el ummügülsüm éliette

    rafle c’est la porte à côté

    poètes aurez vous assez de plumes pour écrire leurs noms

    poètes à vos papiers pour écrire en leur nom


    andrée wizem
    délinquante solidaire

    ...................................

     


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  • rappel

    "état d'urgence: sans papiers
    où en sommes nous..."
    point fait par l'ASTIV suivi de
    paroles d'exil mises en représentation...
     textes de l'atelier d'écriture des femmes...
    textes de slameurs et slameuses
      dits par andrée wizem...
    échanges...

    vendredi 17 avril 2009
    20h
    salle mandela
    25 rue charles gounod
    26000 valence
    04.75.55.37.96
    ...................................
    ne pouvant être présent le 17
    henri bourgon ...
    m'a adressé un texte qu'il a présenté lors
    de la précédente scène à "la passerelle"...


    andrée w.
    ..............

    Image de marque

     

     

    Qu’est-ce qu’il dit ton cul serré dans ton 501 ?

    Qu’est-ce qu’il dit ton corps huilé Calvin Klein ?

    Qu’est-ce que disent tes pieds Adidas ? tes orteils hélas ?

    Quand ton pèze va dans la poche des rapaces ?

     

    Et pendant ce temps-là

    le Palestinien est en pâle estime.

     

    Est-ce que tu te sens un homme

    quand tu es au volant de ton audi-BM ?

    Quand tu éjacules tes décibels

    sur les murs de l’indifférence ?

    Tandis que le bijoutier se marre.

    Tandis que ta Rolex se barre ?

     

    Et pendant ce temps-là

    le Chilien est chili con carne.

     

    Tu courres tu courres tu courres

    Dans tes Nike ta mère, just do it

    Mais t’es plus au top du hit.

    Tes yeux crèvent d’envie du luxe des vitrines

    Tu te consoles en avalant ta bibine.

     

    Et pendant ce temps-là

    La viande s’achète, la viande se déchiquette.

     

    Tu noies ton chagrin de ne pouvoir

    ressembler aux bourges qui distillent l’espoir.

    Ces bourges qui exploitent ta crédulité

    en te faisant consommer leur vérité.

    Leur vérité de merde

    de vouloir leur ressembler

     

    Et pendant ce temps-là

    Le nez pâle renifle le Tibétain.

    On ne va pas chinoiser.

     

    Tu veux la plus grosse caisse

    Avoir la gourmette et la casquette

    Avoir une meuf qui tourne

    comme une toupie folle de rimmel

    Pauvre poupée Barbie

    épargnant pour le silicone,

    sur sa pension d’invalidité.

    Pauvre pantin manipulé.

     

    Et pendant ce temps-là

    L’Argentin danse le tango avec la mort

    Dans les ossuaires franco de port.

     

    Tes envies ne t’appartiennent plus

    Tes envies sont décidées en haut lieu

    Tes sorties au centre commercial.

    Tu tournes en cage comme un animal

    Tu tournes ta propre vis

    Tu tournes ta vie avec ton portable,

    (ton appendice auriculaire jetable).

    Sans savoir que c’est toi qu’on va jeter

    Jeter aux oubliettes de l’histoire.

     

    Et pendant ce temps-là

    Les Talibans reprennent du mordant.

    Les Talibans maman ! Maman, les Talibans !

     

    T’es pas assez rentable mec !

    T’es pas assez bankable miss !

    Tu subis tu subis tu subis.

    Tu copies tu copies tu copies

    Copie conforme, copie aux normes.

     

    Et pendant ce temps-là

    En France on quotabilise les irréguliers en situation.

     

    Tu rentres dans l’ordre établi

    Tu rends chaque jour ta copie

    Tu rends l’âme au bout du compte,

    croyant atteindre le Nirvana.

    Le nirvana de l’image de marque

    Le nirvana authentifié, certifié conforme,

    tamponné en bonne et due forme.

     

    Et pendant ce temps-là

    A Bamako, Mali

    les charters dansent la macarena

    Ils atterrissent en file indienne

    avec leur cargaison d’ébène.

     

    Aujourd’hui t’es mort !

    Il te faut encore raquer ton cercueil et tes obsèques

    Tu peux plus brûler en paix.

    Mais non, qu’est –ce que je dis ?

    T’es pas mort aujourd’hui.

    Il y a longtemps que tu es mort.

    T’es déjà mort.

     

    Et pendant ce temps-là

    Les mouettes crèvent dans le mazout.

    Vos gueules les mouettes !

     

    Ton histoire sur le net

    ne fait plus rire personne

    Est-ce qu’on rit de quelqu’un

    qui est devenu son propre maton ?

    Qui est devenu son propre flic ?

    A force de fliquer sa femme.

    A force de fliquer la norme.

    A force de fliquer ses fringues.

    A force de fliquer son air.

    A force de fliquer son nid.

    A force de fliquer les autres

    Pour leur ressembler

    Pour ressembler aux mecs de la cité

    Pour ressembler aux meufs des magasines

     

    Et pendant ce temps-là

    La racaille est dans les bureaux.

    Costumes et cravates en érection

    préparant l’extermination.

     

    Tes tags sont récupérés par la pub

    La couleur de ta peau est exploitée par les marques

    Ton attitude est étudiée par la grande distribution

    Ta poitrine aubade sexy sexe

    s’affiche sur les murs de silex.

     

    Et pendant ce temps-là

    Il faut coller les images sur un cahier à ligne.

    Faut pas sortir du cadre.

     

    T’as l’impression de t’éclater

    T’as l’impression d’être le roi du monde.

    Ton père est mort de la silicose

    Ton père tousse son béton

    Ta mère veut le mieux pour toi

    Ses rides n’en peuvent plus, ses jambes enflent

    Tes frères et tes sœurs sont fiers sur canapés.
    Ton patron t’attend prés de l’enclume

    Ton patron te passe au marteau pilon.

     

    Et pendant ce temps-là

    Mon colon interdit encore des spectacles

    qui parlent de son comportement.

    C’était il n’y a pas si longtemps

    en 2008 si je ne m’abuse. En 2009 c’est sur,

    les marchands d’esclaves ont encore de beaux jours.

     

    Tu souris, tu penses avoir réussi

    A ton tour tu copies.

    Tu donnes ton sang, tu donnes ta vie

    Les autres comptent les liasses

    pendant que toi tu te planques

    de ton reflet dans le miroir,

    de ton regret dans le tiroir,

    de ta copie conforme rangée dans sa boite,

    à côté des autres boites

     

    Et pendant ce temps-là

    On colle des hommages sur les dommages…collatéraux

    Y a pas de policier sans bavure,

    de bébé sans bavoir,

    de CRS sans battoir,

    de con aléatoire.

     

    Prend tes cachets

    Fout nous la paix

    Prend ta dose

    Echappe à ta nécrose

    Prend ta seringue

    Oubli tes fringues

    Prend ton caddie

    T’as plus de soucis

    Pour ta promenade du dimanche

    c’est toujours mieux qu’Avranches.

     

    Et pendant ce temps-là

    Le cha cha cha des tchétchènes

    S’emballe sous les balles.

     

    T’est-il venu à l’esprit

    d’imaginer une autre vie ?

    Une vie où on se parle, où on sourit

    Une vie que tu décides et que tu ne subis plus

    Une vie qui vaut la peine d’être vécue

    Une vie sans entrave, sans esclave

    Une vie autonome, sans exploiter l’autre

    Une vraie vie, quoi !

     

    Et pendant ce temps-là

    Les pourritures célestes confisquaient les postes de radios.

    Les bêtes sauvages immolaient les rires

    Les pas de l’oie piétinaient les restes de liberté

    Le vert de gris absorbait les arcs en ciel

    Les turbans muselaient le verbe

    Les capitaines d’industries fabriquaient des baillons.

    Et pendant ce temps-là

    Et pendant ce temps-là…

    De nouvelles fleurs poussaient…

    Une vraie vie, quoi !

     

    Henri Bourgon     (10 Mars 2009)

    ...................................

     


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  • rappel

    "état d'urgence: sans papiers
    où en sommes nous..."
    point fait par l'ASTIV suivi de
    paroles d'exil mises en représentation...
     textes de l'atelier d'écriture des femmes...
    textes de slameurs et slameuses
    dits par andrée wizem...
    échanges...

    vendredi 17 avril 2009
    20h
    salle mandela
    25 rue charles gounod
    26000 valence
    04.75.55.37.96
    ...................................
    mehdi dix et madame bert (...clic...)
    m'ont adressé un de leurs textes
    qu'ils scandent fréquemment sur les scènes ouvertes
    et qui fait partie du spectacle qu'ils présentent
    en duo...

    andrée w.

    ..............


    L’EXILE




    REFRAIN
    Il est c’qu’il est, l’exilé
    Bledard qui débarque ou déraciné de longue date
    Il est c’qu’il est , l’exilé
    Et l’exil est une part de lui-même impossible à exciser

    Les trainées d’avion dans le ciel laissent en son sein des cicatrices
    Il observe ce lointain qui recèle les souvenirs d’un lieu ou d’un temps qui s’efface
    Il sent dans l’air une odeur absente, et ses mémoires même les plus douces le hantent
    Il se peut qu’un détail l’enchante et qu’il pleure ensuite sur son âme prise dans la tourmente
    Quand entre ailleurs et ici la confusion enfle
    Et que le présent est coupé du passé par la distance
    Relié au monde de sa naissance par le cœur et le cable
    Il en conserve les réminiscences dans ses vêtements et sur sa table
    Et quand on parle sa langue natale il se précipite à la porte
    Mais une fois ouverte il ressent les blessures de la perte quand la réalité le rattrape
    Et pour panser cette plaie, il ne peut que s’en rappeler
    Car le malheur c’est qu’on apprécie mieux ce qui nous manque
    Et qu’on ne l’apprend que quand on ne l’a plus
    Alors il cherche le soleil de cette terre qu’il appelle maman
    Mais dans ces moments ses yeux ne trouvent que la pluie
    Le voilà entre deux chaises assis
    Dans l’âme et dans l’espace aussi
    Ce qui l’a conduit loin des siens il le sait
    C’est une raison suffisante pour inciter au départ
    Et les raisons c’est pas ce qui manque quand il faut alimenter l’espoir
    Derrière l’horizon résonnent les pas de sa propre histoire
    Et par-delà les générations s’échelonne l’écho des mémoires
    REFRAIN

    Bercé par le mal de mer, les vagues de la nostalgie
    Lui offre au large de chaque prise d’air un horizon moins élargi
    Un nœud dans les viscères, le sel et le droit du sol lui donne la nausée
    L’amer le prend car il ne peut se faire à l’idée
    Qu’on peut perdre le sens de l’hospitalité
    Et puis chez lui, la solidarité ne se signe pas sur des contrats
    Elle se vit par delà même les HLM et autres foyers SONACOTRA
    Une vie de sacrifices en France réduite en pièce d’identité
    Pourtant ce sont de sacrés fils ses enfants, ne s’arrêtant plus sur des idées dictées
    Quand ceux-là même qui nous parlent d’intégration
    Feraient bien de s’occuper de leur cul et de son intégrité
    Aujourd’hui l’exilé sent dans son ventre des tensions
    Tellement ça rime avec centre de rétention
    Le voilà condamné à se cacher, à raser les murs comme un pauv’ chien
    La France où l’art de cracher sur l’amour de son prochain
    On le montre du doigt comme la cause de tous les maux
    Mais pour vous dire ce qu’il y a dans son cœur, sachez que je n’ai pas les mots
    REFRAIN

    Mehdi Dix & Madame Bert
    ..............................................................

     


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  • un rappel

    "état d'urgence: sans papiers
    où en sommes nous..."
    point fait par l'ASTIV suivi de
    paroles d'exil mises en représentation...
     textes de l'atelier d'écriture des femmes...
    textes de slameurs et slameuses
    dits par andrée wizem...
    échanges...

    vendredi 17 avril 2009
    20h
    salle mandela
    25 rue charles gounod
    26000 valence
    04.75.55.37.96
    ...................................

    ...ayant pris connaissance

    du texte que j'ai publié précedemment

    "poètes à vos papiers"...

    et s'associant à l'initiative de solidarité

    Faustine a écrit le texte suivant en écho...

    texte qui est encore en cours d'écriture...

    andrée w.

     

    .............

    Un poème par jour pour les « sans papiers »,

     

    Bien qu’il soit difficile d’écrire sans laisser libre court

    A la colère, à l’indignation, à l’angoisse

    De ce que l’on pourrait qualifier

    De crime contre l’Humanité,

    De non assistance à personne en danger.

    Parce qu’un « sans papiers »

    Est un être en danger de mourir de faim,

    Parce que si un être Humain

    Choisit la voie de l’exil

    Ce n’est jamais de gaîté de cœur ;

    On ne laisse pas sa famille derrière soi

    De gaîté de cœur,

    on ne devient pas clandestin

    De gaîté de cœur,

    On ne vit pas le quotidien la peur aux tripes

    De gaîté de cœur,

    On ne vit pas le statut d’indésirable, de rejeté,

    De gaîté de cœur,

    On ne choisit pas de se jeter par la fenêtre

    De gaîté de cœur.

    Ce monde d’aujourd’hui,

    La cruauté dont font preuve les politiques et l’administration,

    Peuvent pousser à l’envie d’en finir

    Pour ne plus avoir à assister, impuissant, sidéré

    A l’agonie de ceux que ce monde et ses dirigeants

    Ne veulent pas accueillir, aider.

    Aminata peut bien mourir de faim

    Ils n’en ont cure.

    Ce qui compte à leurs yeux sans âme, sans cœur,

    C’est qu’elle soit rejetée, expulsée

    Hors de toutes  frontières occidentales

    Et tous les prétextes leurs sont bons :

    Elle n’est pas en règle (au nom de quoi ? En vertu de quoi ?),

    Elle n’a pas de « papiers »,

    Elle est clandestine (encore une fois, au nom de quoi ? En vertu de quoi ?)

    Ils feront semblant d’ignorer qu’Aminata

    Est un Humain qui a le droit

    De pouvoir manger,

    Avoir un toit au-dessus de sa tête,

    De vivre en sécurité,

    Et pas un vulgaire bout de torchon sale, irrécupérable,

    Tout juste bon pour la poubelle

    De ce monde occidental

    En perte de vitesse,

    Déshumanisé,

    Cruel

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption

    Aminata, Aminata

    Toi dont le peuple avant-hier

    Servait de monnaie de change,

    Toi dont les ancêtres ont été asservis,

    Traités comme des bêtes, vendus,

    Toi spoliée de ta terre

    Toi dont la patrie a été laissée exsangue

    Par toutes les malveillances imaginées

    Par des cerveaux malades de profits,

    Aminata, Aminata

    Toi à qui l’on a fait appel hier

    Pour venir travailler ici ;

    Tu as passé ta vie dans dix mètres carrés

    Sous les toits, au septième étage sans ascenseur

    Avec pour toute commodité,

    Les toilettes sur le palier ou

    Parquée avec tes enfants dans une cité HLM

    Dépourvue de verdure,

    Avec en guise d’horizon

    Des rectangles de béton,

    Ta peau est d’ébène

    Ou ta religion l’islam ;

    On ne te traite pas comme une Dame

    On te soupçonnerait plutôt

    D’être une terroriste dans l’âme

    Aminata, Aminata

    Sache qu’aujourd’hui,

    Ils ne veulent pas de toi,

    Que tu les gênes

    Serait-ce l’expression de la honte

    De ce qu’ils t’ont infligé avant-hier, là-bas

    Et hier ici ?

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption

    Aminata, Aminata

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    T’inventer des ailes que tu déploierais

    Pour t’élever au-dessus des frontières inventées,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Te montrer des sources d’eau claire,

    Des galets ronds de douceur,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Me baigner en ta compagnie

    Dans les rivières d’eau fraîche et calmante,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Goûter avec toi les baies

    Et les herbes nourricières

    Offertes gracieusement par Mère Nature,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Avec toi nager au milieu des dauphins,

    Des poissons multicolores et bienveillants

    Aminata, Aminata

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Que l’on te regarde différemment,

    T’écrire des poèmes de recommencement,

    Où je te dirais toutes les beautés

    De ce monde cruel,

    Où je te dirais que quand on te fait mal

    On me fait mal,

    Où je glorifierais

    Ta force, ton courage,

    Ta foi en l’espérance,

    Depuis des décennies,

    D’un Humain qui te dirait :

    « Viens, entre Aminata, tu es la bienvenue.

    Si tu as faim Aminata, mange,

    Si tu as soif Aminata, bois »,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Ecrire des chansons pour toi

    Qui seraient des hymnes à la tolérance

    Qui couleraient comme un baume en toi

    Pour te laver de toutes les humiliations,

    Pour te laver de toutes tes misères,

    Pour te laver de toutes tes douleurs

    Et que nous reprendrions en cœur.

    Mais, hélas, ma plume est asséchée

    Comme un marigot dans les contrées

    Où sévit la sécheresse que tu as quittée,

    Par toutes les horreurs

    Dont je suis tous les jours

    Et toutes les nuits

     Le témoin impuissant, sidéré

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption

     


    Faustine – avril 2009

    ...................................


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  • sylvie...
    sylvie brès...
    nous nous sommes rencontrées lors d'une conférence
    des apprentis philosophes
    à l'e.r.b.a.
    depuis nous croisons nos initiatives...
    sylvie m'a fait part de la parution de son premier recueil
    "affleure l'abîme"...

    récemment je suis allée à
    la librairie notre temps à valence
    où sylvie a présenté son nouveau recueil
    "une montagne d'enfance"
    les deux publiés
    à "la rumeur libre"
    collection "plupart du temps"

    à la suite
    nous avons partagé avec d'autres participants
    un petite scène slam conte
    où Sylvie a pu nous faire découvrir
    sa poésie grave et légère tout à la fois...

    je lui souhaite bonne route à nos côtés...


    andrée wizem
    .....................................
    voir par ailleurs
    une vidéo poétique par "thésée"
    "dans les plis, l'eau le verre..."
    autour de l'œuvre et sur le travail
    de l'artiste sur verre isabelle baeckeroot
    avec des textes dits de sylvie brès et thierry lambert
    (...clic...)
    ~~~~~~~~~~~~~~~
    rencontre...lecture
    "une montagne d'enfance"
    nouveau recueil de sylvie brès
    éditions "la rumeur libre"
    accompagnée de marie pierre donval
    samedi 7 avril 2012
    à partir de 10h
    librairie "notre temps"
    30 grande rue
    26000 valence
    ~~~~~~~~~~~~~~~
    ................................................

    p20 de "affleure l'abîme"

    Nous sommes accroupis
    au berceau du monde
    envoûtés par la lumière diffuse
    qui sourd des en-allés
    Nous sommes à croupetons
    sur nos rêves effarouchés
    tentant de concilier l'extrême
    et la paix, la tension et l'accueil
    Nous sommes la lumière, le tremblement
    Qui d'autres?
    Nous sommes le frisson du feuillage
    à la lisière de l'eau,
    le saule pleureur agité du rire silencieux des oiseaux
    Nous sommes ces petits signes qui s'écrivent
    aux commissures de nos songes
    Nous sommes ces petites rides qui
    inscrivent la pulpe de nos bouches
    dans l'étonnement
    de notre parole
    Nous sommes l'entre-deux de nos yeux
    qui se creuse dans l'effort
    de comprendre l'unique frémissement,
    le seul qui nous fera parcourir à la vitesse de la lumière
    l'espace de nos deux corps inversés
    Nous sommes l'écart, nous sommes la tentation,
    nous sommes l'ouverture et la clôture,
    nous sommes la limite et l'infini
    Nous sommes dos à dos et face à face
    Nous sommes de profil et pourtant exposés au regard
                                                 de Méduse
    Nous sommes mutiques et blasphémateurs et
    pourtant nous chantons et louons
    Nous sommes l'ombre et la lumière
    Qui d'autres?
    Nous sommes le tremblement à l'horizon
    d'un arc-en-ciel en gestation

    Sylvie Brès


    ................................................

    p19 de "une montagne d'enfance"

     

     

    Moi,

    les coquelicots,

    leurs boutons---

    je les dépliais

    précieusement, pétale après pétale.

    Duvet des coquelicots imberbes!

    J'en faisais des danseuses---

    Mon Moulin Rouge à moi!

    J'aimais leur air frêle et penché,

    trop lourds qu'ils étaient

    de leurs promesses irréfléchies

    les petits coquelicots de mon enfance:

    l'enfer vermeil de ma solitude et de ma témérité.

    Les coquelicots, c'était ma leçon de fragilité!

    Ma leçon de Vanités!

     

     

     

    Sylvie Brès

     

     

    ................................................

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  • ...qui se meut et s'e meut derrière les pseudos ...

    qui vient syncoper la parlante...

    qui détourne la scène ...

    qui empêche de poétiser en rond...

    qui...

     

     

     

    andrée wizem

     

    ............................................................................

     

    1789, la belle Marianne au pays des droits et des merveilles

    s'émerveille de sa déclaration des droits de l'homme

    pleine de bonnes intentions débonnaires pour la sans culotte révolutionnaire mais

    elle est tombée par terre c'est la faute à Voltaire

    le nez dans le ruisseau c'est la faute à Rousseau

    c'est l'effet défait d'une fée déchue

    et d'une révolution manquée qui n'a jamais éliminé la misère et l'exploitation de l'homme par l'homme blanc comme un agneau quand il écrivait

     

    tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.

     

    mais selon les endroits ces mots tuent'sse et bouche cousue

    du scotch sur le bouche et les mains liées

    combien d'hommes sont enfermés pour d'illégaux mots de Rio à Bamako,

    de SanFranscico jusqu'au Togo à Tokyo, Oslo, Soweto, Carasso

    pour ces quelques mots qu'on voudrait nous faire croire

     

    tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.

     

    mais pas leurs soeurs qui attendent encore leur heure viendra un jour peut-être

    pour l'instant l'homme a besoin du labeur de sa soeur

    pour ménager sa sueur, satisfaire ses problèmes de coeur,

    remplir son devoir patriarcal, investir la zone vaginale, combler le déficit anal

    alors quoi de plus banal quand le mâle s'écrit

     

    tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.

     

    et pour les autres il ne reste que l'envers du décor

    un genre d'enfer'memental pour tous les frères et soeurs

    d'une autre couleur de peau que la seule réglementaire

    chez le blanc occidentaux quand il s'écrit

     

    « oui je sais tous les hommes apparaissent libres et égaux

    par endroits et sur le papier seulement

    c'est la triste loi naturelle de la sélection du marché ».

     

    alors croyez-vous que tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.

     

    de l'autre côté c'est liberté égalité et contrôle d'identité

    alors n'oubliez pas vos papiers ou dégagez

    il ne suffit pas de sourire sur la photo

    pour être sage comme sur une image à la blancheur éternellement fade

     

    Marianne est plus jolie quand elle est métissée

    et que Paris savait proclamer

     

    tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.

     

     

    © ® Little Miss Sweet Seed


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  • depuis peu

    mich'elle

    vient en saltimbanque

    détricoter des pulls over multicolores

    accrocher des coeurs à ses brins de laine

    prendre fait et cause comme en pleine rue

    décocher des flèches courbes de l'arc en ciel

    nous embarquer sur raffiot qui tangue

    en jonglant avec ses poèmes

    lestés de terre ou à l'hélium...

     

    c'est sur la scène du "verre à soi"que mich'elle grenier

    nous souffle ce qui la transporte

    en puisant dans son recueil intitulé "à cloche coeur" 

     publié aux "éditions du bord du lot"...

    "Sidonie"..."Mauvais vin"..."Cent papiers"..."Tortue jardinière"...

    autant de titres où déboule le grand air ...

    lors de la prochaine scène

    mich"elle aura sans doute quelques nouvelles du monde

    à offrir à la volée...

     

    andrée wizem

     

    ...................................................................

     

    Je n'aime plus le coca

     

     

    Je n'aime plus le coca,

    Les gars, j'en aime un autre.

    Avec lui je me vautre

    Dans un bain de caresses,

    Il est mon idole, mon ivresse!

    Il m'offre des bouquets de violettes,

    Des nectars de fruits noirs

    A en perdre la tête!

    Et je lui dis des mots d'amour,

    Il est en jambe, il a du velours,

    Il a du corps et de la cuisse,

    Et je cède à tous ses caprices,

    Il aura ma peau, Oh! Délicieux supplice!

    Tous les jours à la noce,

    Il m'en fait boire

    De toutes les couleurs, le beau gosse:

    Des rubis, pourpres, grenat!

    Je n'aime plus le coca, les gars,

    J'en aime un autre:

    Mon beau jojo, mon beaujolais, mon beau jaja,

    Avec lui je me vautre

    Dans la lie, jusque là!

     

     

    Mich'elle Grenier

     

    Poème extrait de "A cloche coeur"


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